Gilles Ruiz et l’APF : la différence loin des clichés

  • Gilles Ruiz et, au premier plan, Lionel Garric-Salomon, de l’APF
    Gilles Ruiz et, au premier plan, Lionel Garric-Salomon, de l’APF Christophe Cathala
  • Une des dix photos qui composent l’exposition.
    Une des dix photos qui composent l’exposition. DR
  • Une des dix photos qui composent l’exposition.
    Une des dix photos qui composent l’exposition. DR
Publié le
Centre Presse Aveyron

Photo. L’artiste ruthénois a photographié des personnes handicapées dans un contexte entièrement revisité. Une autre façon, très sensible, de voir les choses...

Ouvrir les regards sur l’humanité qui anime chacun de nous est un parti pris qui confine parfois à l’exercice. Surtout quand il s’agit de mettre en scène des personnes handicapées, qui plus est dans un univers théâtralisé. Mais il en faut plus pour brider la fibre artistique et la sensibilité qui guident l’objectif de Gilles Ruiz : le photographe ruthénois adore les défis, celui qu’il revient de relever avec l’Association des paralysés de France (APF) est méritoire à plus d’un titre, à commencer par offrir une vision différente sur la différence.

Complicité

« J’avais envie de photographier les personnes à mobilité réduite et d’en faire une série à ma sauce » : dans la rue, il lui faut déjouer la méfiance de ses « modèles ». Son humour ne suffit pas toujours, le projet capote. Sa sœur, en fauteuil roulant, le guide vers l’APF où il rencontre Lionel Garric-Salomon, chargé du développement des actions associatives pour la délégation de l’Aveyron. Gilles expose son idée, le courant passe. D’autant mieux que l’APF nourrissait le besoin de porter un projet photo, sans que ce dernier n’ait pu aboutir. De rencontres préparatoires en réunions de réflexion, douze personnes souffrant d’un handicap moteur, visible ou non, relèvent le défi, celui d’être photographiées dans les conditions normales d’un «shooting», avec préparation et décor ad hoc.

Une des dix photos qui composent l’exposition.
Une des dix photos qui composent l’exposition. DR

«On est tous temporairement valides »

Gilles apporte quelques meubles, prépare un studio à proximité de l’APF, et maquille ses modèles « à l’ancienne » façon rossignols. Place à la séance. Chaque personne handicapée, saisie dans sa personnalité, parfois mutine, souvent complice, toujours éclairée par un rire, et flanquée de deux personnes valides aux visages fermés : un contraste qui rebat les cartes.«Il fallait ne pas susciter la pitié ou la moquerie à travers l’image», prévient Gilles Ruiz qui a conduit chaque séance comme un espace de partage, presque familial. «Ce fut un grand moment d’émotion, j’ai vu ces gens sous une autre facette, je ne les vois plus de la même façon... N’oublions pas que l’“on est tous temporairement valides”. cela fait réfléchir».

«Promouvoir l’inclusion des personnes handicapées dans la société est notre credo, insiste Lionel Garric-Salomon. La vision de Gilles sur ce sujet est très artistique, et très réussie». Un enthousiasme partagé au vernissage des dix photos qui constituent l’expo, à telle enseigne que de nombreux adhérents de l’APF veulent participer au prochain opus. « On réfléchit, toujours avec l’association, à une autre idée pour l’année prochaine », assure Gilles dont les travaux ont eu les honneurs du magazine national de l’APF, Faire face dans sa dernière édition. Gilles Ruiz et, au premier plan, Lionel Garric-Salomon, de l’APF. 

Une des dix photos qui composent l’exposition.
Une des dix photos qui composent l’exposition. DR

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