Où sont les fillonistes en Aveyron ?

Près de 44 % des 15 809 votants se sont portés sur son nom en Aveyron, et voilà que l’on découvre François Fillon, ce candidat que personne ne semblait vraiment soutenir avant dimanche soir dans le département. Certes dès aujourd’hui, ils seront de plus en plus nombreux à se rallier à son projet, le résultat du premier tour de la primaire de la droite et du centre lui donnant une belle allonge pour valider sa candidature à la présidentielle.

« Fillon n’est pas un homme de boutiques »

Le prétendant Fillon n’a pas eu pourtant grande publicité durant la campagne de cette primaire, alors qu’Hervé Gaymard venait à Villefranche pour le comité de soutien à Alain Juppé présidé par Jacques Godfrain, et Luc Chatel animait une rencontre à Sainte-Radegonde à l’invitation des Amis de Nicolas Sarkozy en Aveyron. Côté Fillon, rien.

« Il y a eu des tendances fillonistes au RPR et à l’UMP à l’époque, c’est une figure importante de la droite, glisse Yves Censi, président départemental Les Républicains. Mais François Fillon n’a pas eu la volonté de créer une chapelle autour de lui, il n’a pas souhaité se mettre dans une quelconque boutique au sein du parti : il a toujours fait partie de la maison mère, point. Ce n’est pas surprenant, il a toujours eu une dynamique de rassemblement. Le voilà maintenant en leader, et cela, c’est nouveau, y compris pour lui ».

Monique Blancardi dans l’ombre

Difficile dès lors de trouver en Aveyron des soutiens de la première heure, des fans « historiques ». Mais en cherchant bien, on trouve un petit groupe aussi discret que sincère autour de l’ancien Premier ministre. Un groupe mené par Monique Blancardi, qui fut longtemps élue de premier plan à la Ville de Rodez, adjointe au maire Marc Censi. Une discrétion totalement assumée.

« Je connais François Fillon depuis quelque temps, explique-t-elle. Je partage ses convictions, c’est un homme droit, honnête, qui a le sens de l’état. Et quand il s’est lancé dans cette primaire, il cherchait en Aveyron quelqu’un pour lui donner un coup de main. Pourquoi pas après tout, mais je ne voulais pas me mettre en avant. Chacun était libre de s’organiser, ce n’est pas utile de s’agiter, me semble-t-il, les choses se sont faites discrètement, donc. Comme le font beaucoup de gens autour de lui..».

Monique Blancardi a autour d’elle, sur l’Aveyron « un petit groupe d’amis », pas forcément des élus. Tous sont ravis de voir leur poulain en vainqueur presque partout en France. Devront-ils se mettre en ordre de bataille cette semaine, pour confirmer le bon score du premier tour ? « J’attends les consignes », répond simplement, avec un petit sourire, Monique Blancardi.