La cartographie d'un milliard d'étoiles, promesse de multiples découvertes

  • Une cartographie de la Voie lactée d'une précision inégalée, avec la localisation de quelque 1,15 milliard d'étoiles, a été présentée par l'Agence spatiale européenne (ESA)
    Une cartographie de la Voie lactée d'une précision inégalée, avec la localisation de quelque 1,15 milliard d'étoiles, a été présentée par l'Agence spatiale européenne (ESA) ESA/AFP - ANDRE MOITINHO, MARCIA BARROS, FRANCOIS MIGNARD
  • Photo fournie par l'Agence Spatiale européenne montrant une constellation d'étoiles dans la Voie Lactée, le 21 janvier 2016 Photo fournie par l'Agence Spatiale européenne montrant une constellation d'étoiles dans la Voie Lactée, le 21 janvier 2016
    Photo fournie par l'Agence Spatiale européenne montrant une constellation d'étoiles dans la Voie Lactée, le 21 janvier 2016 EUROPEAN SPACE AGENCY/AFP/Archives - -
  • Schéma expliquant la zone de recherches du télescope spatial européen Gaïa de l'ESA qui a cartographié plus d'un milliard d'étoiles et données sur les premiers résultats
    Schéma expliquant la zone de recherches du télescope spatial européen Gaïa de l'ESA qui a cartographié plus d'un milliard d'étoiles et données sur les premiers résultats AFP - Alain BOMMENEL, Kun TIAN
Publié le
Centre Presse Aveyron

Avec quelque 1,15 milliard d'étoiles, la cartographie de la Voie lactée d'une précision inégalée présentée mercredi par l'Agence spatiale européenne (ESA) ouvre de nouveaux horizons pour la recherche en astronomie.

Le télescope spatial européen Gaia "a épinglé la position précise dans le ciel (...) de 1,142 milliard d'étoiles", a annoncé mercredi l'ESA dans un communiqué.

Un record en termes de recensement, même si cela représente moins de 1% des étoiles de la Voie lactée, la galaxie à laquelle appartient notre système solaire, qui en contient probablement entre 100 et 200 milliards.

Anthony Brown, membre de l'équipe, a salué cet "atlas d'un milliard d' étoiles" lors d'une conférence de presse à Madrid. "Tous les domaines de l'astronomie reposent sur ces données", précise le chercheur de L'université de Leyde aux Pays-Bas.

Avec plus d'1 milliard d'étoile référencées, les scientifiques disposent maintenant de la cartographie du ciel la plus précise et la plus vaste, jamais réalisée. "C'est une quantité d'information phénoménale", note François Mignard, directeur de recherche au CNRS et membre de la Gaia Science Team de l’ESA.

En outre, pour 2 millions de ces étoiles, les scientifiques, issus de 25 pays européens, ont mis à la disposition des chercheurs du monde entier des données comprenant leur vitesse de déplacement et leur distance par rapport au Soleil.

Les astronomes disposent maintenant de la position exacte de "près de 20 fois plus d'étoiles", selon le communiqué de l'ESA. Ce qui à terme permettra de percer le mystère de l'origine de la Voie lactée.

"Une nouvelle révolution est en marche", s'enthousiasme Antonella Vallenari, de l'Institut national d'astrophysique de Rome. "Une page de l'astronomie se tourne" pour François Mignard.

L'ESA et le consortium européen qui pilotent Gaia prévoient d'obtenir, vers fin 2017, la vitesse et la distance du milliard d'étoiles désormais identifiées.

- 'seulement un début' -

Ces données vont "révolutionner notre compréhension de la distribution et du mouvement des étoiles à travers notre Galaxie", explique Alvaro Giménez directeur de la science à l'ESA.

Depuis son lancement le 19 décembre 2013, Gaia scrute l'immensité de la Galaxie (100.000 années lumières de diamètre), et enregistre chaque jour les données de 50 millions d'étoiles. Et il va continuer à le faire jusqu'en 2020.

"Ceci n'est qu'un début" selon Gisella Clementini (Bologne). "C'est un avant-goût des avancées spectaculaires que Gaia va bientôt permettre sur les distances cosmiques".

Car la mission du télescope spatial européen, d'un coût de 740 millions d'euros, ne se limite pas à un atlas du ciel.

"Gaia est destinée à répondre à une question fondamentale: comment s'est formée notre Galaxie", souligne Antonella Vallenari.

La télescope devrait également débusquer de nouvelles planètes et il va continuer à surveiller les astéroïdes pour évaluer les risques de collision avec la Terre.

Les observations de Gaia devraient aussi permettre de percer l'une des plus grandes énigmes de l'univers, la nature de la matière noire. Invisible, elle formerait 25% de l'Univers.

Bien que sa cible première soit la Voie lactée, le télescope voit bien plus loin, collectant même des données à des milliards d'années-lumière comme les positions de 250.000 quasars, des objets ultra lumineux qui émettent une énergie colossale. Or, en astronomie regarder loin, c'est remonter le temps, vers l'origine de l'Univers.

Source : AFP

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