Christine Sahuet : «Ce sera cinq ans d’action»

  • Christine Sahuet n’a pas caché une certaine fierté de pouvoir exercer un nouveau mandat aux côtés de son équipe.
    Christine Sahuet n’a pas caché une certaine fierté de pouvoir exercer un nouveau mandat aux côtés de son équipe. José A. Torres
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Philippe Routhe

Chambre de métiers. Christine Sahuet a été reconduite à la présidence de la Chambre de métiers de l’Aveyron. L’occasion d’évoquer avec elle cette nouvelle mandature. Entretien.

Christine Sahuet a été reconduite à la présidence de la Chambre de métiers de l’Aveyron. L’occasion d’évoquer avec elle cette nouvelle mandature. Entretien.

Quelle sera la priorité pour ce nouveau mandat ?

L’internat. C’est une priorité pour la Chambre de métiers. Il faut lancer l’appel d’offres à projets rapidement. Cela s’accompagnera de l’aménagement du self et du restaurant d’application, afin de les rendre plus efficaces et plus pragmatiques. Tout cela sera voté lors de l’assemblée générale de décembre.

En suivant, quelles sont les grandes lignes de votre quinquennat ?

Il va falloir relever le défi de la régionalisation. Cela ne touche pas directement l’artisan pur, mais c’est à notre mandature de faire en sorte que l’on soit reconnu et présent auprès des artisans. Que la Chambre de métiers soit performante sur le territoire, afin de continuer à bien rendre les services classiques mais également novateurs, notamment en terme de numérique.

C’est un peu une PME, il faut asseoir sa présence. Justement quelles sont les forces et les faiblesses de l’artisanat en Aveyron selon vous ?

La force, c’est indéniablement le maillage territorial. Seules deux communes en Aveyron aujourd’hui ne possèdent pas d’artisans. Pour maintenir ce niveau, il faut faire en sorte que les entreprises en mesure de l’être soient reprises. Un travail qui se prépare longtemps à l’avance. Il faut aussi pour cela que les gens viennent nous voir. On peut travailler avec eux, approfondir leurs recherches.

Et les faiblesses ?

(Silence) Peut-être le manque d’optimisme des particuliers. Car s’ils thésaurisent, ils font par ricochet moins travailler les artisans. Et, du coup, on se retrouve dans une sortie de crise qui tarde un peu plus. Mais cela concerne aussi les agriculteurs sur notre territoire. S’ils sont en difficultés, les artisans le sont aussi. Tout cela est un maillage avec un équilibre précaire.

Ces derniers temps, les jeunes de la Chambre de métiers se sont distingués dans divers concours nationaux, cela guide-t-il votre mandat ?

Bien sûr ! Je les encourage à participer au concours des meilleurs apprentis de France, sous la houlette des meilleurs ouvriers de France. Nous réfléchissons aussi à ouvrir les concours culinaires comme les toqués de l’Aveyron à d’autres disciplines. Ce la souligne aussi le bon travail des maîtres d’apprentissage qui ne sont autres que des artisans qui s’investissent.

Par rapport à votre précédent mandat, y a-t-il des pièges que vous savez désormais qu’il faut éviter ?

Je ne parlerai pas de piège. Le mandat précédent, il nous a fallu bien trois années pour prendre toute la mesure de la maison, et réaliser un gros travail de fond qui ne s’est pas forcément vu de l’extérieur. Et je peux dire que ce mandat, ce sera cinq ans d’action. Qui s’annoncent, certes, peut-être un peu compliqués mais que l’on abordera avec beaucoup plus de sérénité. Ce n’est en tout cas pas un mandat de relâchement. De même, il faut préparer la relève. C’est la raison pour laquelle nous avons intégré pas mal de jeunes. Et je souhaite que le plus jeune d’entre-eux (Pierre Azémar, ndlr) siège au bureau. Si l’on souhaite que dans cinq ans ils reprennent le flambeau, il faut leur donner la possibilité de s’exprimer et de faire partager leurs idées. Pour ma part, j’ai toujours dit que je n’effectuerai que deux mandats si l’occasion m’en était donnée. Et s’il y a un troisième, ce ne sera en tout cas pas en tant que présidente. La campagne pour cette élection a été assez dure.

Est-ce que cela peut avoir un impact sur votre mandature ? À quel niveau ?

En tout cas, sur les artisans, cela n’aura aucun impact. J’ai toujours dit que la Chambre de métiers est celle de tous les artisans. Quant au niveau du mandat, je vais commencer par voir si les représentants de l’autre liste viennent aux réunions. Je rappelle que je n’ai eu aucun souci avec la précédente liste menée par Daniel Drulhet. On a su travailler en bonne intelligence avec des gens qui figuraient sur l’autre liste. Si vous deviez définir la Chambre de métiers ? Souvent, je la compare à un navire. À bord, tout le monde est important, de la personne qui assure le ménage au pilote. Mais aussi parce qu’il y a toujours beaucoup d’inertie sur les gros navires. À nous de rendre la Chambre de métiers plus performante, et faire en sorte qu’elle reste connue et reconnue, tant sur le plan régional que national. C’est une belle histoire à écrire en somme. 

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