Aveyron : les pompiers recrutent aussi dans les salles obscures

"Ils sont 200 000 en France. Étudiants, cadres ouvriers ou mères au foyer... des gens ordinaires qui ensemble font des choses extraordinaires. Parce qu’un jour ou l’autre, on a tous besoin d’aide. Vous avez entre 16 et 25 ans, alors pourquoi attendre ?".

Le court-métrage ne dure qu’une minute mais le message est fort, autant que les images qui l’accompagnent. Le petit film est la nouvelle arme de recrutement massif des sapeurs-pompiers. Dans l’Aveyron comme ailleurs, puisqu’il s’agit d’une campagne nationale. L’objectif est de susciter de nouvelles vocations de sapeur-pompier volontaire, qui sont la clé de voûte des secours dans tout le pays.

"Dans l’Aveyron, 92 % des sapeurs-pompiers sont des volontaires. Ils réalisent 98 % des interventions", expliquait le colonel Florès à l’occasion, mardi, de la présentation du film à Cap’Cinéma.

"On vit sapeur-pompier"

En à peine plus d’une minute, le court-métrage a fait l’unanimité dans la salle. Pour commencer auprès de Jean-Claude Anglars, président du conseil d’administration du Sdis, qui a loué "l’engagement total, de jour comme de nuit" des quelque 1 335 pompiers volontaires aveyronnais. "On vit sapeur-pompier, c’est un combat permanent", a-t-il poursuivi. Le préfet Louis Laugier a mis en avant "l’accumulation de savoir-faire à maîtriser" mise en exergue par le film, le "combat permanent qui donne un sens supplémentaire à l’existence".

Yann Marie, directeur de Cap’Cinéma et partenaire central de l’opération, s’est bien entendu félicité de cette opération. Les salles du multiplexe ruthénois joueront à fond le jeu puisque le film y sera largement diffusé. Une sorte de retour des choses puisque dernièrement, la totalité des employés de Cap’Cinéma a été formée aux gestes de premier secours. Le film sera diffusé dans une vingtaine de salles du département, les gestionnaires de cinéma ayant tous répondu favorablement à la demande du Service départemental d’incendie et de secours. Dans le seul multiplexe ruthénois, il pourrait toucher "entre 5 000 et 10 000 personnes", selon Yann Marie.

Contact sur www.sdis12.fr

L’appel du pied aux patrons

"Tous les soirs, nous avons entre 300 et 350 sapeurs-pompiers à disposition. Le matin, nous tombons à 220 à 250". Les besoins en matière de pompiers volontaires se font surtout ressentir en journée, comme l’explique le colonel Florès. C’est pour cela que le Sdis aveyronnais, à l’image de ses collègues à travers la France, tente d’orienter son recrutement vers les salariés mis à disposition par leurs patrons durant leur journée de travail.

Pour ces employés, cela représente une à deux heures de travail aux côtés des pompiers toutes les deux semaines. Un engagement moins lourd qu’on aurait pu le penser et qui, à plus d’un titre, gagne à être connu. C’est ce à quoi s’emploie le lieutenant Serge Rieutort, responsable du volontariat.

400 soldats du feu aveyronnais conventionnés 

"Nous allons expliquer les démarches à suivre aux employeurs, explique-t-il. Et il y a plusieurs contreparties quand un patron met un salarié à disposition des pompiers. À commencer par un abattement de 60 % des charges sur le salarié", poursuit Serge Rieutort. Les entreprises qui acceptent de jouer le jeu peuvent par ailleurs bénéficier de tarifs préférentiels si elles décident, par exemple, de former leurs troupes aux gestes de premier secours.

D’un point de vue juridique, cette démarche de mise à disposition est considérée comme du mécénat. À ce jour, 400 soldats du feu aveyronnais sont conventionnés dans le département, soit 25 à 30 % de l’effectif. Avis aux candidats : les besoins à pourvoir sont plutôt localisés dans les zones rurales ou périurbaines.

5% des habitants de Saint-Sernin sont pompiers volontaires !

Saint-Sernin est l’illustration parfaite de l’attachement que vouent les populations à leurs centres de secours. Dans ce petit village de 530 habitants, 5 % de la population active est sapeur-pompier volontaire. "Il y a véritablement une histoire du volontariat à Saint-Sernin", selon Jean-Claude Anglars.