Sale temps pour les fruits et légumes

  • Melon, pomme de terre et fraise ont fait les frais des mauvaises conditions météo.
    Melon, pomme de terre et fraise ont fait les frais des mauvaises conditions météo. Xavier Buisson
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Xavier Buisson

Les mauvaises conditions météo du début de l’été ont engendré baisse de la production et augmentation des prix. Les producteurs accusent le coup tandis que les consommateurs font contre mauvaise fortune bon cœur.

C’est un fait démontré par l’association de consommateurs Familles rurales: le prix moyen des fruits et légumes a augmenté en un an de 18% pour les premiers et 10% pour les seconds. La faute à une météo pas suffisamment clémente avec un hiver très doux et, au début de juin, de fortes pluies et d’importants écarts thermiques d’une semaine à l’autre.

«Après deux années de relative stabilité, 2016 marque une rupture. Depuis la création de l’observatoire, il y a 9 neuf ans, les prix n’ont jamais été aussi élevés», souligne l’association de consommateurs. Par rapport à l’an dernier, le prix moyen d’un kilo de fruits a augmenté de 0,53 euros, atteignant 4,10 euros.

 Pour les légumes, la hausse est de 20 centimes, à 2,30 euros. Parmi les plus fortes hausses: la pomme de terre (+36,9%, à 1,78 euros /kg), la fraise (+36,6%, à 7,72 euros /kg) et les melons (+17,7%, à 2,46/kg). «Tout augmente à l’exception des tomates et des carottes», en baisse respectivement de 4,9% et 4,4%.

Pour les produits bio, les tarifs ont également flambé, progressant de 21% pour les fruits (6,95/kg), et de 4,1% pour les légumes (4,1/kg).

Récoltes symboliques

«Nous avons nous aussi été victime des mauvaises conditions météo. Notre production a été nettement inférieure à celle de l’an passé et les récoltes plus tardives», indique Valérie Lafage, de la Ferme d’Agen, à Agen-d’Aveyron. Les tomates sont ainsi arrivées vers le 10 août contre mi-juillet en temps normal, les récoltes de fraises ont été symboliques (500 kg contre 1,5 tonne en temps normal) et la cueillette a ouvert ses portes avec près de trois semaines de retard. Pour autant, l’enseigne affirme n’avoir que peu augmenté ses tarifs, bien loin des hausses enregistrées par Familles rurales.

Du côté des enseignes de la grande distribution, la situation n’est pas la même. Étant soumises à des centrales d’achat, elles n’ont pas eu leur mot à dire sur les tarifs. «Nous n’avons aucune marge de négociation, la centrale d’achat donne le prix, on l’applique», explique Benoît Villaret, en charge notamment des fruits et légumes à Super U Olemps.

Les premiers concernés, à savoir les consommateurs, n’ont pas tous remarqué ces hausses. Difficile, en effet, de se souvenir des tarifs de l’an dernier pour comparer. C’est le cas de Brigitte, rencontrée à la sortie d’un supermarché, qui n’avait «absolument pas remarqué» ces augmentations. A l’inverse de John et Nickie, un couple de touristes anglais qui a pris l’option d’acheter fruits et légumes... en moindre quantité.

Après deux années marquées par de fortes chutes de prix en 2014 et 2015, les niveaux actuels sont certes remontés mais sont, en définitive, revenus aux tarifs de 2013.

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