Rodez : Ralph Teriitaohia n’a rien d’un « Mercenaire »

  • Ralph Teriitaohia est arrivé en métropole à l'âge de 17 ans.
    Ralph Teriitaohia est arrivé en métropole à l'âge de 17 ans. Archives Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

Mercredi soir, àCap’Cinéma, le SRA a participé à l’avant-première du film « Mercenaire » retraçant l’histoire d’un jeune néo-calédonien quittant son île pour percer dans le rugby en métropole.Un sujet qui a notamment parlé à RalphTeriitaohia, sur le chemin du retour avec Rodez. Même si, contrairement au héros de la fiction - toujours à l’affiche -, son départ de Tahiti, à 17 printemps, n’a pas été une suite de péripéties. Grâce au rugby, notamment.Un sport auquel il « doit tout », comme il dit.Récit.

Non, « Mercenaire » n’a rien d’un documentaire au sens propre du terme.Ni même d’un biopic.C’est une fiction dans laquelle il est bien difficile d’évaluer la frontière entre réalité et romance dans l’histoire du jeune îlien,Soane.Son arrivée en métropole, pour percer dans le rugby n’est que péripéties. Il y a d’abord le violent rejet de son père, les agissements mafieux d’un agent véreux, les difficultés d’intégration dans une équipe de campagne... et bien d’autres.

Devant le grand écran, mercredi lors de l’avant-première, un joueur duStade Rodez Aveyron a suivi avec grande attention ce film.C’est Ralph Teriitaohia.Lui, le Tahitien, arrivé à l’âge de 17 ans en métropole.On lui a même demandé de prendre la parole avec l’acteur du film Toki Pilioko pour raconter son histoire, son départ. Mais il a refusé. Car son histoire justement n’a pas grand-chose à voir avec celle du héros de « Mercenaire ».

 Le déracinement, seul point commun

Outre les tatouages à la sauce maori, vestige d’une culture, le seul point commun entre les deux hommes est le déracinement. Tout comme l’attachement à son île, sa famille. Ralph avoue encore avoir des « coups de blues », des « envies de repartir ».Mais à la différence majeure du personnage,Soane, le 2e ligne n’a pas quitté l’océan Pacifique pour le rugby. « Je suis venu faire des études, je n’avais jamais entendu parler de rugby.Mais mon beau-frère m’a dit d’en faire car j’étais grand et costaud », explique-t-il.Il prendra sa première licence en jeunes, au Clermont Université club.Avant de décrocher son tout premier contrat professionnel àAurillac quelques années plus tard. Et ne jamais connaître toutes les galères décrites dans« Mercenaire »

. «Déjà, j’ai toujours refusé d’avoir un agent car cela me faisait peur.J’ai donc toujours géré ma carrière, grâce aux connaissances notamment. Puis quand mes parents sont venus pour la première fois me voir et qu’ils ont vu un stade plein, ils étaient très fiers », souffle ce fils d’une institutrice et d’un mécanicien. «Je ne pense pas que les jeunes qui partent des îles vivent ce genre de mésaventures. Les Tahitiens que je connais sont tous heureux d’évoluer en France. Et surtout, ils sont très bien entourés », indique-t-il encore.

«Sans le rugby, je ne serais pas resté ici »

D’ailleurs,Ralph n’a jamais connu de problème d’intégration.Ni autres. Juste a-t-il encore du mal avec le « rythme effréné » de la métropole et « le stress » que celui-ci engendre. Car pour l’ex-capitaine du SRA, le rugby lui a tout donné. « Il a été un facteur social énorme pour moi.J’y ai connu tous mes amis et sans ce sport, je ne serai pas resté ici.Grâce à lui, j’ai également eu la chance de créer une famille formidable.Bref, je me suis vraiment constitué grâce à ce sport et il me tarde de retrouver les terrains », conclut le Tahitien qui a connu, il y a deux ans, ses premières sélections avec son île natale.Un souvenir impérissable.

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