Willy Sénégal : «On n’a franchement pas la moindre excuse !»

Et de trois ! Après celle face à Val d’Albret, à domicile pour les trois coups, puis à Tulle plus récemment, les basketteurs ruthénois ont enregistré samedi soir leur troisième défaite de la saison. Cette fois-ci à Boulazac (75-55). L’entraîneur a accepté de se pencher sur le parcours de cette saison.

Ce revers sonne-t-il le glas de vos espoirs d’accession en Nationale 2 ?

(Sans hésitation) Il y a de grandes chances ! C’est une soirée noire pour nous car, dans le même temps, Val d’Albret a préservé son invincibilité en s’imposant à Agen. Du coup, cela fait trois défaites d’écart et on doit se rendre chez le leader. C’est trop lourd. Après huit journées seulement, tout semble donc plié pour la montée.

Est-ce une déception ?

Oui ! Bien sûr. Sincèrement, je pensais qu’on se mêlerait plus longtemps à la bagarre pour la montée. Tout ne s’est pas joué samedi soir en Dordogne... C’est certain. Si ce n’est au vu du classement, notre défaite à Boulazac n’est pas un faux pas. Cet adversaire n’est pas à sa place dans la hiérarchie actuelle. C’est la première fois qu’il se présentait au complet, avec le renfort de deux éléments qui évoluent régulièrement avec l’équipe fanion pensionnaire de Pro B.

On n’a pas existé en matière d’intensité. C’est mon regret. Vous dites aussi que le score final ne reflète pas la physionomie de la rencontre. C’est exact. Mais, pour gagner, il aurait fallu être un peu plus disciplinés. Il ne faut pas oublier qu’on a été au contact pendant 35 minutes. On était encore à égalité à la 34e. Tout a basculé sur deux actions et, ensuite, on a pris l’eau. Les vingt points d’écart à l’arrivée sont anecdotiques car on avait rendu les armes lors du money time.

Où est donc le problème ?

Pour faire simple, disons que j’ai encore le revers à Tulle en travers de la gorge. On a payé ce soir-là au prix fort une prestation catastrophique. Ou plutôt une non-prestation. On fera certes le bilan à la fin de la saison mais le déplacement en Corrèze, on va le traîner comme un boulet.

Force est quand même de reconnaître que la partie était déjà mal engagée avec la défaite initiale face à Val d’Albret. Avez-vous douté dès cette première journée perdue ?

(Affirmatif) Pas trop ! On n’a pas réussi les trois coups mais on a enchainé quatre victoires consécutives derrière. Mais, je ne vous cache pas qu’on se rend tous compte aujourd’hui que le premier match a quand même donné le ton. Si on l’avait gagné, peut-être que Val d’Albret serait maintenant dans le dur. à notre place...

Est-ce à dire que Rodez est aujourd’hui à la sienne ?

Non ! Si on ne tient pas les rênes, c’est qu’on a connu des défaillances. Mais, très honnêtement, on n’a pas d’excuse. On a un effectif pour monter, on est dans une poule largement abordable et on bénéficiait d’un bon calendrier en jouant les « gros » pour commencer. On avait tout pour réussir. Et pourtant... ... Et pourtant on ne montera pas encore cette année. Peut-être qu’on n’était pas « formaté » pour. On va s’accrocher, essayer de gagner le maximum de matches et prendre du plaisir.

Quelle est votre part de responsabilité dans cette situation ?

On est tous dans la même galère. On est donc responsables... Tout n’est certes pas à jeter, il ne faut pas tout remettre en cause, mais c’est un échec. J’assume ma part car j’ai eu le groupe que je voulais ; cette équipe, je l’ai montée de A à Z. Et, même si elle a des circonstances atténuantes car elle n’a jamais été au complet, le constat est là. Et il fait mal !

Vous finirez la saison ?

Si j’ai la confiance de mes dirigeants, je dis oui. Je vais m’accrocher en tout cas pour que ce soit le cas. Le club est bien, les joueurs sont réceptifs mais on ne peut pas se cacher derrière ce bulletin positif.