Venezuela: casseroles à la main, l'opposition exige le référendum

  • L'opposition vénézuélienne manifeste à Caracas, le 16 septembre 2016, pour la révocation du président Maduro
    L'opposition vénézuélienne manifeste à Caracas, le 16 septembre 2016, pour la révocation du président Maduro AFP - FEDERICO PARRA
  • L'opposition vénézuélienne manifeste à Caracas, le 16 septembre 2016, pour la révocation du président Maduro
    L'opposition vénézuélienne manifeste à Caracas, le 16 septembre 2016, pour la révocation du président Maduro AFP - GREGORIO MARRERO
  • Manifestation contre le président venezuélien Nicolas Maduro à Caracas, le 16 septembre 2016
    Manifestation contre le président venezuélien Nicolas Maduro à Caracas, le 16 septembre 2016 AFP - FEDERICO PARRA
  • Manifestation contre le président venezuélien Nicolas Maduro à Caracas, le 16 septembre 2016
    Manifestation contre le président venezuélien Nicolas Maduro à Caracas, le 16 septembre 2016 AFP - FEDERICO PARRA
  • Venezuela: le processus du référendum révocatoire
    Venezuela: le processus du référendum révocatoire AFP/Archives - Nicolas RAMALLO, Gustavo IZUS
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Centre Presse Aveyron

Frappant sur des casseroles, l'opposition au Venezuela a manifesté, en nombre limité, pour réclamer au plus vite un référendum afin de révoquer le président socialiste Nicolas Maduro, mais la possibilité qu'il survienne en 2016 semble désormais infime.

Après la frustration d'un deuxième report de l'annonce d'un calendrier vers cette consultation, la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre droit), majoritaire au Parlement, espérait réunir du monde vendredi dans les rues des principales villes.

Mais, alors que la population est accaparée par les difficultés économiques du quotidien et redoute les débordements violents, le rassemblement est resté limité - environ 500 personnes - sur l'avenue Libertador, dans le centre de Caracas. Le gouvernement a lui mobilisé quelques centaines de partisans à un autre endroit de la capitale.

Quelque 300 personnes ont également défilé à San Cristobal, près de la frontière colombienne.

Deux manifestants ont été blessés par balles dans l'Etat de Trujillo, dans l'ouest du pays, a annoncé dans la soirée l'opposition, accusant des groupes armés liés au gouvernement d'être responsables des tirs.

"Plus ils retardent (le processus), plus on enrage", a confié à l'AFP un manifestant anti-Maduro, Robert Sanchez, tout en tapant avec une cuillère sur une casserole. "Malheureusement, nous n'avons pas d'autre pouvoir que celui de manifester", a ajouté ce responsable administratif de 41 ans.

Le défilé est une réponse à "l'offense" que constitue le "silence" du Conseil national électoral (CNE), a expliqué à l'AFP Jesus Torrealba, secrétaire-général de la MUD.

L'opposition a subi jeudi un nouveau revers: le CNE, qui devait publier les dates exactes auxquelles elle devra réunir quatre millions de signatures (20% de l'électorat) en trois jours, ultime étape avant de pouvoir convoquer le référendum, a reporté sa décision.

Accusé par le camp anti-Maduro de retarder le processus pour le protéger, il a dit qu'il reprendrait ses travaux lundi, sans s'engager à faire une quelconque annonce ce jour-là.

Le temps presse pour la MUD, qui estime que le référendum est l'unique moyen selon l'opposition de trouver une issue pacifique à la violente crise économique secouant le pays: si celui-ci a lieu d'ici le 10 janvier 2017 et est couronné de succès, il provoquera des élections anticipées.

S'il est organisé plus tard, une éventuelle révocation de Nicolas Maduro n'entraînerait que son remplacement par son vice-président, du même parti, jusqu'à la fin de son mandat en 2019.

- Naufrage économique -

Le CNE a déjà indiqué que la collecte des quatre millions de signatures aurait lieu fin octobre. Ensuite, il aura un mois pour les vérifier, puis jusqu'à trois pour convoquer le référendum.

Il peut choisir d'allonger les délais au maximum et d'organiser la consultation en février ou mars 2017.

Jeudi, le vice-président du Venezuela, Aristobulo Isturiz, a d'ailleurs voulu doucher les espoirs du camp anti-Maduro en clamant: "Cette année il n'y aura pas de référendum, (les opposants) n'ont pas le temps".

Mais les analystes préviennent du risque d'explosion sociale alors que le pays a sombré économiquement et que la population est lassée après 17 ans de chavisme (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013).

Selon l'institut Datanalisis, 80% des Vénézuéliens exigent un changement de gouvernement dans ce pays pétrolier dont l'économie s'est effondrée avec la chute des cours du brut.

Chaque jour, les habitants patientent des heures devant les magasins et les pharmacies, se désespérant face à une pénurie touchant huit produits de première nécessité sur dix.

L'inflation, devenue incontrôlable, devrait exploser à 720% cette année selon le Fonds monétaire international (FMI).

Le gouvernement de M. Maduro, au pouvoir depuis 2013, dénonce une "guerre économique" menée par la droite et les milieux d'affaires, qui selon lui aggravent les pénuries pour faciliter un coup d'Etat à son encontre.

Pour apaiser le mécontentement populaire, il a lancé avec l'armée un plan de ravitaillement.

Et pour chercher un soutien international, il accueille samedi et dimanche, sur l'île de Margarita (nord), le 17e sommet du Mouvement des Non-Alignés. Mais ce rendez-vous diplomatique ne devrait pas réussir à masquer son isolement, renforcé par la récente décision du Mercosur, le marché commun sud-américain, de le priver de présidence tournante.

Pour exprimer leur soutien au président Maduro, un millier de personnes, avec à leur tête Diosdado Cabello, numéro deux du pouvoir vénézuélien, ont défilé vendredi à Porlamar, sur l'île touristique où plus de 14.000 policiers et militaires ont été déployés.

Source : AFP

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