Arbitrage vidéo: "une page d'histoire" écrite lors d'Italie-France ?

  • Le président de la Fifa Gianni Infantino, le 2 septembre au stade de Bari après le match amical Italie-France
    Le président de la Fifa Gianni Infantino, le 2 septembre au stade de Bari après le match amical Italie-France AFP - ALBERTO PIZZOLI
  • Les mains de Layvin Kurzawa, ici avec Olivier Giroud Les mains de Layvin Kurzawa, ici avec Olivier Giroud
    Les mains de Layvin Kurzawa, ici avec Olivier Giroud AFP - ALBERTO PIZZOLI
  • Moussa Sissoko et Giorgio Chiellini lors du match Italie-France à Bari
    Moussa Sissoko et Giorgio Chiellini lors du match Italie-France à Bari AFP - ALBERTO PIZZOLI
  • Daniele De Rossi et Antoine Griezmann lors du match amical
    Daniele De Rossi et Antoine Griezmann lors du match amical AFP - ALBERTO PIZZOLI
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Centre Presse Aveyron

L'assistance vidéo à l'arbitrage a été testée pour la première fois à Bari lors d'un match officiel entre équipes nationales (Italie-France). Le président de la Fifa Gianni Infantino y voit "une page d'histoire", et l'instance semble décidée à faire rapidement avancer le dossier, avec le Mondial-2018 en ligne de mire.

. Que s'est-il passé à Bari ?

Annoncé comme "off-line", c'est à dire sans communication entre l'arbitre central et les assistants vidéo (VAR) installés dans un van à l'extérieur du stade, le test de Bari a finalement été "on-line". L'arbitre néerlandais Björn Kuipers était relié par oreillette avec les VAR et a pu échanger avec eux.

"L'expérience a été très positive. Il faut aider les arbitres sans dénaturer le jeu mais en 2016, on ne peut pas permettre que tout le monde voit une chose importante et pas l'arbitre", a estimé Infantino vendredi en conférence de presse.

"Si on n'essaye pas, on ne peut pas savoir si ça marche", a ajouté le président de la Fifa qui, contrairement à son ancien supérieur à l'UEFA Michel Platini, n'a jamais caché qu'il était favorable à cette évolution.

. Quelles situations ont été concernées ?

La phase de test concerne quatre cas: but marqué, carton rouge, penalty, erreur sur une identité. Jeudi à Bari, le VAR est intervenu à deux reprises.

"A la 4e minute, il y a faute de Sidibé sur De Rossi", raconte Kuipers. "J'avais un doute entre jaune et rouge. Le VAR a été très utile et m'a donné l'information en neuf ou dix secondes. Le jaune suffisait. Chiellini me disait 'c'est rouge, c'est rouge !', mais je lui ai dit 'non, c'est jaune' et c'était fini."

La situation est d'autant plus simple que le jeu est arrêté avec la blessure de De Rossi. Mais un peu plus tard, les Italiens réclament une main de Kurzawa dans la surface et le jeu se poursuit jusqu'à ce que le ballon sorte en touche.

"Le VAR m'a dit 'Björn, ne fais pas reprendre le jeu'. Il a vérifié, ça a pris sept ou huit secondes et il m'a dit 'on joue'. Les Italiens m'ont demandé si j'avais vérifié. J'ai dit 'oui'", raconte l'arbitre.

. Quel a été le ressenti de l'arbitre ?

L'expérimenté sifflet néerlandais évoque "une super opportunité".

Interrogé par l'AFP après la conférence de presse, Kuipers insiste sur une notion: "aucune place au doute".

"On parle de situations claires. Si je valide un but, le VAR doit me dire, 'non, il y avait une faute ; non, il y avait hors-jeu'. Il ne doit pas me dire 'je pense que'. S'il y a interprétation, il ne doit pas intervenir. Mais s'il me dit 'rouge', je le suis. S'il me dit 'penalty', je le suis. C'est une question de confiance", a-t-il expliqué.

Pourtant, Kuipers affirme qu'il était "sûr de lui" quand il n'a pas accordé de penalty sur la possible main de Kurzawa. "Oui, mais parfois on est sûr et on se trompe. J'ai aussi donné un corner où j'étais sûr de moi. Et il n'y avait pas corner."

. Quel arbitrage à l'avenir ?

"Ce sera toujours l'arbitre qui décidera et cela doit rester ainsi. Les arbitres additionnels aident, la Goal Line Technology aide. Et le VAR aidera, on l'espère", assure Infantino.

Mais n'y a t-il pas un risque de fragiliser les arbitres, désormais tellement assistés qu'ils pourraient en perdre une part d'autorité ?

"Le football est conservateur, parfois même moyen-âgeux", estime Zvonimir Boban, l'ancien joueur croate devenu secrétaire général adjoint de la Fifa. "Cela ne sera jamais parfait mais ça va clarifier beaucoup de choses. Il vaut mieux aider l'arbitre que le crucifier."

Pour Massimo Busacca, responsable de l'arbitrage à la Fifa, "l'arbitre doit garder son instinct. Il ne doit pas se dire 'si j'ai un doute, quelqu'un décidera pour moi'. C'est ça le risque. Quelqu'un intervient s'il y a erreur, c'est tout et c'est fondamental."

. En place au Mondial-2018 ?

C'est l'objectif de la Fifa depuis l'annonce des tests: que l'assistance-vidéo soit appliquée lors de la Coupe du monde en Russie.

"Si ça marche, alors bien sûr que tout le monde du football sera heureux d'avoir ce système pour aider les arbitres lors du plus grand tournoi du monde", explique Infantino.

Combien cela va-t-il coûter ? "Beaucoup. Mais ça en vaut la peine. On doit le faire et on le fera", ajoute-t-il.

Source : AFP

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