Un livre dénonce les relations entre Qatar et certains politiques

  • Les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot le 10 mai 2005 à Paris
    Les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot le 10 mai 2005 à Paris AFP/Archives - PIERRE VERDY
  • Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, à l'Elysée le 27 juillet 2016
    Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, à l'Elysée le 27 juillet 2016 AFP/Archives - BERTRAND GUAY
  • Le député socialiste Nicolas Bays à l'Assemblée nationale le 18 juin 2012 Le député socialiste Nicolas Bays à l'Assemblée nationale le 18 juin 2012
    Le député socialiste Nicolas Bays à l'Assemblée nationale le 18 juin 2012 AFP/Archives - THOMAS SAMSON
  • Rachida Dati au Stade de France à Saint-Denis, le 10 juillet 2016
    Rachida Dati au Stade de France à Saint-Denis, le 10 juillet 2016 AFP/Archives - PHILIPPE LOPEZ
  • Dominique de Villepin au Parc des Princes à Paris le 23 avril 2014
    Dominique de Villepin au Parc des Princes à Paris le 23 avril 2014 AFP/Archives - FRANCK FIFE
  • Le journaliste Georges Malbrunot à Paris, le 2 décembre 2015 Le journaliste Georges Malbrunot à Paris, le 2 décembre 2015
    Le journaliste Georges Malbrunot à Paris, le 2 décembre 2015 AFP/Archives - JACQUES DEMARTHON
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Centre Presse Aveyron

Les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot dénoncent dans un livre-enquête les "dérives" de la relation entre le Qatar et des personnalités politiques de tous bords, dont Jean-Marie Le Guen et Rachida Dati, qui portent plainte.

Dans ce livre "Nos très chers émirs" (Michel Lafon), dont l'hebdomadaire Le Point publie jeudi les bonnes feuilles, ils racontent comment l'argent a "pourri" cette relation avec les monarchies du Golfe et en particulier comment l'ambassade du Qatar à Paris est sollicitée par des politiques.

"A Noël, Mohammed al-Kuwari (ex-ambassadeur du Qatar à Paris, ndlr) offrait aux membres du groupe d'amitié France-Qatar à l'Assemblée nationale des montres Rolex ou des bons d'achat dans des grands magasins", selon ces extraits.

"Pour certains hommes politiques, pour certains élus, pas tous, l'ambassade du Qatar, c'était tout à la fois un distributeur de billets de 500 euros, une agence de voyages, et la boutique du Père Noël", a affirmé Christian Chesnot sur France Inter. "C'est à dire que, pendant plusieurs années, jusqu'à aujourd'hui, le Qatar reçoit des sollicitations (...) des demandes de subventions pour financer une mosquée, une école, une association. Et puis il y a des hommes politiques qui sont vraiment à l'offensive, qui vraiment demandent de l'argent".

Les deux journalistes, selon les extraits du Point, citent nommément le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, le député PS Nicolas Bays, l'ex-garde des Sceaux LR Rachida Dati, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin ou encore la sénatrice centriste Nathalie Goulet.

Selon Christian Chesnot, Jean-Marie Le Guen "voulait imposer une agence de communication pour gérer des déclarations d'hommes politiques, pour contrôler un peu les déclarations au Parlement qui seraient critiques vis-à-vis du Qatar".

Rachida Dati aurait, elle, demandé à l'ambassade du Qatar "pas moins de 400.000 euros pour son association", un "club des ambassadeurs", somme qui lui a été refusée, affirment-ils.

"J'ai appris avec stupéfaction et consternation les allégations délirantes contenues dans (ce) livre", a réagi M. Le Guen sur Facebook. "Evidemment, je porte plainte pour diffamation", a-t-il ajouté.

- Ils "font honte à la France" -

Les avocats de Mme Dati ont dénoncé dans un communiqué à l'AFP "mensonges" et "calomnies" et annoncent que "toutes les actions seront entreprises pour faire cesser les atteintes répétées à la probité" de la maire du VIIe arrondissement de Paris. Rachida Dati a précisé à l'AFP qu'elle portait plainte.

Nicolas Bays aurait demandé à se "faire inviter dans un hôtel de Doha" et se faire "payer un billet d'avion sur Qatar Airways", essuyant un refus.

Nathalie Goulet "essuya, elle aussi, chaque fois, un refus clair et net (...) Elle a pourtant multiplié les demandes", écrivent les auteurs cités par Le Point. Elle a indiqué à l'AFP qu'elle portait également plainte.

Dominique de Villepin est également évoqué, décrit comme un "vieil ami de la famille régnante, qui fait beaucoup d'affaires au Qatar". Il "exige d'être en première classe, sinon il boude les invitations à Doha", écrivent les journalistes, citant un diplomate de l'ambassade du Qatar.

"Pendant qu'une grande partie de la classe politique RPS se faisait corrompre par le , ce pays m'attaquait en justice. Tout est dit", a réagi sur Twitter le vice-président du FN, Florian Philippot.

Ces élus "font honte à la France", a renchéri la députée FN Marion Maréchal-Le Pen.

"Ces faits, s'ils étaient avérés, seraient gravissimes et relèveraient des tribunaux. Face à la gravité des accusations, nous demandons que la justice soit saisie au plus vite", a demandé Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.

Fin novembre 2015, un parlementaire LR s'alarmait du poids pris par le Qatar en France: "Ils sont ici chez eux, on leur passe tout et il y a de la corruption pour acheter des mecs, ils sont prêts à tout pour vous acheter".

Source : AFP

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