En maths et sciences, les écoliers français en bas du classement

  • C'est la première fois que les Français de CM1 participent à cette étude TIMSS, créée en 1995
    C'est la première fois que les Français de CM1 participent à cette étude TIMSS, créée en 1995 AFP/Archives - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
  • Score moyen pour les élèves de CM1, dans une sélection de pays selon l'enquête du TIMSS
    Score moyen pour les élèves de CM1, dans une sélection de pays selon l'enquête du TIMSS AFP - Jonathan JACOBSEN, Kun TIAN
  • Un tableau noir dans une école parisienne, le 4 juin 2015
    Un tableau noir dans une école parisienne, le 4 juin 2015 AFP/Archives - NICOLAS PESCHIER
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Centre Presse Aveyron

Derniers en maths, avant-derniers en sciences. Une étude internationale place en queue d'un classement européen les performances des Français de CM1, un résultat "inacceptable" selon la ministre de l'Education, qui évoque "une génération sacrifiée" aux "choix politiques du gouvernement Fillon".

Les élèves de CM1 affichent un score de 488 points en mathématiques et 487 en sciences, en deçà de la moyenne internationale (500) et de la moyenne européenne (527 en maths, 525 en sciences), selon l'étude TIMSS publiée mardi par l'Association internationale pour l'évaluation de la réussite éducative (IAE), un organisme scientifique basé aux Etats-Unis.

L'enquête a été réalisée au printemps 2015 auprès de dizaines de milliers d'enfants en quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 en France), dont quelque 5.000 en France.

Lors d'une conférence de presse, Najat Vallaud-Belkacem a renvoyé toute la responsabilité de cet échec à la droite au pouvoir avant 2012.

"Ce sont les élèves entrés en CP en 2011 et qui sont, je pèse mes mots, la génération sacrifiée. Celle qui paye au prix fort les choix politiques d'hier, c'est-à-dire du gouvernement de M. Fillon", a lancé la ministre.

Les élèves continueront de "payer ce prix fort à l'avenir si l'on remettait en place cette politique", a-t-elle ajouté en ciblant François Fillon, Premier ministre sous Nicolas Sarkozy (2007-2012) et désormais candidat de la droite à la présidentielle de 2017.

Les raisons, selon elle, de ces "mauvais résultats": "la faiblesse" des programmes 2008 (remplacés depuis la rentrée 2016 par de nouveaux programmes), la suppression de la formation des professeurs des écoles (remise en place sous François Hollande), une formation continue "réduite à peau de chagrin" et les 80.000 suppressions de postes sous Nicolas Sarkozy.

L'étude TIMSS existe depuis 1995 mais les CM1 français y ont participé pour la première fois en 2015.

Une autre enquête internationale, le célèbre PISA, sera publiée le 6 décembre. Elle aussi "évaluera l'école d'avant la loi de refondation" mise en oeuvre sous Hollande, a souligné la ministre.

- Beaucoup d'heures, peu de résultats -

"Ces résultats nous atterrent", a confié Francette Popineau, porte-parole du SNUipp, principal syndicat des enseignants du primaire. Elle a souligné également la suppression de la formation des instituteurs sous la présidence Sarkozy mais aussi "une formation continue en déshérence depuis 15 ans".

Or les professeurs des écoles sont issus à quelque 80% de filières non scientifiques. L'étude de l'IAE note d'ailleurs que les enseignants français sont nettement moins à l'aise que leurs collègues européens pour "améliorer la compréhension des mathématiques des élèves en difficulté" ou "donner du sens" à cette matière selon des questionnaires remplis par les professeurs. Les écarts sont encore plus marqués en sciences.

Mme Popineau pointe du doigt elle aussi les programmes de 2008, "de mauvais outils", "trop lourds", peu explicites et peu pertinents en termes de chronologie (la division était ainsi apprise en CE2, un stade trop précoce selon chercheurs et enseignants). Ils privilégiaient les automatismes et non la compréhension, selon elle.

Les professeurs des écoles disent pourtant consacrer 193 heures par an aux mathématiques, soit plus que le volume prescrit par les programmes de 2008 (180 heures) et plus que la moyenne des autres pays européens (158), selon l'étude de l'IAE. Ils ne consacrent que 56 heures aux sciences (contre 78 heures recommandées dans les programmes de 2008 et 67 heures en moyenne en Europe).

Cette enquête s'est déroulée dans 49 pays ou provinces au total. La tête du classement en maths est occupée par cinq pays d'Asie de l'Est: Singapour, Hong Kong, Corée du Sud, Taïwan, Japon. Le premier pays européen est l'Irlande du Nord, à la 6e place.

Pour la seule Union européenne, la France est tout en bas, juste après la Slovaquie. L'Irlande du Nord, l'Irlande et l'Angleterre sont sur le podium.

En sciences, les cinq pays d'Asie cités plus haut sont également en tête, suivis par la Russie. La Finlande, premier pays de l'UE, est au 7e rang. Pour la seule UE, la France est avant-dernière, juste avant Chypre.

Source : AFP

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