Prison avec sursis et amende pour les trafiquants de drogue

«Ma femme et mes enfants partis, j’étais perdu. Je me suis mis dans une bulle. Je buvais et me droguais pour ne plus penser. J’étais devenu fou », raconte O.C. pour résumer, face aux juges, les errances qui l’ont conduit à comparaître, cet après-midi, devant le tribunal correctionnel de Rodez. L’histoire « simple » comme l’a qualifié le substitut du procureur Antoine Wolff, débute en 2011, à Espalion. O.C., alors en pleine dépression boit et fume beaucoup de cannabis. À tel point que pour financer sa consommation, il décide de dealer. Pour cela, il contacte P.S.A. un membre de sa famille qui vit en Espagne, « où la drogue est beaucoup plus facile à trouver et meilleur marché ».

Mandats contre haschich

Le deal est simple : O.C. envoie des mandats cash à son cousin qui lui retourne en échange, par la poste, des plaquettes de haschich. Dans le même temps, O.C. s’est rapproché d’un troisième comparse, P.T. pour écouler la drogue au détail. Une année passe rythmée par les envois. Plus de 3 kg au total. « J’ai dû fumer la moitié », minimise O.C. Un jour, lors d’un banal contrôle routier, P.T. est démasqué. Il dénonce O.C. qui se mettra tout aussi vite à table pour dénoncer son cousin et tout raconter aux forces de l’ordre. O.C. leur dira même qu’un colis va bientôt arriver. Les gendarmes l’interceptent et découvrent 500 gr de hasch à l’intérieur. Des trois accusés, seul P.T. était absent hier au tribunal pour répondre de ce trafic. Aujourd’hui, près de 5 ans après les faits, O.C. se dit « complètement guéri ». « J’ai retrouvé ma vie d’avant. Je me suis soigné. J’ai même repris un travail », déclare celui qui a déjà fait 2 mois de prison dans le cadre de cette affaire.

Une plaidoirie qui fait mouche

Cela ne suffit pas à amadouer le représentant du parquet qui ne manque pas de pointer le coût social de cette affaire. « Toutes les personnes à qui vous avez vendu et qu’il faudra soigner un jour, mais aussi le travail des enquêteurs. » Il requiert donc un an de prison dont 6 mois de sursis et 5 000 euros d’amende à l’encontre d’O.C. 6 mois de prison, 3 000 euros d’amende et une interdiction du territoire national pour P.S.A et 6 mois ferme pour P.T. Laure Brunel, le conseil d’O.C. plaide des faits anciens. « Il a tout reconnu lors de sa garde à vue», dira-t-elle avant de mettre l’accent sur « ses malheurs. Sa femme l’a quitté. Elle est partie avec son enfant. Il a été pris à la gorge par les crédits. Et aujourd’hui, il a fait tout ce qu’il fallait pour remonter à la surface. » Une plaidoirie qui a fait mouche chez les juges qui ont finalement condamné O.C.à 8 mois de prison dont 6 avec sursis (les 2 mois ont déjà été faits) et 3 000 euros d’amende avec sursis. Son cousin écope de 8 mois avec sursis, 1 500 euros d’amende et une interdiction du territoire national de 3 ans. Enfin P.T. a été condamné à 6 mois ferme.