Affaire Fillon : qu’en pensent les élus Républicains en Aveyron ?

  • Yves Censi est ce lundi soir au comité politique Les Républicains. Et appelle en préalable élus et militants à ne plus jouer la division.
    Yves Censi est ce lundi soir au comité politique Les Républicains. Et appelle en préalable élus et militants à ne plus jouer la division.
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Centre Presse Aveyron

Alors que Nicolas Sarkozy appelle de ses vœux une rencontre entre Alain Juppé et François Fillon et demande à ce dernier de «prendre ses responsabilités», le candidat Les Républicains à la présidentielle convoque ce lundi à partir de 18 heures un comité politique à Paris auquel doit assister le chef de file départemental du parti, Yves Censi.

Car en Aveyron comme ailleurs, chacun retient son souffle sur l’issue à donner à «cette affaire inédite dans l’histoire d’une élection présidentielle», comme le rappelle le maire de Villefranche-de-Rouergue, Serge Roques. Si la rue reste partagée entre ceux qui louent la résistance de François Fillon et ceux qui souhaitent au plus vite qu’un nouveau candidat prenne le relais, les élus Républicains eux, n’en viennent qu’à partager leur désarroi face à cette situation.

«Quel que soit le cas de figure, personne ne peut prédire ce qu’il va se passer. Et il s’agit d’une élection qui doit porter à la présidence quelqu’un qui puisse défendre les intérêts de la France dans le contexte actuel... On est loin des primaires , reprend ainsi Serge Roques. Lequel rappelle avoir en novembre appelé à voter Alain Juppé. «Il est dommage que Juppé ne soit plus, selon ses propres dires, le recours que l’on peut attendre. Parce que je ne pense pas que Fillon puisse y aller. Au nom de sa famille politique, il devrait passer le relais, c’est la solution de sagesse».

Arnaud Viala, député de la troisième circonscription, va se rendre ce mardi à Paris pour participer aux réunions politiques du groupe Les Républicains, «et porter le désarroi des gens de terrain». «Je suis très triste», confie-t-il. «J’ai toujours été fidèle à ma famille politique et aux valeurs qu’elle porte, là je suis en position d’attente. La situation est catastrophique et augure mal de la suite. Il est urgent de sortir de cet entonnoir et de se mettre enfin à parler d’un programme aux Français». Souhaite-t-il dès lors que Fillon se retire ? Sa réponse est frappée au coin de la loyauté: «Je ne suis pas de ceux qui pèsent dans les décisions... Disons que je serai derrière celui qui portera nos couleurs».

Gaulliste de toujours, André At, conseiller départemental, maire de Crespin et candidat aux législatives de juin sur la seconde circonscription, est en colère quant à lui: «J’étais contre l’organisation d’une primaire, je l’ai toujours dit. Sans cela, on aurait peut-être eu deux candidats et cela n’aurait pas été une plus grande catastrophe que de n’en avoir qu’un seul, la preuve en est. Aujourd’hui, l’électorat de la droite et du centre est dans un grand désarroi».

Est-ce perdu d’avance ? «Je ne crois pas aux sondages. le socle ne s’écroule pas... Et il peut arriver des choses aux autres candidats ! Mais il est vrai que l’on peut être soucieux de ce qui se passera au premier tour. Le doute est permis de voir Fillon au second tour». Le gaulliste André At supporterait-il que, malgré une éventuelle mise en examen, François Fillon se maintienne ? «C’est moralement très compliqué, bien sûr... Mais n’oublions pas que le justice montre dans cette affaire qu’elle n’est pas indépendante». Et André At de conserver néanmoins son parrainage sous le coude, «au cas où».

Yves Censi président de la fédération aveyronnaise des Républicains prend de son côté son sifflet d’arbitre pour solennellement appeler au «rassemblement». Dans un long développement posté ce lundi après-midi sur sa page Facebook (lire ci-dessous), le député de la première circonscription engage élus et militants,s’ils devaient être «tentés par la fracture de notre famille politique (...) en cherchant à savoir qui soutient qui», à «se concentrer sur le rassemblement». Et de prévenir: «Aujourd’hui, les guéguerres de leadership et les concours de passage aux chaînes d’information continue, n’ont pour moi aucun sens. Ainsi, je ne ferai, pour le moment, aucun commentaire sur la situation électorale, dont le seul résultat serait du sapin dans le feu de la division». Fermez le ban.

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