À Rignac Le Pen parle ruralité, dénonce le système et tape sur Macron

  • Quelque 600 personnes ont assisté au meeting de Marine Le Pen samedi à Rignac.
    Quelque 600 personnes ont assisté au meeting de Marine Le Pen samedi à Rignac.
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Centre Presse / Pascal Laversenne

Du vent, des trombes d’eau et de la neige en quantité non négligeable n’ont pas douché les ardeurs de quelque 600 personnes - le FN annonce 900 personnes -, des Aveyronnais pour la plupart, venus assister, ce samedi après-midi, au meeting de Marine Le Pen au cœur de l’espace André-Jarlan de Rignac.

Une esplanade qui avait pour le coup des allures inédites puisque totalement bouclée par un important dispositif, qui s’appuyait sur quelque 150 hommes, gendarmes mobiles ou CRS. Un déploiement de force qui, conjugué à la configuration des lieux, a permis de soigneusement éloigner les membres des associations venues dire leur refus de la banalisation des idées du FN - ils étaient 300 au plus fort de la tempête -, et ceux venus écouter le leader frontiste, l’applaudir ou encore huer les adversaires politiques de leurs favorites et évidemment le système qu’elle s’est plu à disséquer.

Contrainte de faire une croix sur la visite des caves de Roquefort Papillon en amont du meeting du fait des conditions météorologiques, Marine Le Pen ne s’est toutefois pas éloignée du thème de sa visite pour se plonger au cœur de la ruralité. Elle l’a fait dans une exploitation de Cambes dans le Lot voisin, avant de se présenter à Rignac via une halte par Conques et son trésor.

La « France rurale », la « France des petites villes » a servi de piédestal au discours de Marine Le Pen. « Vous êtes passionnément Français », a-t-elle scandé pour susciter les premières réactions de la salle.

Elle y aura mis à nu les candidats du système : Fillon et/ou Juppé qu’elle a tourné en dérision, mais aussi et surtout Macron, la plus sérieuse menace du FN dans les sondages actuellement. « Je suis la seule à faire campagne ! Il aura fallu attendre le 2 mars pour qu’il se dévoile. Tout ça pour ça ! »

Macron épinglé - et hué donc - encore, sur ses propos sur la colonisation, la mobilité qu’il veut favoriser entre France et Algérie : « On voit bien dans quel sens cela va fonctionner. » Macron enfin, et ses propos sur l’art français : « Il aurait dû venir avec moi à Conques ! » L’assistance est évidemment conquise.

Et puis la ruralité, de nouveau. L’agriculture et son salon où se pressent les candidats du système à l’heure « ou la MSA annonce qu’un agriculteur sur deux vit avec moins de 350 euros par mois » ou encore « que 20 000 exploitations sont en quasi-faillite » La ruralité aussi avec ses déserts médicaux, et les mesures qu’elle égrène pour les combler. Le « mandat honteux » de Hollande, le terrorisme « oublié de la campagne », l’Europe qui pille la France sont autant de thèmes chers au FN qui auront encore galvanisé la salle à l’issue d’un discours offensif de près de trois quarts d’heure, qui a mis un terme à sa deuxième escapade aveyronnaise depuis qu’elle baigne dans la politique.

La première, c’était en 2003 à Rodez. Celle qui était alors dans l’ombre de son père avait parlé de la « lente lepénisation des esprits ». Sans être vraiment prise au sérieux.

Quatorze ans plus tard, en Aveyron comme ailleurs, il suffisait de croiser les regards pour se rendre compte qu’elle a été galopante.

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