Les milliers de migrants de la "Jungle" de Calais évacués à partir de lundi

  • La rue principale du camp de la Lande (nom officiel de la "Jungle"), le 19 octobre 2016 à Calais
    La rue principale du camp de la Lande (nom officiel de la "Jungle"), le 19 octobre 2016 à Calais AFP - DENIS CHARLET
  • La "Jungle" de Calais évacuée à partir de lundi
    La "Jungle" de Calais évacuée à partir de lundi AFP - Kun TIAN, Simon MALFATTO
  • La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, "a pris vendredi un arrêté d'expulsion" de tous les occupants du camp de la Lande (nom officiel de la "Jungle"), donnant "72 heures" aux "occupants sans droit ni titre" du camp pour "quitter" les lieux
    La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, "a pris vendredi un arrêté d'expulsion" de tous les occupants du camp de la Lande (nom officiel de la "Jungle"), donnant "72 heures" aux "occupants sans droit ni titre" du camp pour "quitter" les lieux AFP - DENIS CHARLET
  • Le gouvernement veut vider la Jungle de Calais et répartir les migrants sur le territoire français
    Le gouvernement veut vider la Jungle de Calais et répartir les migrants sur le territoire français AFP/Archives - PHILIPPE HUGUEN
  • En trois jours, 145 autocars pouvant emmener chacun jusqu'à 50 migrants et avec deux accompagnateurs à bord, quitteront Calais pour des centres de séjour temporaire (287 au total), dénommés Centres d'accueil et d'orientation (CAO), partout en France
    En trois jours, 145 autocars pouvant emmener chacun jusqu'à 50 migrants et avec deux accompagnateurs à bord, quitteront Calais pour des centres de séjour temporaire (287 au total), dénommés Centres d'accueil et d'orientation (CAO), partout en France AFP - DENIS CHARLET
  • Des migrants, le 19 octobre 2016, près de la Jungle à Calais, que le gouvernement veut démanteler
    Des migrants, le 19 octobre 2016, près de la Jungle à Calais, que le gouvernement veut démanteler AFP/Archives - DENIS CHARLET
  • Vue générale du centre d'accueil des migrants près du château de Forges-les-Bains (Essonne) le 8 octobre 2016
    Vue générale du centre d'accueil des migrants près du château de Forges-les-Bains (Essonne) le 8 octobre 2016 AFP - Thomas SAMSON
Publié le
Centre Presse Aveyron

L'évacuation totale de la "Jungle" de Calais, le plus grand bidonville de France où vivent depuis 18 mois des milliers de migrants, débutera lundi à 8H00, une opération à haut risque prévue pour durer "une semaine".

La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, "a pris vendredi un arrêté d'expulsion" de tous les occupants du camp de la Lande (nom officiel de la "Jungle"), donnant "72 heures" aux "occupants sans droit ni titre" du camp pour "quitter" les lieux. Seule exception, les "mineurs étrangers isolés" qui seront "pris en charge" temporairement au centre Jules Ferry et au Centre d'accueil provisoire (CAP), deux structures en dur.

L'arrêté a commencé à être affiché vendredi vers 18H00, en plusieurs langues (il en existe au moins 9), en plusieurs points de la "Jungle", a constaté un correspondant de l'AFP. 6.400 migrants selon les autorités, 8.143 selon des associations s'entassent sur ce site d'une dizaine d'hectares.

Le processus de démantèlement commencera dès "dimanche après-midi", avec des tournées des services de l'immigration qui "vont s'intensifier" à l'intérieur du camp pour informer les migrants et les convaincre de partir, ont indiqué le ministère de l'Intérieur et la préfecture d'Arras. Le même jour, Mme Buccio rencontrera "les chefs des communautés (Afghans, Soudanais, Érythréens, les Syriens étant très peu nombreux).

En trois jours, 145 autocars pouvant emmener chacun jusqu'à 50 migrants et avec deux accompagnateurs à bord, quitteront Calais pour des centres de séjour temporaire (287 au total), dénommés Centres d'accueil et d'orientation (CAO), partout en France, où ils pourront "réfléchir à leur projet personnel" selon les autorités. Il est d'ores et déjà prévu que 60 cars prendront la route lundi, 45 mardi et 40 mercredi. L'opération doit pouvoir être bouclée en "une semaine", espère le gouvernement.

Dès mardi, des équipes de nettoyage équipées de petites tractopelles enlèveront cabanes et détritus.

"L'objectif, c'est de mettre toutes les personnes à l'abri, et on fera tout pour y arriver", a affirmé un haut fonctionnaire associé de près à ce transfert massif de population, présenté comme "une opération humanitaire". Avec "7.500 places trouvées", les pouvoirs publics se sont donné "une bonne marge de sécurité", se réjouit-on au ministère de l'Intérieur.

Selon les autorités, il n'y aura "pas de contrainte sur les migrants" pour les obliger à monter dans les cars, mais ceux qui refuseraient de quitter le site s'exposeront "en dernier recours" à un placement en centre de rétention, souvent l'antichambre d'une expulsion.

Les autorités tablent sur la coopération des associations, malgré les vives réserves d'une dizaine d'entre elles.

Tous ceux qui se présenteront aux guichets de départ auront "le choix entre deux destinations, dans des régions différentes".

Concrètement, les migrants seront dirigés dès le lever du jour vers "un sas". En l'occurrence un hangar loué sur un terrain de 3.000 m2, à 300 m du camp, où ils seront répartis entre les destinations possibles. Devant cet hangar, quatre files: pour les mineurs, les majeurs, les familles et les personnes vulnérables.

-"Opération à risque"-

Sujet extrêmement sensible, les mineurs sans famille vivant dans la "Jungle" (1.291 se sont déclarés comme tels) ne quitteront pas Calais: ils seront hébergés provisoirement - pendant une ou deux semaines, en attendant que leur dossier soit instruit - dans deux structures en dur, le Centre d'accueil provisoire (CAP) et le Centre Jules Ferry. "On pense pouvoir libérer 600 places pour les mineurs au CAP dès le premier jour", indiquent les organisateurs.

1.250 membres des forces de sécurité (policiers et gendarmes) sont mobilisées pour la réussite de l'opération et veilleront notamment à prévenir l'apparition de squats. Ce démantèlement "est une opération à risque qui peut dégénérer, avec la nécessité de faire intervenir la force publique", prévient le ministère de l'Intérieur. En cause, notamment, "des personnes qui souhaiteraient se maintenir sur le site" ou "des militants".

"D'ici le démantèlement, on s'attend à des nuits très compliquées", affirme une fonctionnaire de haut rang. Pour la première fois, des cocktail molotov ont été lancés sur les forces de l'ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, selon les responsables de la sécurité.

Pendant toute la durée de l'évacuation, l'accès au camp sera réservé aux titulaires d'un badge, dont les militants associatifs et les journalistes qui pourront y entrer et en sortir.

Source : AFP

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