Présidence du Parlement européen: coup de pouce pour la droite

  • L'Italien Antonio Tajani, membre du parti de droite PPE, candidat à la présidence du Parlement européen, le 16 janvier 2017 à Strasbourg
    L'Italien Antonio Tajani, membre du parti de droite PPE, candidat à la présidence du Parlement européen, le 16 janvier 2017 à Strasbourg
  • Guy Verhofstadt (d), lors d'un débat avant l'élection du nouveau président du Parlement européen, le 11 janvier 2017 à Bruxelles
    Guy Verhofstadt (d), lors d'un débat avant l'élection du nouveau président du Parlement européen, le 11 janvier 2017 à Bruxelles
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Centre Presse Aveyron

Les 751 eurodéputés élisent mardi à Strasbourg le nouveau président du Parlement européen, un scrutin qui a viré au duel droite-gauche entre deux Italiens après le revirement des libéraux.

Coup de théâtre juste avant le premier tour de l'élection: l'un des sept candidats au perchoir, le libéral Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, s'est retiré de la course, faisant alliance avec le groupe de droite PPE.

Cette décision donne un sérieux coup de pouce à la candidature d'Antonio Tajani, le champion italien du PPE, membre fondateur de Forza Italia, ex-porte-parole de Silvio Berlusconi et ancien commissaire européen.

Elle ne lui assure pas pour autant encore la victoire puisqu'au premier tour de cette élection (qui peut aller jusqu'à quatre rounds), il faut la majorité absolue. Or le PPE, premier groupe du Parlement européen, compte 217 eurodéputés, et les Libéraux (ALDE, quatrième force politique) 68.

M. Verhofstadt, qui a été désigné début septembre référent au Parlement européen pour les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) après le référendum du 23 juin, a justifié ainsi son ralliement de dernière minute au PPE: "avec Trump, avec Poutine, avec tous les défis auxquels l'Europe fait face, il est crucial de coopérer pour réformer l'Union".

"C'est un premier pas important dans la construction d'une coalition proeuropéenne pour réformer et renforcer notre union, ce qui est absolument nécessaire", a ajouté M. Verhofstadt.

Se présentant devant ses pairs avant le premier tour du scrutin, M. Tajani a martelé: "nous avons besoin d'un Parlement fort et d'un bon président travaillant dans l'intérêt collectif".

- Six candidats -

En face, les socialistes et sociaux-démocrates (189 eurodéputés) présentent un autre Italien, Gianni Pittella, médecin de formation qui siège depuis près de 20 ans au Parlement mais sans charisme et qui pâtit d'une connaissance limitée de l'anglais.

"Je veux une Europe plus courageuse, un Parlement européen plus fort face aux grands défis du monde. Une Europe qui n'ait pas peur de la diversité mais qui au contraire l'encourage", a-t-il dit pour se présenter mardi matin.

Il a encore répété qu'il ne voulait plus d'une grande coalition droite-gauche comme ceci avait été le cas lors de la présidence du social-démocrate Martin Schulz, qui a renoncé à se représenter après cinq ans à la tête de l'assemblée européenne pour se consacrer à la politique de son pays.

Participent également à la course au perchoir la Belge Helga Stevens, du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR, troisième force du Parlement avec 74 eurodéputés, où siègent notamment les Tories pro-Brexit), l'Italienne Eleonora Forenza de la gauche radicale (52 eurodéputés) et la Verte britannique Jean Lambert (51 eurodéputés)--.

Les votes des eurosceptiques et de l'extrême droite pourraient aussi faire la différence, puisqu'ils totalisent 100 élus (avec les non-inscrits).

Les populistes du groupe Europe des Nations et des Libertés (ENF), que co-préside la Française Marine Le Pen, ont lancé dans la course le Roumain Laurentiu Rebega.

Quant aux eurosceptiques de l'UKIP de Nigel Farage et leurs alliés de l'Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD), ils ont renoncé à présenter un candidat.

Avant le premier tour du scrutin, M. Pittella, comme M. Verhofstadt d'ailleurs, ont fait part de leurs inquiétudes sur un règne sans partage du PPE sur les trois institutions européennes s'il obtenait la présidence du Parlement.

Car la droite tient déjà les rênes de la Commission européenne, avec le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et ceux du Conseil avec le Polonais Donald Tusk.

Selon des sources parlementaires, la course à la présidence du Parlement européen pourrait justement servir aux sociaux-démocrates à poser des jalons pour revendiquer, en cas d'échec, le poste occupé par M. Tusk, nommé en décembre 2014 pour deux ans et demi à la tête du Conseil, donc jusqu'à la mi-2017.

Source : AFP

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