Naussac : une famille jugée pour sa production de cannabis... « bio »

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    Naussac : une famille jugée pour sa production de cannabis... « bio »
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Centre Presse / Philippe Henry

À la barre du tribunal correctionnel, une famille de Naussac, cultivatrice de cannabis était jugée mercredi à Rodez. Pour ce père de famille de 60 ans, cette culture entamée il y a trois ans se justifiait notamment « par la mauvaise qualité de l’herbe en circulation. C’est cher et c’est dégueulasse ». Deux de ses quatre fils, jugés mercredi également pour détention et vente pouvaient ainsi consommer « une herbe « bio» ». « Je ne fais pas l’apologie du cannabis à mes enfants, assure ce père de famille. Mais j’ai bien vu qu’ils fumaient déjà, alors autant contrôler la culture. »

Ce dernier assure avoir « fait 90 % du travail de la culture. C’est un véritable travail d’horticulteur, et ils n’y connaissent rien ». Selon les prévenus, une grande partie de la récolte a été consommée par eux-mêmes. Quelques grammes d’herbe ont été vendus aux amis proches, contents de pouvoir « consommer du cannabis de qualité ».

Pour Frédéric Coulomb, représentant du ministère public, « la petite entreprise de la famille ne connaît pas la crise. Même si nous ne sommes pas dans Breaking Bad, où des quantités de cannabis sont revendues par les personnages de cette série. Toutefois, ils se sont bel et bien adonnés à un trafic. » Pour le magistrat, il apparaît clairement que « le père est l’organisateur ».

Et le procureur de réclamer 18 mois de prison, dont 1 an avec un sursis et mise à l’épreuve de deux ans. Pour les deux fils, Frédéric Coulomb requiert 1 an de prison, assorti de six mois avec un sursis et mise à l’épreuve de 2 ans. Deux autres frères, se voyant reprocher l’acquisition de stupéfiants, risquent 1 an de prison, dont dix mois avec sursis et huit mois de prison dont quatre avec sursis. Un cinquième individu, au casier judiciaire chargé, devait écoper d’un an de prison ferme.

Pour l’avocate de la famille, Me Plainecassagne-Tournier, les déclarations du père de famille « laissent clairement transparaître que délinquant, ce n’est pas son métier. Sa franchise est désarmante ». D’ailleurs, les prévenus ont « remercié les gendarmes pour avoir mis fin à tout cela. On n’entend pas souvent ce genre de déclaration au tribunal », note l’avocate. Finalement, le tribunal a condamné le père à 10 mois de prison, entièrement assortis du sursis et ses deux fils à six mois avec sursis.

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