Le Norvégien Statkraft revient séduire la Truyère

  • EDF, ici le barrage de Cambeyrac à Entraygues, garde le monopole des installations hydrauliques. Jusqu’à quand ?
    EDF, ici le barrage de Cambeyrac à Entraygues, garde le monopole des installations hydrauliques. Jusqu’à quand ?
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Centre Presse / Olivier Courtil

Annoncée en 2012, puis reportée d’année en année, la mise en concurrence du renouvellement des barrages hydrauliques ressemble à l’Arlésienne. Un projet chimérique. « Cela a l’air arrêté, personne n’est revenu nous voir », dit en ce sens René Delmas, maire de Saint-Amans. En réponse à ce premier magistrat, comme pour d’autres élus du Nord-Aveyron, des remous devraient se faire sentir. En effet, des représentants du groupe norvégien Statkraft, leader européen en énergies renouvelables, devraient arpenter les bords de la Truyère au cours du printemps. « Les gens ont besoin de transparence et veulent être associés à la démarche, c’est normal car il y a un manque de communication et de clarté », dit Emmanuel Soetaert, directeur de Statkraft France, pour confirmer l’intérêt et la venue du groupe en terre aveyronnaise. Et d’ajouter : « On reste intéressé, on a une plus-value. Notre profil va dans la démarche environnementale. On est parfaitement compatible avec 120 ans d’expérience, on tisse pour travailler ensemble et créer un climat de confiance ». L’occasion pour ce dernier d’évoquer les récentes dispositions : « Le décret du 19 avril 2016 de Ségolène Royal montre la volonté forte d’associer les territoires avec le concept des économies mixtes pour garder un contrôle public. Le dialogue social va être mis en place avec la reprise du personnel et le maintien de leur statut. Les élus locaux auront leur mot à dire ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Quant aux retombées financières (24M€ pour l’Aveyron en 2016, NDLR), celles-ci seront même plus importantes pour le département, communes et intercommunalités avec un processus de redevance jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires pour le secteur public soit le jackpot pour l’Aveyron avec ses 1 800 MW ».

Cependant, en Aveyron, les élus restent favorables au maintien d’EDF. « Je préfère que ce soit EDF », résume Didier Cayla, maire de Brommat. Mais dans d’autres vallées peuplées de barrages, cet avis diverge. Ainsi Robert Casadebaig, maire de Laruns (Pyrénées-Atlantiques), a écrit au Premier ministre pour réclamer 10 millions d’euros de manque à gagner faute à un non-renouvellement des concessions, passant ainsi à côté de la redevance pour les collectivités territoriales suite à la loi de transition énergétique. D’où le bâton de pèlerin pris par Statkraft pour venir murmurer aux oreilles des élus de la Truyère...

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