Inquiétudes à Bosch : le maire d'Onet monte au créneau

  • « Les déclarations à l’emporte-pièce sont contre-productives », affirme Jean-Philippe Keroslian, maire d’Onet, à l’intention de Ségolène Royal.
    « Les déclarations à l’emporte-pièce sont contre-productives », affirme Jean-Philippe Keroslian, maire d’Onet, à l’intention de Ségolène Royal. Archives JAT
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Centre Presse Aveyron

Économie. Par l’intermédiaire de deux courriers adressés au ministre de l’Économie et des finances Michel Sapin, le maire d’Onet a fait entendre ses craintes au sujet du devenir de l’usine Bosch et de ses 1 700 employés.

« J’ai vu ce qui s’est produit à Decazeville il y a quelques décennies... Il vaut mieux prévenir que guérir, le monde de l’entreprise a besoin de temps. Je demande que la mesure annoncée par Ségolène Royal soit retirée ».  Après l’annonce du gouvernement allemand de la suppression totale, dès 2030, de la production de véhicules à moteur thermique dans son pays, celle de Ségolène Royal, le 13 octobre, n’a fait que renforcer les inquiétudes que Jean-Philippe Keroslian, maire d’Onet, nourrit quant au devenir de l’usine Bosh.

« Un coup très dur »

La ministre de l’Énergie a en effet affirmé que les véhicules à moteur essence des flottes d’entreprises allaient dès le 1er janvier (pour la première étape de ce « rééquilibrage » prévu sur deux ans) bénéficier des mêmes avantages que ceux fonctionnant au diesel, à savoir une déduction fiscale de 80 % sur la TVA appliquée à l’essence. « Instaurer une telle décision reviendrait à porter un coup très dur à des sites tels que celui d’Onet-le-Château.

De nombreuses unités industrielles, comme celle d’Onet-le-Château, n’auraient pas le temps matériel de redéployer sans casse leur activité. Les déclarations à l’emporte-pièce sont contre-productives », reprend Jean-Philippe Keroslian. « S’extasier sur l’usine » Gage de son exemplarité, le site castonétois a reçu ses derniers temps de prestigieuses visites : François Hollande, Michel Sapin, Emmanuel Macron. « On vient s’extasier sur l’usine, mais aujourd’hui je suis préoccupé par la légèreté avec laquelle nos dirigeants abordent la question », affirme l’élu. L’usine accuse déjà une baisse de son activité « injecteurs diesel » qui va occasionner, d’ici la fin du mois, deux jours de congés imposés aux salariés.

Après avoir atteint un pic de 77,3 % en 2008, la part du diesel dans les immatriculations de voitures particulières neuves s’est contractée ces dernières années : elle est tombée à 57,2 % en 2015 et s’établit à 52,5 % depuis début 2016. « Temps » et « cap clair » Le marché automobile français se partage grosso modo à égalité entre les entreprises et les particuliers. « Si on est encore au-dessus de 50 % dans les immatriculations totales, c’est parce que les entreprises achètent quasi exclusivement du diesel car elles y sont incitées fiscalement », analyse Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile.

« L’annonce qui vient d’être faite va accélérer le déclin du diesel, on passera très vite sous les 50 % », prévoit-il. Un point de vue que partage totalement J.-P. Keroslian : « Si on fait peur aux entreprises, elles vont basculer vers l’essence. Les investisseurs allemands pourraient tirer les conclusions de l’annonce d’une telle mesure... J’en suis sûr, on saura rebondir... mais il faut du temps, un accompagnement des industriels et un cap clair ». Les deux courriers envoyés au ministre par l’élu sont à ce jour restés lettres mortes. 

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