A Notre-Dame des Landes, des milliers de bâtons pour défendre la Zad

  • Un opposant au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site
    Un opposant au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • Manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site
    Manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • Une pancarte brandie lors d'une manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site Une pancarte brandie lors d'une manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site
    Une pancarte brandie lors d'une manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • Des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site
    Des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 8 octobre 2016 sur le site AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste, le 8 octobre 2016 à Notre-Dame-des-Landes
    Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste, le 8 octobre 2016 à Notre-Dame-des-Landes AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • L'ancienne ministre Cécile Duflot (c), le 8 octobre 2016 à Notre-Dame-des-Landes
    L'ancienne ministre Cécile Duflot (c), le 8 octobre 2016 à Notre-Dame-des-Landes AFP - JEAN-SEBASTIEN EVRARD
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Centre Presse Aveyron

"Nous sommes là, nous serons là". Des milliers d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) se sont rassemblés samedi sur la "Zad", bâton à la main, pour démontrer que leur détermination restait intacte, en dépit de l'autorisation des travaux et de rumeurs grandissantes d'évacuation.

Selon les estimations fournies respectivement par la préfecture et les organisateurs, la manifestation a regroupé entre 12.800 et 40.000 personnes. Fin février, une précédente manifestation, organisée aux alentours de la Zad, avait rassemblé entre 15.000 et 50.000 opposants.

"Nous sommes plus de 40.000. (...) C'est la preuve que les gens sont déterminés à venir défendre la Zad si nécessaire", a réagi Dominique Fresneau, coprésident de l'Acipa, principale association d'opposants. "On voulait vraiment faire cette manifestation avant" l'échéance fixée par le gouvernement pour l'évacuation, "les prévenir qu'on serait là".

"Il s’agit d’un baroud d’honneur d’opposants venus pour beaucoup d’autres régions", a réagi le Syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest qui regroupe les collectivités favorables au projet, s'interrogeant: "Que pèsent-ils face aux 269.000 personnes qui ont voté oui au transfert le 26 juin dernier représentant 55% des votes ?"

Cette mobilisation organisée au coeur de la zone d'aménagement différé - une zone de de 1.650 hectares rebaptisée "zone à défendre" et située à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes - se veut une réponse à la menace d'expulsion par les forces de l'ordre.

Peu après 10H00, trois cortèges émaillés de pancartes - "Ni travaux, ni expulsions", "Touche pas à mon campagnol"... - se sont ébranlés à travers le bocage nantais, dans une ambiance bon enfant, pour converger en milieu de journée vers un grand champ proche de la ferme de Bellevue, l'un des soixante lieux de vie de la Zad, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Des bâtons, pas des avions", ont chanté les protestataires de tous âges, le visage souriant mais déterminé. Avant de scander "Nous sommes là, nous serons là", tout en frappant le sol de leurs bâtons, interrompus de temps à autre par le bruit d'un hélicoptère de la gendarmerie survolant la Zad.

En écho à la lutte du Larzac, les manifestants ont planté leur bâton en bordure d'un champ, formant autour de lui comme un périmètre de protection. Leur objectif: venir le récupérer en cas de tentative d'évacuation.

- 'Combat de longue date' -

"Nous voulons leur dire (au gouvernement et aux partisans du projet) : +Est-ce que vous avez bien mesuré l'énormité du soutien qu'a la Zad dans toute la France et au delà+?", a expliqué à l'AFP Geneviève Coiffard, représentante d'Attac à la coordination des opposants.

"Le bâton, c'est le bâton du voyage, de la protection, des troupeaux. Ce n'est pas le bâton de la défense. En cas d'agression, on va faire le serment de venir le reprendre", a-t-elle poursuivi, avant de mettre en garde : "On est sur le symbole, mais c'est une détermination sans faille."

L'ancienne ministre Cécile Duflot a confié à la presse avoir "fait une promesse en plantant (son) bâton comme des milliers et des milliers de personnes de défendre cette zone humide".

L'opposition contre l'aéroport est "un combat de longue date des écologistes", a rappelé la candidate à la primaire écologiste pour la présidentielle. "La consultation a eu lieu. C'était une défaite pour ceux qui s'opposent à l'aéroport mais ça ne résout pas encore la question", a-t-elle ajouté, citant les recours judiciaires encore en cours et la procédure d'infraction lancée par Bruxelles en 2014.

Autre candidat à la primaire écologiste, Yannick Jadot n'a pas dit autre chose, prévenant que la France "se mettrait dans l'illégalité à poser le premier caillou".

Les festivités devaient se poursuivre dans la soirée avec des lectures et des concerts. Les opposants prévoient aussi dimanche une "formation géante à la défense" de la Zad.

En suspens depuis l'automne 2012 et la dernière tentative d'expulsion des zadistes, les travaux peuvent officiellement démarrer depuis la publication le 14 septembre des derniers arrêtés préfectoraux. "Il est grand temps que ce territoire perdu de la République soit libéré par l’Etat", s'impatientait samedi soir le Syndicat mixte aéroportuaire.

Source : AFP

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