Syrie: le Conseil de sécurité va se réunir, Alep toujours sous les bombes

  • Un tracteur déblaye les ruines d'un immeuble détruit par une frappe aérienne dans un quartier rebelle d'Alep, le 24 septembre 2016
    Un tracteur déblaye les ruines d'un immeuble détruit par une frappe aérienne dans un quartier rebelle d'Alep, le 24 septembre 2016 AFP - THAER MOHAMMED
  • Un blessé est soigné dans un hôpital de fortune d'un quartier rebelle d'Alep, le 24 septembre 2016
    Un blessé est soigné dans un hôpital de fortune d'un quartier rebelle d'Alep, le 24 septembre 2016 AFP - KARAM AL-MASRI
  • Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), le 22 septembre 2016 à New York
    Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), le 22 septembre 2016 à New York AFP - Bryan R. Smith
  • Des blessés soignés dans un hôpital de fortune le 24 septembre 2016 à Alep après une pluie de bombardements meurtriers
    Des blessés soignés dans un hôpital de fortune le 24 septembre 2016 à Alep après une pluie de bombardements meurtriers AFP - KARAM AL-MASRI
  • Un Syrien porte le corps d'un enfant mort dans un bombardement aérien, le 23 septembre 2016, dans le secteur al-Muasalat, à Alep
    Un Syrien porte le corps d'un enfant mort dans un bombardement aérien, le 23 septembre 2016, dans le secteur al-Muasalat, à Alep AFP - THAER MOHAMMED
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Centre Presse Aveyron

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit dimanche, à la demande des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, qui pressent la Russie de sauver la trêve en Syrie et d'enrayer l'escalade de la violence à Alep.

La nouvelle pluie de bombes larguées samedi sur les quartiers rebelles de la grande ville du nord du pays a tué au moins 45 civils, selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit "consterné" par une "escalade militaire épouvantable". L'Union européenne a dénoncé "une violation du droit humanitaire international".

Alep Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont demandé une réunion en urgence du Conseil de sécurité, qui se tiendra dimanche à 11h00 heure locale (15h00 GMT).

Les Etats-Unis, l'Union européenne et les ministres des Affaires étrangères de quatre pays de l'UE (France, Italie, Allemagne et Grande-Bretagne) ont déclaré dans un communiqué commun que le rétablissement d'une trêve en Syrie dépendait de la Russie.

éclats "Il appartient à la Russie de prouver qu'elle est disposée et qu'elle est capable de prendre des mesures exceptionnelles pour sauver les efforts diplomatiques" en vue de rétablir la trêve, déclarent les Occidentaux.

Dans leur texte, rédigé en termes très fermes, les signataires lancent un avertissement à Moscou, qu'ils tiennent pour responsable de la rupture de la trêve et de la reprise des hostilités à Alep.

"La patience devant l'incapacité ou le refus persistants de la Russie de tenir ses engagements n'est pas infinie", déclarent-ils.

Une trêve d'une semaine négociée par les Etats-Unis et la Russie a pris fin lundi dernier et les efforts diplomatiques pour tenter de la rétablir ont échoué.

Pour le cinquième jour consécutif, l'est d'Alep a subi le feu du régime et de son allié russe. Le correspondant de l'AFP sur place a décrit de nouvelles scènes d'horreur et constaté l'ampleur des destructions.

- Privés d'eau -

Ajoutant à leurs souffrances, les habitants de la deuxième ville de Syrie ont été privés d'eau samedi à cause des bombardements, selon l'Unicef.

Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a affirmé samedi à l'ONU que l'armée de Damas enregistrait d'importants succès militaires, aidée par la Russie, l'Iran et le Hezbollah libanais, et il s'est déclaré confiant dans une victoire finale.

Alep est un enjeu majeur du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts depuis 2011 et engendré la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Le régime de Bachar al-Assad en contrôle la partie ouest et assiège la partie est, tenue par les insurgés.

La guerre en Syrie et la situation dans la deuxième ville du pays ont été au coeur de plusieurs réunions cette semaine à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Mais Russes et Américains n'ont pas réussi à s'entendre sur un nouveau cessez-le-feu.

La dernière trêve des combats, initiée par Washington et Moscou, qui soutiennent des camps opposés dans ce conflit complexe, avait volé en éclats une semaine après son entrée en vigueur le 12 septembre.

Depuis la fin de cette trêve, les frappes ont repris de plus belle sur Alep et l'armée syrienne a annoncé jeudi le début d'une vaste offensive avec "des opérations de reconnaissance et de bombardements" en prélude à "une opération terrestre" pour reprendre la totalité de la ville.

Samedi, les frappes de l'aviation russe et les barils d'explosifs largués par le régime y ont fait au moins 45 morts dont 10 enfants et 4 femmes, selon l'OSDH.

Les habitants sont restés terrés chez eux samedi et rares ont été les personnes à s'aventurer dehors. Sept d'entre elles ont été fauchées par une bombe alors qu'elles faisaient la queue pour acheter du yaourt dans le quartier de Boustane al-Qasr, d'après l'OSDH.

- Corps déchiquetés -

Le correspondant de l'AFP a décrit une scène tragique, avec une mare de sang et des parties de corps déchiquetées sur le sol. Les cliniques étaient débordées par l'arrivée des nombreux blessés, dont beaucoup gémissaient de douleur au sol, faute de lits.

Des habitants et militants ont décrit l'utilisation d'un nouveau type de projectiles qui secoue le sol comme un tremblement de terre, fait s'écrouler un immeuble de plusieurs étages comme un château de cartes et en détruit également le sous-sol, où les habitants trouvent habituellement refuge.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré qu'Alep vivait "son bombardement le plus intense et soutenu depuis le début du conflit syrien".

Il a fait état "d'informations persistantes sur des raids aériens impliquant des armes incendiaires et des munitions perfectionnées comme des bombes capables de perforer des bunkers" et affirmé que "l'apparente utilisation systématique" de ces bombes dans des zones habitées "pouvait constituer des crimes de guerre".

Lors d'une conférence de presse à Istanbul, la coalition de l'opposition syrienne en exil a appelé samedi la communauté internationale à agir pour "faire cesser les massacres".

Source : AFP

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