Aveyron. Ventes privées : les soldes avant les soldes

  • Dans les rues de Rodez, les chaînes nationales ont déjà commencé à destocker.
    Dans les rues de Rodez, les chaînes nationales ont déjà commencé à destocker. Salima Ouirni / Centre Presse Aveyron
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Salima Ouirni

Commerce. Les soldes ont lieu à partir du 11 janvier. Mais les enseignes nationales proposent déjà des rabais importants. De quoi inquiéter les indépendants qui ne peuvent faire de même.

À peine le père Noël a-t-il le dos tourné et alors que l’hiver débute tout juste que les enseignes nationales bradent déjà leur stock. Les soldes ne sont annoncés que pour le 11 janvier (jusqu’au 21 février). Pourtant, hier, dans les rues de Rodez, toutes les vitrines étaient déjà bardées de panneaux annonçant des réductions allant jusqu’à 60 %.

Contrairement aux indépendants, les enseignes nationales, surtout dans le secteur de l’habillement, ont trouvé le filon pour écouler rapidement leur stock : les ventes privées. Un vrai phénomène de société. Ce mode de vente, réservée, il y a encore peu aux clients privilégiés (d’où la notion de privée) est en passe d’être élargie. Si la plupart des commerces demandaient hier la carte de fidélité, beaucoup d’entre eux proposaient de la faire sur le champ pour jouir des réductions.

Camaïeu, Kookaï, Etam, Jennyfer Promod, Devred, Pimkie, (la liste n’est pas exhaustive), tous proposent de bonnes affaires à leur clientèle. "Nous savons qu’il y a des étrennes et que les gens veulent dépenser cet argent que nous voulons capter", confie une responsable de l’enseigne Etam. "C’est la première fois que les ventes privées sont aussi proches des fêtes. D’habitude, on attend le début de l’année pour faire des réductions, mais cette année, ce n’est pas le cas. Il faut déstocker. Nous avons des volumes importants dans le magasin", dit une autre vendeuse de vêtements.

Pour vérifier ces dires, il suffit d’ailleurs de jeter un coup d’œil dans les rayons et l’on s’aperçoit que même les vêtements de fête pour le nouvel an, sont déjà proposés à des prix cassés.

Les indépendants perplexes

Face à ce « dumping », comme le qualifient certains commerçants, beaucoup d’indépendants ne savent pas comment se positionner. Dans le secteur vestimentaire, l’offensive des chaînes nationales est tellement agressive que les indépendants ne savent plus quelle attitude adopter.

"Cela va être de plus en plus difficile de lutter contre les chaînes. Entre la concurrence des sites internet, des soldes flottants, des déstockages et des promos réguliers, en réalité, on ne sait plus quoi faire", explique Elodie Gayrard, gérante de Seconde peau, le magasin de vêtement, rue de Bonald à Rodez.

Même son de cloche du côté de Coordonable, "il faut vraiment avoir les reins solides pour continuer à exister sur la place. On ne peut pas décemment, commencer à baisser les prix à moins 50 ou 60 %, juste après Noël. Habituellement, les soldes arrivaient bien après. Vendre à moins 80 %, c’est vendre à perte. C’est juste pas possible", ajoute la commerçante qui prévoit finalement une prévente la semaine prochaine.

Destockage, liquidation, promos...

Mise à part la période des soldes, clairement identifiée et annoncées par décret ou encore les liquidations (encadrées légalement), le reste des rabais, promos et autre déstockage sont libres de toutes contraintes. Une liberté qui permet donc une multiplication de ces modes de déstockage visant à écouler la marchandise rapidement.

"Aujourd’hui, il y a des promotions tout au long de l’année. Les chaînes nationales cassent vraiment le marché. Franchement, on va avoir du mal à suivre", expliquent les indépendants. Ces derniers, comme Elodie Gayrard, gérant de Seconde peau, se sentent de plus en plus dans l’obligation d’emboîter le pas aux chaînes nationales. "Mais jusqu’où pourront-ils lutter ?" se demandent-ils tous.

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