Pourquoi les agriculteurs manifestent

  • Après la récente mobilisation début novembre, les agriculteurs se donnent rendez-vous aujourd’hui à Montauban.
    Après la récente mobilisation début novembre, les agriculteurs se donnent rendez-vous aujourd’hui à Montauban. CP
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Centre Presse Aveyron

Législation. Le maintien des zones de périmètre des zones défavorisées est la nouvelle bataille livrée par les agriculteurs. Explication.

Depuis quelques jours, le monde agricole se mobilise face aux nouveaux critères de définition des zones soumises à contraintes naturelles (ZSCN) demandés par l’Union européenne pour 2018. En Aveyron, comme dans beaucoup d’autres départements, la proposition établie par le ministère de l’Agriculture ne passe pas. Pour ce qui concerne le département, ce sont quarante communes qui pourraient être déclassées. Et 1058 pour la seule région Occitanie. Avec des conséquences préjudiciables à l’avenir de la filière. Explications.

Histoire

Depuis 1975, existe le principe de l’indemnité compensatoire du handicap naturel, l’ICHN. « L’agriculture en zone de montagne et de piémont doit faire face à des contraintes naturelles inhérentes : sols, climat, parcellaires plus ou moins morcelés, pente, infrastructures… Les agriculteurs n’ont pas d’autre choix que d’adapter leurs élevages. Ces contraintes aboutissent à des coûts de production supérieurs pour une moindre productivité. L’Institut de l’Élevage a montré dans une étude que le surcoût en production bovin lait est de 30 % par rapport à la plaine et de 20 % en bovin viande. Pourtant ces exploitations sont sur les mêmes marchés que toutes les autres », détaille la FDSEA.

Soutien économique

De ce fait, ce soutien devient capital. Et n’est recevable que si la commune est classée en zone défavorisée. « Pour une exploitation, l’ICHN, c’est entre 7 000 et 12 000 € par an et par actif. Sans elle, c’est le salaire de l’éleveur qui disparaît ! De plus, l’installation des jeunes est mieux accompagnée dans les zones défavorisées, ce qui est un soutien important pour les premières années dans le métier, quelles que soient les productions animales ou végétales » relate-t-on à la FDSEA. 

Environnement

On l’a compris, ce soutien est important pour le maintien de l’activité agricole. Donc pour le maintien d’un bel espace rural, pour l’entretien des paysages et la dynamique économique. Ce qui explique pourquoi le 5 novembre dernier, de nombreux élus se sont mobilisés auprès des agriculteurs à Villeneuve-d’Aveyron. Un classement remis en question Les agriculteurs remettent ce classement en question à la lumière de quelques incohérences.

« Sur le Causse Comtal et le Bas Quercy par exemple, des communes à forts handicaps naturels se trouvent exclues sur des critères biophysiques », détaille la FDSEA. Autre exemple donné par la FDSEA : « Le critère de sécheresse est calculé à partir des données de précipitations et d’évapotranspiration des plantes. Or, ce critère n’est absolument pas pertinent pour les zones méditerranéennes. Car la pluviométrie des épisodes cévenols fausse le calcul. » Conclusion pour la FNSEA : « Il est inconcevable que la carte des “contraintes naturelles” soit validée en l’état ».

Calendrier

Alors qu’un travail se poursuit afin de mieux comprendre les critères du classement, une manifestation régionale est prévue aujourd’hui à Montauban, puis à Nevers à la mi-décembre. Le nouveau zonage devant quant à lui être validé le premier trimestre 2017, et une carte de zone à contrainte spécifique ainsi établie à l’automne 2017. Le tout devra être validé par Bruxelles en 2018.

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