Mondiaux de trail long. La course de trop pour Anne-Lise Rousset

Quatre-vingt-cinq kilomètres, ça use. Une saison entière de Skyrunning encore plus. Contrainte à l’abandon samedi lors du championnat du monde de trail long, à Braga, l’Aveyronnaise Anne-Lise Rousset n’en pouvait tout simplement plus. Le corps a finalement dit stop au 56e kilomètre de cette "course de trop".

Les médailles décrochées par l’équipe de France, cinq au total, dont le titre individuel de Caroline Chaverot et l’or par équipes (femmes et hommes), auront à peine atténué cette "grande déception". Éreintée par une année couronnée il y a un mois de l’argent planétaire sur la coupe du monde de Skyrunning, la traileuse savait que ces Mondiaux au Portugal seraient compliqués. "Je ferai ce que je peux", disait-elle déjà, fin septembre, évoquant ce rendez-vous.

Samedi, après un départ pris "plus sagement que d’habitude", à 5heures du matin, elle a pourtant d’abord cru que la machine était lancée. "Je me sentais bien, racontait-elle, dimanche, au téléphone, la voix cassée. Puis au 40e kilomètre, plus rien. C’est la première fois que ça m’arrive. ça s’est arrêté net."

"Plus de son, plus d’image. Dans une longue montée (800 m D +), en plein soleil, j’explose. Impossible de trotter, je n’arrive plus à suivre le balisage, plus rien!", développait la vétérinaire ruthénoise sur son Facebook.

Trois semaines de coupure

Dans la chaleur du parc naturel de Peneda-Gerês, la panne était cette fois insurmontable. Quatrième l’an passé, à Annecy-le-Vieux, Anne-Lise Rousset n’aura cette fois pas pu finir. "Je savais que je ne ferai pas un exploit sur ces Mondiaux. Mais l’abandon, on ne l’envisage jamais", soufflait-elle. Avant de relativiser : "Ce n’est qu’une course. ça ne peut pas toujours marcher." Surtout, ça ne suffira pas à assombrir le tableau d’une saison quasi parfaite au cours de laquelle la Cantalienne d’origine s’est taillé un joli costume d’étoile montante de la discipline. Le drapeau de l’équipe de France, porté lors de la cérémonie d’ouverture des Mondiaux, vendredi, en témoigne.

A 28 ans, Anne-Lise Rousset n’est qu’au début de son ascension. La saison prochaine, celle-ci passera d’abord par le Skyrunning. Les prochains championnats du monde, en juin en Italie, viendront ensuite. Dimanche, la benjamine des Bleus ne voulait de toute façon pas y penser. "Maintenant, je coupe avec trois semaines sans le moindre entraînement." Le repos, enfin.