Venezuela: le président Maduro et l'opposition entament le dialogue

  • Le président Nicolas Maduro et l'un des plus hauts responsables de l'opposition, Jesus Torrealba, à l'ouverture d'une réunion le 30 octobre 2016 à Caracas
    Le président Nicolas Maduro et l'un des plus hauts responsables de l'opposition, Jesus Torrealba, à l'ouverture d'une réunion le 30 octobre 2016 à Caracas Venezuelan Presidency/AFP - HO
  • Le président Nicolas Maduro, le secrétaire général de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) Ernesto Samper, le médiateur du Vatican Monseigneur Claudio Maria Celli et l'ex- président du Pananama Martin Torrijos le 30 octobre 2016 à Caracas
    Le président Nicolas Maduro, le secrétaire général de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) Ernesto Samper, le médiateur du Vatican Monseigneur Claudio Maria Celli et l'ex- président du Pananama Martin Torrijos le 30 octobre 2016 à Caracas AFP - RONALDO SCHEMIDT
  • Vue générale de la rencontre entre le président vénézuélien Nicolas Maduro et des représentants de l'opposition le 30 octobre 206 à Caracas
    Vue générale de la rencontre entre le président vénézuélien Nicolas Maduro et des représentants de l'opposition le 30 octobre 206 à Caracas AFP - RONALDO SCHEMIDT
  • Le président vénézuelien Nicolas Maduro parle durant une rencontre avec des leaders de l'opposition le 30 octobre 2016
    Le président vénézuelien Nicolas Maduro parle durant une rencontre avec des leaders de l'opposition le 30 octobre 2016 AFP - RONALDO SCHEMIDT
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement vénézuélien et l'opposition sont tombés d'accord sur un calendrier de discussions, en pleine crise politique aggravée par le marasme économique, mais l'opposition entend maintenir la pression pour obtenir le départ du président Nicolas Maduro.

L'accord est intervenu lors d'une "réunion plénière de dialogue national", sous les auspices du Vatican et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), la première depuis la victoire de l'opposition de centre droit aux législatives de fin 2015 qui ont mis fin à 17 ans d'hégémonie du camp de l'ex-président Hugo Chavez (1999-2013) au Parlement.

L'accord conclu prévoit la mise en place "immédiate" de quatre groupes de travail, selon un texte lu lundi à l'issue de la réunion par l'envoyé du Vatican Claudio Maria Celli.

Les groupes doivent aborder les thèmes "Paix, respect de l'état de droit et de la souveraineté", "Vérité justice, droits humains, dédommagements des victimes et réconciliation", "Economique et social" ainsi que "Etablissement de la confiance et calendrier électoral", selon le document.

"Aujourd'hui est née une réelle possibilité de voir la paix s'imposer pour toujours face à la violence", a commenté devant la presse le représentant du gouvernement Jorge Rodriguez, qui s'est engagé à obtenir "des résultats concrets et rapides".

A l'ouverture dimanche de la réunion dans un musée des environs de Caracas, Nicolas Maduro avait d'emblée dit "tendre la main" à la MUD, la Table pour l'unité démocratique, qui réunit l'opposition. Joignant le geste à la parole, il avait serré la main de l'un des plus hauts responsables de la MUD, Jesus Torrealba, présent à la réunion.

M. Torrealba a lui toutefois souligné que la MUD ne renonçait pas à sa lutte contre le président, martelant qu'elle entendait poursuivre sa pression dans la rue et au Parlement, où elle a ouvert une procédure contre le chef de l'Etat pour "manquements au devoir de sa charge".

La MUD a d'ailleurs insisté lors de la réunion sur la nécessité pour l'opposition de "sauver le référendum révocatoire" contre Maduro et de "discuter d'élections présidentielles anticipées", a-t-il ajouté.

Il avait déjà souligné, la veille, participer à ces discussions avec "scepticisme et méfiance", d'autant que certains membres de la MUD y étaient opposés.

Les parties sont convenues de se retrouver le 11 novembre à Caracas.

- Menaces d'arrestations -

Le Vatican et les pays voisins espèrent eux pouvoir apaiser un climat de grande crispation au Venezuela, le président Maduro ayant menacé de faire arrêter les dirigeants de l'opposition si le processus de destitution était engagé contre lui au Parlement, comme prévu cette semaine.

Une tension qui s'est traduite dans la rue par des affrontements ces derniers jours entre la police antiémeutes et des manifestants pro et antigouvernement.

Selon le texte de l'accord annoncé lundi, "le gouvernement et l'opposition se sont engagés à réduire l'agressivité dans le ton du débat politique dans le but de maintenir et préserver un climat de paix et d'entente".

Mais sur le fond, l'opposition ne désarme pas. Elle a dit maintenir une "marche pacifique" jeudi vers le palais présidentiel de Miraflores, un lieu hautement symbolique: le 11 avril 2002, une manifestation y avait viré au coup d'Etat et le président Hugo Chavez en avait été délogé pendant trois jours.

Jeudi également, le Parlement, dominé par l'opposition, devrait valider la procédure lancée contre M. Maduro pour "manquements au devoir de sa charge".

Un appel à la grève générale de l'opposition pour mettre sous pression le chef de l'Etat avait été partiellement suivi vendredi.

Avec ces initiatives, l'opposition entend riposter au gel par le Conseil national électoral (CNE) du processus destiné à organiser un référendum en vue de révoquer le président.

Selon un sondage du cabinet Hinterlaces, diffusé dimanche, 83% des Vénézuéliens sont pour le dialogue et 87% favorables à la médiation du pape François.

Le Venezuela vit l'une des pires crises économiques de son histoire, asphyxié par la chute des cours du brut, source de 96% de ses devises. Son inflation, aggravée par les pénuries, est devenue totalement incontrôlable: elle devrait atteindre 475% cette année selon le FMI puis exploser à 1.660% en 2017.

Source : AFP

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