50 ans d'aventure pour la cave de Valady

  • Le président Jean-Marc Gombert et le dirceteur Kasper Ibfelt, le regard tourné vers les 50 prochaines années...
    Le président Jean-Marc Gombert et le dirceteur Kasper Ibfelt, le regard tourné vers les 50 prochaines années... José A. Torres
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Philippe Routhe

Ce samedi, la cave coopérative des Vignerons du Vallon fêtera son demi-siècle d’existence.Retour sur une « belle » histoire.

À peu près à la même époque, il y a 50 ans, des sourires plein d’espoirs illuminaient le visage d’une poignée de vignerons dans le Vallon. Plus que la promesse d’une belle vendange, c’était l’intime conviction qu’une belle page était en train de s’écrire. Celle de la relance du vignoble en refusant sa disparition. Parce que les quelques années qui ont précédé, sans mauvais jeu de mots, le vallon fait grise mine. Les mineurs, pour qui le vin de marcillac est le seul vin digne d’être bu, apprennent que les mines sont promises à une disparition proche. Le terrible hiver 56 et peut-être plus encore le gel du printemps 57 portent comme un coup de grâce pour le vignoble et ses vignerons. Il est en train de mourir. « Le vignoble était alors florissant. C’était l’opulence. Tout ce qui était produit était consommé, en majeure partie dans le bassin. Et ce qui est gras, cela fait des envieux. Les voisins ont eu envie d’en manger...» raconte Jean-Marc Gombert, l’actuel président de la cave coopérative.

La renaissance...

À cette époque-là en effet, des vignobles des régions voisines ont amorcé un nouvel élan pendant que le vallon vivait sur ses beaux acquis. Au début des années 60, autour d’André Nayrolles, une dizaine de vignerons vont sonner la révolte. L’idée étant que l’union doit faire la force, ils vont s’appuyer sur la coopérative fruitière et créer une cave. Puis faire un bel appel du pied à la coopérative de Rodez, la Cadauma, aujourd’hui Unicor. Et 1966 deviendra une année véritablement charnière. Cette même année, le vin du vallon passe en VDQS et la cave devient une section spécialisée de Cadauma. « C’est le début des sections parcellaires, le début de la sélection » relate Jean-Marc Gombert. Les vingt années qui vont suivre ne seront certes pas un long fleuve tranquille mais traduiront la renaissance du vignoble du Vallon. Cela aura de l’écho bien au-delà de cette terre rouge. Ainsi le concept des terrasses. « André Metge, à qui il faut rendre également un hommage pour la renaissance de ces vignes, a initié le concept des terrasses sur les pentes du Vallon. On venait de tous les vignobles du grand sud pour observer ce travail » se remémore Jean-Marc Gombert.

...Puis la reconnaissance

Puis, dans les années 1990, arrivera le sésame pour le futur : l’AOC.L’appellation d’origine contrôlée. « C’est ce qui m’a véritablement donné l’envie de travailler dans la vigne » témoigne Jean-Marc Gombert. Cet AOC offre en effet de nouvelles perspectives. Et il n’est pas le seul à le penser.La preuve par les chiffres : il y avait 100 hectares de mansois en 1990, le territoire d’appellation en compte aujourd’hui 200. « Cela coïncide avec l’arrivée de la nouvelle génération.Les pionniers avaient le travail de renaissance, c’était l’heure de la reconnaissance » détaille le président de la cave coopérative. Et après demi-siècle d’existence, la cave se veut rayonnante.Mais pas question de renouveler les erreurs du passé en se contentant des acquis. Plus que jamais, la cave coopérative est tournée vers l’avenir.Si bien que les vignerons du vallon, malgré un marché plutôt tendu, ont un beau sourire qui illumine leurs visages.

La cave coopérative en chiffres

550 000. C’est le nombre de bouteilles produites chaque année par la cave coopérative des vignerons du vallon.

1,6. En millions d’euros, le chiffre d’affaires de la cave.

5. Le nombre de salariés que compte la cave. Il passe à 8 en période de vendanges.

3. le nombre magasins dépendant de la cave. Outre Valady, en saison estivale, la cave fait son commerce àConques et à Marcillac.

84. En pourcentage, la production de vin rouge pour la cave. Complété par 15 % de rosés et 1 % de blanc.

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