Les forces irakiennes très proches de la périphérie de Mossoul

  • Des combattants chiite tirent un missile en direction du village de Salmani, au sud de Mossoul, en Irak, le 30 octobre 2016
    Des combattants chiite tirent un missile en direction du village de Salmani, au sud de Mossoul, en Irak, le 30 octobre 2016 AFP - AHMAD AL-RUBAYE
  • Un char des forces irakiennes avance en direction du village irakien de Salmani lors de l'offensive contre les jihadistes du groupe Etat islamique, le 30 octobre 2016
    Un char des forces irakiennes avance en direction du village irakien de Salmani lors de l'offensive contre les jihadistes du groupe Etat islamique, le 30 octobre 2016 AFP - AHMAD AL-RUBAYE
  • La bataille pour Mossoul La bataille pour Mossoul
    La bataille pour Mossoul AFP - Iris ROYER DE VERICOURT, Paz PIZARRO, Thomas SAINT-CRICQ
  • Des combattants chiites avancent vers le village de Salmani, au sud de Mossoul, le 30 octobre 2016
    Des combattants chiites avancent vers le village de Salmani, au sud de Mossoul, le 30 octobre 2016 AFP - AHMAD AL-RUBAYE
Publié le
Centre Presse Aveyron

Les forces irakiennes n'ont plus que quelques centaines de mètres à reconquérir pour prendre position à la périphérie est de Mossoul, le bastion du groupe Etat islamique (EI) désormais sous pression de tous les côtés.

Cette offensive d'envergure sur la deuxième ville d'Irak est entrée dans sa troisième semaine et des dizaines de localités situées autour de la métropole ont été reprises aux jihadistes avec le soutien de l'aviation et de l'artillerie de la coalition internationale menée par Washington.

Les forces d'élite du contre-terrorisme (CTS) faisaient face lundi à des attaques au mortier des jihadistes alors qu'elles progressaient depuis la ville chrétienne de Bartalla vers les quartiers est de Mossoul, ont constaté des journalistes de l'AFP sur la ligne de front.

Les forces irakiennes n'ont pas encore mis le pied dans l'agglomération de Mossoul, a indiqué lundi un responsable militaire irakien en démentant des informations faisant état d'une telle percée.

"Nous ne sommes pas entrés dans le quartier d'Al-Karama (dans l'est de Mossoul), nos forces sont dans le village de Gogjali", a expliqué à l'AFP Abdelwahab al-Saadi, un commandant des CTS, qui opèrent sur le front est de l'offensive sur la métropole du nord de l'Irak.

Gogjali était, avec le village de Bazwaya, l'une des deux cibles fixées lundi aux forces du contre-terrorisme, qui avancent depuis l'est et la ville de Bartalla.

Bazwaya a été repris et si Gogjali tombe, "nous serons à 700 mètres de (l'agglomération de) Mossoul", a indiqué un responsable militaire au sein des CTS, Muntadhar Salem.

Depuis le 17 octobre, des dizaines de milliers de membres des forces de sécurité évoluent sur les fronts est, sud et nord.

Des unités paramilitaires dominées par des milices chiites viennent par ailleurs de lancer une offensive à l'ouest pour priver les jihadistes de leur liberté de mouvement entre Mossoul et la frontière syrienne.

La coalition internationale avait annoncé vendredi une "pause" de deux jours des forces irakiennes afin de consolider leurs premiers gains territoriaux et la progression a repris lundi sur le front est.

- Réputation sulfureuse -

Au nord et à l'est de Mossoul, les forces kurdes ont consolidé leurs positions après avoir récemment repris quelques localités alors qu'au sud, les forces fédérales remontent la vallée du Tigre mais sont encore loin des abords de la cité où l'EI avait déclaré en 2014 son "califat". Ce sont elles qui ont le plus de terrain à gagner.

A plusieurs dizaines de kilomètres à l'ouest de la métropole du nord de l'Irak, les unités paramilitaires de la Mobilisation populaire (Hached al-Chaabi) ont été chargées de prendre Tal Afar pour couper la route entre Mossoul et la frontière syrienne.

Lundi, elles ont annoncé avoir repris une série de villages et encerclé d'autres.

Officiellement, ces forces dominées par des milices chiites soutenues par l'Iran ne participeront à la libération de Mossoul, où la communauté sunnite est largement majoritaire, mais certains de leurs commandants l'entendent autrement.

Ces milices à la réputation sulfureuse ont été accusées de violences confessionnelles dans des zones sunnites précédemment libérées du joug jihadiste, comme Fallouja et Ramadi (ouest).

- 17.500 déplacés -

Une fois en position autour de Mossoul, les forces irakiennes devraient ensuite entamer un siège et tenter d'ouvrir des couloirs sécurisés pour faciliter la fuite des habitants, que les jihadistes pourraient utiliser comme "boucliers humains".

Ensuite, il leur faudra livrer une guerre urbaine aux quelques 3.000 à 5.000 jihadistes, selon des estimations américaines, retranchés dans l'agglomération, qui compte environ 1,5 million d'habitants d'après l'ONU.

Si les déplacements de population n'ont pour l'heure rien de massif, les organisations humanitaires redoutent un afflux dès que les forces irakiennes entreront dans l'agglomération.

Plus de 17.500 personnes ont quitté leurs foyers en deux semaines d'opérations militaires et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) assure qu'il ne reste à l'heure actuelle que 55.000 places disponibles dans les divers camps aménagés.

Dans les localités reprises à l'EI, quelques civils tentent de reprendre une vie normale après plus de deux ans de joug jihadiste mais la plupart de ces secteurs ne sont pas encore habitables.

A Qaraqosh, autrefois plus grande ville chrétienne d'Irak, une messe a été célébrée dimanche pour la première fois, après deux ans d'occupation jihadiste. Mais la cathédrale porte encore les stigmates de l'incendie allumé par les jihadistes juste avant leur repli.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?