La jussie, une plante bien trop envahissante

  • Un site très fortement colonisé par la Ludwigia grandiflora,  dans la commune  de La Fouillade.
    Un site très fortement colonisé par la Ludwigia grandiflora, dans la commune de La Fouillade. CP
Publié le
Joël Born

Le syndicat intercommunal des vallées de l’Aveyron et de l’Alzou lance une campagne de prospection pour lutter contre cette plante invasive, découverte en Aveyron, depuis 2014.

La nature fait généralement fort bien les choses. Mais il se peut qu’elle se montre parfois un peu trop envahissante. Déconcertante. À l’image de certaines espèces, comme la Ludwigia ou Jussie (en référence au botaniste français Bernard de Jussieu), qui ont vite fait de coloniser (et finalement d’étouffer) un milieu. Introduites en Europe et dans plusieurs autres régions du monde à des fins ornementales, certaines variétés de jussie, comme la Ludwigia grandiflora, que l’on reconnaît à ses feuilles regroupées en petites rosettes et à ses belles fleurs jaunes en période de floraison, sont considérées comme fortement envahissantes.

En zones aquatiques

La plante se multiplie rapidement et envahit totalement la zone aquatique disponible (lacs, mares, eaux stagnantes, fossés, canaux, rivières lentes et marais), captant à son seul profit toute la lumière, consommant les ressources et interdisant par sa densité subaquatique tout déplacement de petits organismes au point d’éliminer totalement toute autre espèce de flore et une grande partie de la faune. La plante est généralement répandue par l’homme, qui plante la jussie comme espèce ornementale dans des bassins; par les animaux (poissons, oiseaux, ragondins...) qui transportent des fragments ou des graines; ou tout bonnement par un simple cheminement naturel, à travers les cours d’eau.

Bor-et-Bar et la Fouillade

En France, la Ludwigia grandiflora aurait été introduite au XIXe ]siècle, sur le fleuve Lez, à Montpellier. En Aveyron, cette plante a été découverte, pour la première fois, en 2014. Depuis, elle a gagné du terrain, sur d’autres sites. Notamment dans l’Ouest Aveyron, principalement sur les communes de la Fouillade et Bor-et-Bar. Dans un souci de prévention, le territoire du Syndicat intercommunal d’aménagement des vallées de l’Aveyron et de l’Alzou, qui regroupe 32 communes, a décidé de réaliser un inventaire le plus exhaustif possible des lieux d’implantation de la jussie. « Avant qu’il ne soit trop tard! », peut-on lire sur l’affiche de cette campagne de prospection, qui invite toute personne découvrant une colonie de jussie de prendre contact avec le SIAV2A. Un nécessaire état des lieux avant de chercher et proposer d’éventuels moyens d’actions. « Dans le cadre d’une étude d’inventaire des zones humides, avec un naturaliste, nous avons repéré un premier site, il y a de cela un mois, explique Chloë Fournel, technicienne de rivière auprès du syndicat intercommunal. Et puis nous avons découvert un site beaucoup plus important, apparemment le plus important en Aveyron, à La Fouillade. La jussie se développe dans des milieux lentiques, des eaux calmes. Sur le terrain, nous ne pouvons pas aller partout. C’est pourquoi nous souhaitons alerter la population, afin de faire remonter des informations sur l’état de la colonisation, avant d’envisager un éventuel plan de gestion. »

SIAV2A, 1, place du Portail-Haut, 12390 Rignac. 05.65.63.58.21. siav2agmail.com

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