Syrie: le pays replonge dans la guerre après la fin de la trêve

  • Un camion d'aide humanitaire endommagé sur la route à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire
    Un camion d'aide humanitaire endommagé sur la route à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire AFP - Omar haj kadour
  • Attaque d'un convoi
    Attaque d'un convoi AFP - Gal ROMA
  • De l'aide humanitaire éparpillée à terre à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire
    De l'aide humanitaire éparpillée à terre à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire AFP - Omar haj kadour
  • Fin de la trêve en Syrie
    Fin de la trêve en Syrie AFP - Paz PIZARRO, Sabrina BLANCHARD, Thomas SAINT-CRICQ
  • Un camion d'aide humanitaire endommagé sur la route à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire
    Un camion d'aide humanitaire endommagé sur la route à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire AFP - Omar haj kadour
  • De l'aide humanitaire éparpillée à terre à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire
    De l'aide humanitaire éparpillée à terre à Orum al-Kubra près d'Alep, le 20 septembre 2016 au lendemain du raid aérien meurtrier contre un convoi humanitaire AFP - Omar haj kadour
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Centre Presse Aveyron

Les bombardements ont repris de plus belle après la fin de la trêve en Syrie, où le raid meurtrier contre un convoi humanitaire provoque l'indignation à quelques heures de l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations unies.

L'ONU a annoncé mardi la suspension de tous ses convois d'aide en Syrie à la suite de ce raid qui a fait la veille au soir environ 21 morts, dont un responsable du Croissant-Rouge syrien.

Au moins 18 des 31 véhicules du convoi qui livrait de la nourriture et des médicaments à 78.000 habitants d'une ville isolée de la province septentrionale d'Alep ont été endommagés, selon l'ONU. Les carcasses encore fumantes de ces poids-lourds et leur cargaison éventrée gisaient mardi matin sur le bord de la route, a constaté un correspondant de l'AFP.

Il s'agit "d'un jour très, très sombre pour les humanitaires en Syrie et dans le monde", a déclaré à Genève le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, en demandant une "enquête" sur ce raid.

"S'il s'avère que cette attaque impitoyable a délibérément visé des humanitaires, alors elle équivaut à un crime de guerre", avait affirmé plus tôt Stephen O'Brien, le patron des opérations humanitaires de l'ONU.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), n'était pas en mesure de préciser de quelle nationalité étaient les avions ayant mené ces frappes. Aucun groupe rebelle syrien ne dispose de force aérienne.

L'armée syrienne et la Russie ont cependant nié être les auteurs de ce bombardement.

Sans directement accuser Moscou, le porte-parole du département d'Etat John Kirby a assuré que les Etats-Unis étaient "scandalisés" par l'attitude de la Russie, alliée du régime de Damas.

Ailleurs en Syrie, d'Alep à la banlieue de Damas, les habitants ont retrouvé le bruit des bombardements et des tirs nocturnes. Beaucoup d'entre eux se sont terrés chez eux après avoir goûté durant une semaine au plaisir de rester avec des amis dans les rues, jusque tard dans la nuit.

Les raids ont été particulièrement violents à Alep et dans sa province, où au moins 39 civils ont été tués depuis l'annonce par l'armée syrienne de la fin du cessez-le-feu lundi en fin d'après-midi, selon l'OSDH.

- Espoirs 'très faibles' -

A New York, la guerre de Syrie va s'imposer dans les discussions entre les chefs d'Etat rassemblés pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU sur fond d'accusations mutuelles entre Washington et Moscou, les deux parrains de la trêve.

C'est dans ce contexte acrimonieux que doit se réunir mardi le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui rassemble depuis novembre 2015 une vingtaine de pays et d'organisations internationales - dont les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite, la Turquie et l'Iran -.

Cette réunion "évaluera (...) l'état de l'accord conclu entre les Etats-Unis et la Russie il y a une semaine, où nous sommes et quelles sont les prochaines mesures à prendre", a précisé un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.

"Les Russes ont signé un accord, il faut voir maintenant ce qu'ils disent. Mais le plus important, c'est que les Russes doivent contrôler (le président syrien Bachar) al-Assad", a par ailleurs déclaré le secrétaire d'Etat John Kerry.

Pour Moscou, les conditions d'un renouvellement de la trêve "sont très simples": "il faut que les terroristes arrêtent d'attaquer l'armée syrienne", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Et bien sûr, il serait bien que nos collègues américains ne bombardent plus par erreur les Syriens", a-t-il ajouté, en faisant allusion au raid mené samedi par la coalition conduite par les Etats-Unis contre l'armée syrienne, qui a fait au moins 90 morts.

La coalition a affirmé que ce bombardement était une erreur de cible puisqu'elle croyait viser des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les espoirs de renouvellement de la trêve sont "très faibles", a mis en garde M. Peskov.

- 'Escalade' -

Enième tentative d'apaiser ce conflit qui dévaste la Syrie depuis cinq ans et demi, cette trêve n'avait pas soulevé de grandes attentes. L'opposition et les groupes rebelles n'avaient pas donné leur accord en l'absence, selon eux, de garanties sur son respect par le régime.

Les opposants ont par ailleurs perdu confiance vis à vis des Etats-Unis, incapables selon eux de s'engager davantage dans le dossier syrien, selon des experts.

"L'abandon du cessez-le-feu signifie que les deux volets de l'accord -l'aide humanitaire et les négociations politiques- sont voués à l'échec. Les ingrédients d'une escalade sont réunis et la dynamique du conflit joue en faveur d'Assad", a commenté Emile Hokayem, de l'International Institute for Strategic Studies (IISS).

Le conflit syrien est la guerre la plus meurtrière actuellement au monde: elle a fait plus de 300.000 morts selon l'OSDH et poussé des millions de Syriens hors de chez eux, provoquant une vague de réfugiés qui affecte surtout les pays alentours mais aussi l'Europe.

Source : AFP

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