Attentats: le commando de femmes et un adolescent présentés à la justice

  • Arrestation d'un homme à Boussy-Saint-Antoine, au sud de Paris, le 8 septembre 2016
    Arrestation d'un homme à Boussy-Saint-Antoine, au sud de Paris, le 8 septembre 2016 AFP/Archives - GEOFFROY VAN DER HASSELT
  • Une photo de Rachid Kassim membre français du groupe Etat islamique tirée d'une vidéo de propagande de l'organisation, dans la province de Nineveh en Iraq, le 20 juillet 2016
    Une photo de Rachid Kassim membre français du groupe Etat islamique tirée d'une vidéo de propagande de l'organisation, dans la province de Nineveh en Iraq, le 20 juillet 2016 Welayat Nineveh/AFP/Archives - -
  • Le procureur de la République de Paris François Molins lors d'un point presse à Paris le 9 septembre 2016
    Le procureur de la République de Paris François Molins lors d'un point presse à Paris le 9 septembre 2016 AFP/Archives - BERTRAND GUAY
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Centre Presse Aveyron

Le commando de femmes soupçonnées de vouloir commettre un attentat en France a été présenté lundi à la justice à Paris en vue d'une mise en examen, dans un contexte de menace maximale due aux appels au meurtre lancés depuis la zone irako-syrienne via internet.

Inès Madani, 19 ans, Sarah H., 23 ans, et Amel S., 39 ans, avaient été interpellées jeudi soir dans l'Essonne par les policiers lancés à leur recherche après la découverte quelques jours plus tôt, en plein cœur de Paris, d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz. Mohamed Lamine A., 22 ans, compagnon de Sarah H., a lui aussi été présenté à la justice.

Également soupçonné de vouloir passer à l'action, un adolescent de quinze ans a aussi été présenté à la justice lundi dans une enquête distincte, a annoncé le parquet de Paris. Il avait été arrêté samedi dans le XIIe arrondissement de la capitale au domicile de sa mère, où il était assigné à résidence depuis avril pour radicalisation.

Selon une source proche de l'enquête, le mineur avait fait état sur la messagerie cryptée Telegram "d'un passage à l'acte avec une arme blanche", mettant en alerte samedi les services de sécurité sur plusieurs sites sensibles à Paris.

Point commun à ces deux dossiers, selon les enquêteurs: l'implication d'un jihadiste français qui pourrait se trouver en zone irako-syrienne, Rachid Kassim, 29 ans, originaire de Roanne, soupçonné de téléguider ses émules à distance via Telegram.

Ce réseau de messagerie est considéré aujourd'hui comme l'un des moyens de communication préférés des jihadistes, du fait de son système de cryptage et de ses forums de discussion accessibles seulement sur invitation.

Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a déjà téléguidé, de manière plus ou moins décisive, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, et de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre dans une église le 26 juillet.

- La fille d'Amel S. relâchée -

Lors de son interpellation, Sarah H., consciente d'être repérée, avait attaqué l'un des policiers dans son véhicule en lui assénant un coup de couteau, le blessant à l'épaule. Inès Madani s'était lancée sur un autre fonctionnaire, couteau à la main, avant d'être blessée par le policier.

Pour les enquêteurs, il ne fait aucun doute que les trois femmes, après l'échec de l'attaque à la voiture piégée qui n'a pas explosé, comptaient repasser à l'action: le commando entendait "clairement (...) commettre un attentat", avait déclaré vendredi le procureur de Paris, François Molins.

Ces trois femmes, dont les deux plus jeunes étaient connues des services pour leur radicalisation et des velléités de départ en Syrie, avaient évoqué des gares de l'Essonne et de Paris ainsi que des policiers comme cibles potentielles, selon des sources proches de l'enquête. Elles envisageaient aussi de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, précise une de ces sources.

En perquisition, les policiers ont trouvé au domicile d'Amel S. sept bouteilles en verre vides, "avec à proximité ce qui pourrait s'apparenter à des mèches artisanales en papier" et dans son véhicule "deux jerricans de cinq litres avec des résidus de carburant", avait détaillé le procureur.

La fille d'Amel S., 15 ans, a été relâchée dimanche.

Samedi, une première suspecte, Ornella Gilligmann, 29 ans, une convertie radicalisée, a été mise en examen et écrouée dans l'enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz. Son empreinte avait été retrouvée dans le véhicule.

D'après son récit, elle a échoué à mettre le feu au véhicule dans la nuit du 3 au 4 septembre avec Inès Madani, avant de fuir à la vue d'un homme pris pour un policier en civil.

Les modalités de l'attaque à la voiture piégée correspondent aux consignes que Rachid Kassim dispense via internet.

Source : AFP

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