Norbert Fabre : « On n’avait pas prévu une telle crise »

  • Au sein du comité Midi-Pyrénées, désormais présidé par Gilles Sicre, Norbert Fabre aura à sa charge le volet formation. « Il y a du travail car l’Aveyron n’est pas le seul département en retard en la matière », souffle-t-il. Il est élu jusqu’en 2020.
    Au sein du comité Midi-Pyrénées, désormais présidé par Gilles Sicre, Norbert Fabre aura à sa charge le volet formation. « Il y a du travail car l’Aveyron n’est pas le seul département en retard en la matière », souffle-t-il. Il est élu jusqu’en 2020. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Alors qu’on pensait l’ex-président du Stade Rodez Aveyron (2012-15) retiré des affaires, ce dernier vient d’être élu au comité Midi-Pyrénées de rugby. Il nous explique ce nouveau rôle et surtout, il revient sur son expérience « décevante » au SRA... Entretien sans concession.

Alors qu’on pensait l’ex-président du Stade Rodez Aveyron (2012-15) retiré des affaires, ce dernier vient d’être élu au comité Midi-Pyrénées de rugby. Il nous explique ce nouveau rôle et surtout, il revient sur son expérience « décevante » au SRA... Entretien sans concession.

Que nous vaut ce retour de Norbert Fabre dans le rugby ?

J’ai toujours voulu m’investir dans ce sport que j’aime et cet engagement au comité me convient parfaitement. On peut travailler sur la durée, sans pression du résultat et autres. être président d’un club, c’était devenu beaucoup trop fatigant. Je devais laisser ma place à Rodez et passer la main. J’avais proposé de rester au club dans une autre fonction que celle de président mais cela n’a pas été accepté par la nouvelle équipe dirigeante... J’ai laissé beaucoup d’illusions dans ce club.

Comme celle de votre projet phare : le Far, un centre de formation départemental mort-né... C’est mon plus grand regret. Car pour moi, c’était la base de la réussite de Rodez. Puis, le Far, c’était avant tout une mutualisation des coûts de la formation, il devait permettre à Decazeville, à LSA et autres de vivre sur leur formation, de sortir plusieurs joueurs par an et pas un tous les 10 ans. Mais malheureusement, ce projet venait du SRA. Et ça, beaucoup ne l’ont pas accepté. C’est dommage. Les gens n’ont pas été assez patients. Les paysans ne pouvaient pas se voir en Aveyron et ils ont bien réussi à créer des Cuma, pourquoi pas les clubs de rugby ?

Est-ce ces querelles de personnes qui vous ont poussé à passer la main ? 

Oui car les dirigeants oublient trop qu’ils sont juste de passage et que seules les structures comptent. Aujourd’hui, l’heure est aux remises en cause quand on voit l’état de notre rugby avec des stades qui se vident, des audiences télés en baisse. Et malheureusement, on est toujours sur des querelles de personnes. Cela me fait penser à la politique... Certains disent que vous avez passé la main au bon moment car la crise financière, traversée la saison passée, semblait inévitable...

On n’avait pas prévu une telle crise ! Et ce n’est pas en bavant sur nos prédécesseurs qu’on avance. Donc je n’entrerai pas dans des polémiques. Mais le fait est qu’on savait, en reprenant le club en 2012, qu’il nous faudrait cinq ans pour redresser la barre. Il manquait de l’argent mais on avait un plan pour cela : réaliser des animations avec notamment l’organisation d’une rencontre de l’équipe de France féminine, des quines, des matches amicaux et tout ! Ces actions n’ont pas été acceptées. La nouvelle équipe a préféré réaliser une campagne de dons.

Aviez-vous pris des risques financiers lors de votre présidence ?

Non, nous n’étions pas fous ! Et mes bilans ont toujours été validés par les commissaires au compte. C’est toujours facile de dire, c’est de la faute à celui qui m’a précédé, etc. Je ne veux pas entrer là-dedans. Certes, on avait pris des risques car on misait sur des phases finales. L’équipe n’y est pas parvenue et donc, on avait 100 000 € à trouver. Et pour cela, on avait tablé sur des animations comme je l’ai dit précédemment. On n’a certes pas été parfait mais mon tour est passé.

Cette présidence au club de Rodez semble encore avoir un goût amer pour vous... Oui, car c’est une déception. Une vie de président, ce n’est que des difficultés, des soucis. Je tire le chapeau à ceux qui le font durant des années. Car ce n’est vraiment pas facile. Si je dois garder qu’une chose de mon mandat, c’est d’avoir réussi à fédérer plusieurs générations de joueurs autour du projet. Car à Rodez, on a tous grandi et eu une vie sociale grâce au rugby. Malheureusement, cela s’était perdu. Et j’ai le sentiment que ça revient. Donc je suis fier de cela. 

Le club parviendra-t-il à vivre dans la quiétude un jour ?

Rodez a toujours été un club cosmopolite, fait d’entrepreneurs, d’ouvriers, de paysans et de toutes les couches sociales. Alors, le seul moyen de réussir, c’est d’être rassembleur. L’argent, c’est un autre problème. Il n’y a jamais eu un gars qui est arrivé avec un gros chèque. Et ça n’arrivera jamais. Alors, il faut fédérer tout le monde, attirer encore et toujours du monde au stade, des sponsors. Et tout cela ne peut se réaliser qu’avec une vision ambitieuse. On me l’a souvent reproché mais je rappelle juste qu’on a doublé le sponsoring durant notre présidence. Car les gens croient en un projet. Et l’ambition, ce n’est pas synonyme de déraison. 

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