Israël: le Nobel de la paix Shimon Peres "entre la vie et la mort"

  • Shimon Peres, le 14 novembre 2015 à Tel Aviv
    Shimon Peres, le 14 novembre 2015 à Tel Aviv AFP/Archives - JACK GUEZ
  • L'ex-président israélien Shimon Peres à Paris, le 17 décembre 2014 L'ex-président israélien Shimon Peres à Paris, le 17 décembre 2014
    L'ex-président israélien Shimon Peres à Paris, le 17 décembre 2014 AFP/Archives - ERIC FEFERBERG
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Centre Presse Aveyron

Le prix Nobel de la paix et ancien président israélien Shimon Peres est "entre la vie et la mort" selon son entourage, son état s'étant aggravé mardi deux semaines après son hospitalisation pour un accident vasculaire cérébral.

Avec Shimon Peres disparaîtrait une figure historique, dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l'Etat d'Israël et l'un des principaux artisans des accords d'Oslo qui ont jeté les bases d'une autonomie palestinienne dans les années 1990 et lui ont valu le Nobel de la paix.

Les marques de sympathie adressées par des personnalités du monde entier ont montré l'ampleur du respect international que lui ont valu plusieurs décennies de carrière.

M. Peres, 93 ans, a été victime le 13 septembre d'un accident vasculaire cérébral (AVC) majeur accompagné d'une hémorragie interne. Il avait alors été placé sous respirateur et sédatifs en soins intensifs à l'hôpital Tel-Hashomer de Ramat Gan, le plus grand établissement israélien proche de Tel-Aviv.

Ses médecins avaient immédiatement présenté son état comme critique, mais avaient ensuite évoqué une stabilisation puis une petite amélioration.

Ils avaient dit leur intention de diminuer l'assistance respiratoire et la sédation pour évaluer sa réaction.

Mais son état s'est dégradé depuis lundi, a dit à l'AFP une source dans son entourage sous le couvert de l'anonymat.

- Séquelles 'permanentes' -

"Le président est entre la vie et la mort", a-t-elle reconnu.

Ses enfants et petits-enfants ont été appelés à l'hôpital, a-t-elle dit.

"Il est dans un état très, très grave. Nous sommes moins optimistes", a abondé une porte-parole de l'hôpital, Lee Gat.

"Les dommages subis par le cerveau sont permanents", a-t-elle admis pour la première fois. Les médecins s'étaient gardés jusqu'alors d'évoquer les séquelles de l'AVC.

M. Peres avait reçu en 1994 le prix Nobel avec les dirigeants israélien Yitzhak Rabin et palestinien Yasser Arafat "pour leurs efforts en faveur de la paix au Moyen-Orient".

Depuis le 13 septembre, le pape François, les présidents américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine ou l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair lui ont envoyé des messages de soutien.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon lui a souhaité "un prompt et complet rétablissement", ajoutant que M. Peres avait été "infatigable dans sa quête de la paix entre les Israéliens et les Palestiniens".

- Un sage de la nation -

Barack Obama, rencontrant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la semaine passée à New York, avait adressé ses pensées à M. Peres, "un grand ami, un héros et un géant de l'histoire d'Israël".

Dans son propre pays, après avoir été au coeur des grandes batailles de la courte histoire d'Israël et des farouches controverses d'un monde politique israélien féroce, M. Peres est devenu une personnalité largement consensuelle, considérée comme un sage de la nation.

Premier ministre à deux reprises, entre 1984 et 1986 et en 1995-1996, puis président de 2007 à 2014, il a occupé pendant plus de 50 ans de vie publique de nombreux postes à responsabilité: Défense, Affaires étrangères, Finances...

Entré en politique à 25 ans grâce au "vieux lion" David Ben Gourion, fondateur d'Israël, M. Peres est aussi considéré comme le père du programme nucléaire israélien.

Malgré les accords d'Oslo et malgré la conversion à la paix de l'ancien faucon travailliste, les Palestiniens ont une vision bien plus noire de celui qui a cautionné les premières colonies juives de Cisjordanie occupée et qui était Premier ministre quand l'aviation israélienne a bombardé le village libanais de Cana, tuant 106 civils en avril 1996.

Après la présidence, M. Peres était resté actif à travers son Centre Peres pour la paix, qui promeut la coexistence entre juifs et Arabes, au moment où les perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien ont rarement été plus sombres.

M. Peres a connu en janvier deux alertes cardiaques. Entre deux séjours à l'hôpital, il avait dit sa volonté de se remettre au travail.

Source : AFP

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