Forte hausse du chômage en août en France, douche glacée pour le gouvernement

  • Le nombre de chômeurs a enregistré une très forte hausse en août en France
    Le nombre de chômeurs a enregistré une très forte hausse en août en France AFP/Archives - PASCAL GUYOT
  • La ministre du Travail Myriam El Khomri le 21 septembre 2016 à Paris
    La ministre du Travail Myriam El Khomri le 21 septembre 2016 à Paris AFP/Archives - ALAIN JOCARD
  • Hausse du chômage en août
    Hausse du chômage en août AFP - AFP
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Centre Presse Aveyron

Douche glacée pour le gouvernement français: après des mois encourageants, le nombre de chômeurs a très fortement augmenté en août, grimpant de 50.200, une hausse que le ministère attribue en partie aux attentats de juillet, et espère passagère.

A fin août, 3,56 millions de demandeurs d'emploi sans activité étaient inscrits sur les listes de Pôle emploi, soit une hausse de 1,4% par rapport à juillet, inédite depuis janvier 2013 (hors "bug" SFR). L'augmentation est similaire en comptant l'Outre-mer, pour un total de 3,81 millions de chômeurs.

La progression est également de 1,4% si l'on inclut les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité, à 5,52 millions en métropole et 5,82 millions en France entière, deux records.

Malgré ces mauvais chiffres, le chômage reste en baisse en France depuis le début de l'année (-23.700 sans activité) et sur un an (-10.900).

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a déploré un résultat "nettement moins favorable que ceux des mois précédents", alors que l'indicateur était reparti à la baisse en juillet.

Elle l'explique en partie par les "difficultés rencontrées dans certains secteurs d'activité particulièrement affectés par les attentats de juillet" à Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray.

"On s'y attendait. Il y a eu un vrai trou d'air après les attentats dans certains secteurs liés au tourisme, notamment l'hôtellerie-restauration et le commerce de loisirs", a expliqué à l'AFP le ministère, qui a évoqué un "climat des affaires plombé" en août.

- Aléa statistique -

Mathieu Plane, de l'OFCE, juge toutefois la hausse "inquiétante" par son "ampleur": "les attentats jouent mais n'expliquent pas tout".

"On voit aussi clairement que la croissance piétine, après une phase de reprise jusqu'au premier trimestre 2016, et qu'on n'est pas dans une inversion nette du chômage", analyse l'économiste, alors que François Hollande a conditionné sa candidature à une baisse "durable" du chômage en 2016.

La hausse d'août a, en outre, été "amplifiée" par un aléa statistique, le nombre "inhabituellement" bas des sorties de Pôle emploi pour défaut d'actualisation. A la fin de chaque mois, les demandeurs d'emploi sont tenus de déclarer leur situation à l'opérateur public, sous peine d'être désinscrits d'office: en août, 172.400 personnes ont quitté Pôle emploi pour ce motif, soit 58.900 de moins qu'en juillet.

Sur le seul mois d'août, la hausse frappe toutes les classes d'âge, les jeunes (+2,3%) comme les seniors (+1,2%). Quant au chômage de longue durée, il repart à la hausse (+0,5%), après cinq mois consécutifs de baisse.

Mme El Khomri voit dans les chiffres d'août une "augmentation atypique" du chômage, "sans rapport avec l'évolution générale de la conjoncture". Et le ministère espère "retrouver une tendance normale les mois prochains".

- "Chiffres catastrophiques" -

Avant cette flambée, le chômage s'inscrivait en effet depuis le début de l'année sur une tendance à la baisse. Il avait atteint fin juillet son plus bas niveau depuis février 2015, dans un contexte où tous les autres indicateurs étaient dans le vert (créations d'emplois, taux de chômage de l'Insee, embauches...).

L'embellie constatée par Pôle emploi coïncidait toutefois avec la mise en place du plan de 500.000 formations supplémentaires ciblées sur les chômeurs les moins qualifiés et de longue durée. Or, en entrant en formation, les demandeurs d'emploi quittent les catégories A, B ou C de Pôle emploi, pour rejoindre la catégorie D, moins commentée.

Celle-ci a atteint un niveau record en août, à 325.200 personnes, alors qu'elle n'avait jamais dépassé les 287.000 avant cette année. Ses effectifs ont encore grossi de 5,3% le mois dernier.

FO a déploré dans un communiqué des chiffres "catastrophiques", tandis que la CGT s'est inquiétée: "non seulement le nombre de chômeurs ne baisse pas de façon pérenne mais la précarité ne cesse de croître !"

Côté politique, Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de droite, s'en est pris à une "politique économique en dépit du bon sens".

Benoît Hamon, candidat à la primaire organisée par le PS, a appelé à "tourner la page d'une politique qui a échoué".

"Vivement le Frexit !" a pour sa part tweeté Florian Philippot (FN), estimant que les chiffres résultaient d'une "soumission aux dogmes de l'Union européenne".

Source : AFP

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