Entre policiers et gouvernement, le bras de fer se poursuit

  • Des policiers manifestent à Paris, le 20 octobre 2016
    Des policiers manifestent à Paris, le 20 octobre 2016 AFP - BERTRAND GUAY
  • Des enfants de policiers tiennent une banderole soutenant leurs parents "je soutiens papa et maman" lors d'une manifestation de policiers, le 22 octobre à Evry
    Des enfants de policiers tiennent une banderole soutenant leurs parents "je soutiens papa et maman" lors d'une manifestation de policiers, le 22 octobre à Evry AFP - Thomas SAMSON
  • Des policiers rassemblés devant l'hôtel de ville d'Evry, le 22 octobre 2016
    Des policiers rassemblés devant l'hôtel de ville d'Evry, le 22 octobre 2016 AFP - Thomas SAMSON
  • La police en France La police en France
    La police en France AFP - Paul DEFOSSEUX
  • Des policiers rassemblés à Paris le 20 octobre 2016 pour dénoncer leurs conditions de travail
    Des policiers rassemblés à Paris le 20 octobre 2016 pour dénoncer leurs conditions de travail AFP - BERTRAND GUAY
Publié le
Centre Presse Aveyron

Concertations avec les préfets, rencontre avec François Hollande, appels à manifester pour plus de moyens: les policiers poursuivent la semaine prochaine leur bras de fer avec le gouvernement et leur hiérarchie, encouragés par une mobilisation grandissante que les syndicats tentent de canaliser.

Parti lundi de région parisienne, avec une spectaculaire manifestation nocturne sur les Champs-Elysées de policiers bravant leur devoir de réserve, le mouvement s'est propagé dans de nombreuses villes où les rassemblements sont devenus quotidiens.

Pour la sixième soirée consécutive, quelques centaines de fonctionnaires ont manifesté samedi à Paris, de la place de la République jusqu'au Bataclan et au restaurant le Petit Cambodge, des lieux touchés lors des attentats du 13 novembre 2015. Des rassemblements ont également eu lieu à Strasbourg et Nancy.

Exaspérés par l'attaque au cocktail Molotov de quatre de leurs collègues, le 8 octobre à Viry-Châtillon (Essonne), après une éprouvante année d'état d'urgence, les policiers réclament plus d'effectifs et de moyens matériels, et des peines sévères pour leurs agresseurs.

Depuis une semaine, le gouvernement s'emploie à apaiser leur colère et à balayer les critiques de l'opposition de droite, à quelques mois de l'élection présidentielle.

Samedi après-midi, en déplacement à Tours où il s'est notamment rendu dans un commissariat, le Premier ministre Manuel Valls a multiplié les marques de soutien aux policiers.

"Je suis ancien ministre de l'Intérieur je sais ce que nous devons au courage de nos policiers, de nos gendarmes, de nos sapeurs-pompiers", "chaque attaque, chaque remise en cause de leur autorité, de l'autorité de l'Etat, est inacceptable", a-t-il déclaré.

"Ce que je demande aux policiers de France, c'est poursuivre maintenant le dialogue. Il faut rétablir ce lien de confiance", a-t-il poursuivi.

Au même moment, environ 80 policiers et leur famille, rassemblés devant l'hôtel de ville d’Évry (Essonne) ont réclamé "plus de moyens et du respect".

Alors que le mouvement se revendique apolitique et hors cadre syndical, le gouvernement a choisi de dialoguer avec les syndicats de policiers, débordés par l'initiative de leur base et qui tentent de revenir dans le jeu.

Après avoir rencontré les ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, des représentants syndicaux doivent être reçus par François Hollande en début de semaine.

Ils lui exposeront des revendications précises, qui seront aussi martelées mardi lors de rassemblements, de 13H00 à 13H30, devant les palais de justice de France. Il s'agit notamment de la "révision du cadre juridique d'emploi des armes" et la "mise en place de peines plancher pour les agresseurs", créées par la droite et supprimées par la gauche.

Sur le premier point, le patron des policiers, Jean-Marc Falcone, déclare dans le Journal du dimanche (JDD) qu'il n'est "pas favorable à ce stade" à une révision des règles de la légitime défense, rappelant que celles-ci ont été "récemment élargies par la loi du 3 juin 2016", renforçant la lutte contre le crime organisé et le terrorisme.

Des rassemblements, à l'appel d'une intersyndicale regroupant Alliance (premier syndicat de gardiens de la paix), Synergie Officiers, l'Unsa et les deux syndicats de commissaires (SCPN, SICP), sont annoncés chaque mardi.

- 'Cahier de doléances' -

Cette intersyndicale s'est en revanche désolidarisée de la "marche de la colère policière et citoyenne" organisée le lendemain par Unité-SGP police FO.

Parallèlement seront lancées lundi dans les départements les "réunions de concertation", sous l'égide des préfets et des directeurs départementaux de la sécurité publique (DDSP).

Il s'agit de "faire remonter vers le ministère de l'Intérieur une sorte de cahiers de doléances" dont les conclusions "doivent être remises le 15 décembre" pour une "mise en application immédiate" dès 2017.

Ces propositions viendront compléter un plan "de sécurité publique" qui sera lancé en novembre. Jean-Marc Falcone doit livrer dans la semaine de premières propositions.

"Il faut qu'on passe à une phase pour mieux équiper, rééquiper, donner plus de moyens" aux policiers des unités de sécurité publique, a estimé le directeur général de la police nationale (DGPN) vendredi.

Les manifestants, eux, réclament sa démission, après qu'il a jugé "inacceptable" la première manifestation sur les Champs-Elysées et demandé une enquête à l'IGPN, la "police des polices".

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?