Syrie: le régime bombarde violemment les rebelles à Alep

  • Des civils ayant fui les les violences, le 8 décembre 2016 à Maysaloun un secteur d'Alep-Est
    Des civils ayant fui les les violences, le 8 décembre 2016 à Maysaloun un secteur d'Alep-Est AFP - Youssef KARWASHAN
  • Une photo distribuée par l'agence officielle syrienne SANA le 8 décembre 2016 du président syrien Bachar al-Assad à Damas Une photo distribuée par l'agence officielle syrienne SANA le 8 décembre 2016 du président syrien Bachar al-Assad à Damas
    Une photo distribuée par l'agence officielle syrienne SANA le 8 décembre 2016 du président syrien Bachar al-Assad à Damas SANA/AFP - HO
  • Des civils le 8 décembre 2016 dans le village d'Aziza après avoir fui les violences à Alep
    Des civils le 8 décembre 2016 dans le village d'Aziza après avoir fui les violences à Alep AFP - Youssef KARWASHAN
  • Des milliers de civils ayant fui les violences, à leur arrivée le 8 décembre 2016 au village d'Aziza au nord d'Alep
    Des milliers de civils ayant fui les violences, à leur arrivée le 8 décembre 2016 au village d'Aziza au nord d'Alep AFP - Youssef KARWASHAN
  • Les ministres russe, Sergueï Lavro, et américain, John Kerry le 17 novembre 2016 à Lima
    Les ministres russe, Sergueï Lavro, et américain, John Kerry le 17 novembre 2016 à Lima AFP/Archives - Mark RALSTON
  • Alep : la Vieille ville est tombée
    Alep : la Vieille ville est tombée AFP - Valentina BRESCHI, Simon MALFATTO, Frédéric BOURGEAIS, Sophie RAMIS
Publié le
Centre Presse Aveyron

Les troupes du régime syrien bombardaient violemment à l'artillerie vendredi les derniers quartiers aux mains des rebelles à Alep, malgré l'annonce par l'allié russe d'un arrêt des "opérations de combat" pour permettre l'évacuation de milliers de civils pris au piège.

L'armée de l'air a en revanche suspendu ses frappes depuis jeudi soir sur ces quartiers situés dans le sud de la partie orientale de la deuxième ville du pays en guerre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et un correspondant de l'AFP.

A coups de frappes aériennes, de barils d'explosifs et de tirs d'obus quasi-ininterrompus, le régime de Bachar al-Assad a réussi à s'emparer de 85% des quartiers tenus par les rebelles depuis le début de son offensive le 15 novembre pour reprendre l'ensemble de la cité, principal front du conflit dévastateur déclenché en mars 2011.

Fort des succès de ses troupes, aidées de combattants iraniens et du Hezbollah libanais, M. Assad a exclu lui-même cette semaine une trêve, estimant qu'une victoire à Alep serait une étape cruciale pour la fin du conflit. Le pouvoir n'a d'ailleurs pas commenté l'annonce russe.

"Celle-ci est purement médiatique, c’est pour calmer les Américains et la communauté internationale. Mais sur le terrain, les bombardements continuent car le régime ne veut pas donner de répit aux rebelles ou aux civils", estime le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Malgré l'exode de dizaines de milliers de civils devant l'avancée fulgurante progouvernementale, un grand nombre restent assiégés dans les quartiers rebelles, et Occidentaux et organisations internationales n'ont de cesse de dénoncer une situation humanitaire catastrophique et de réclamer un cessez-le-feu.

Après une légère baisse jeudi soir, "les violents tirs d'artillerie ont repris sur plusieurs quartiers assiégés (d'Alep-Est) et de violents combats se déroulaient, notamment à Boustane al-Qasr", un des derniers quartiers importants encore aux mains des insurgés, a précisé M. Abdel Rahmane.

Les bombardements ont été intenses toute la nuit, a également rapporté un journaliste de l'AFP à Alep-Est.

A la surprise générale et alors que tout s'orientait vers une grande victoire de son allié, la Russie a annoncé jeudi "l'interruption des opérations de combat de l'armée dans l'est d'Alep parce qu'il y a une grande opération en cours qui est l'évacuation des civils".

- Tractations diplomatiques -

"Il va y avoir une colonne d'évacuation de huit mille personnes, leur itinéraire fait cinq kilomètres", a dit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, dont le pays est engagé militairement en Syrie auprès du régime depuis septembre 2015.

Même les Etats-Unis ont souligné que "quelque chose de positif pourrait se produire", après des discussions de M. Lavrov avec son homologue américain John Kerry sur un projet de cessation des combats et d'évacuation des rebelles et civils d'Alep-Est.

Contraints de reculer devant le déluge de feu de l'adversaire, les rebelles se retrouvent désormais acculés dans leur dernier carré dans le sud d'Alep-Est et certains ont mis en doute les intentions du régime.

Quoiqu’il en soit, d'après les observateurs, la chute d'Alep semble inéluctable et les rebelles sont sur le point de perdre leur plus important bastion en Syrie dans ce qui pourrait représenter un tournant dans la guerre qui a fait depuis mars 2011 plus de 300.000 morts et poussé à la fuite plus de la moitié de la population.

Ce qui n'empêche pas les tractations diplomatiques de se poursuivre malgré l'impuissance de la communauté internationale à peser sur la situation.

M. Lavrov a annoncé des discussions militaires et diplomatiques russo-américaines samedi à Genève sur Alep, alors que l'Assemblée générale de l'ONU doit voter vendredi sur un projet de résolution -non contraignante- demandant un cessez-le-feu immédiat en Syrie et un accès pour les convois humanitaires.

- Cris d'alarme -

Face à la grave situation humanitaire des civils, le chef du groupe de travail sur l'aide en Syrie, Jan Egeland, a renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat.

"Ceux qui essayent de fuir sont pris dans des échanges de tirs, dans des bombardements et risquent d'être la cible de tireurs isolés. Plusieurs centaines d'enfants, malades et blessés doivent sortir" d'Alep-Est, a-t-il dit.

Même cri d'alarme chez les Casques Blancs, les secouristes dans les secteurs rebelles, qui ont lancé un appel désespéré aux organisations internationales pour leur assurer un passage sûr. "S'ils ne sont pas évacués, nos volontaires risquent la torture ou l'exécution dans les centres de détention du régime".

Depuis le début de l'offensive à Alep, près de 410 civils ont été tués dont 45 enfants à Alep-Est, selon l'OSDH. Au moins 105 civils, dont 35 enfants, l'ont été à Alep-Ouest resté sous contrôle gouvernemental.

Source : AFP

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