Nouveau coup de frein à l’aménagement de la rocade de Rodez

  • Le giratoire des Moutiers.
    Le giratoire des Moutiers.
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Centre Presse / Christophe Cathala

Quel que soit le secteur géographique dans lequel évoluent les travaux de mise à deux fois deux voies de la RN 88, on compte le temps passé entre financements contrariés et études à rallonge. C’est précisément sur ce dernier point que bute l’avancée de l’aménagement de la rocade qui accueillera la RN 88 à quatre voies dans sa traversée de l’agglomération. « On prend déjà six mois de retard », se désolait André At, vice-président de la commission des routes au conseil départemental, au sortir de la dernière réunion, du comité de pilotage réunissant sur ce sujet les élus du Département, de Rodez Agglo et les représentants de l’état).

Le projet prévoit de faire passer la RN 88 à quatre voies au-dessus du giratoire de Saint-Félix, le seul où la déclivité existante le permet. La nationale traversera ensuite à son niveau actuel le giratoire des Moutiers : là c’est la RD 901 (route de Marcillac) qui lui passera dessus. Idem au giratoire de Saint-Marc avec la RD 988 (route d’Onet à Sébazac). Les voies secondaires seront, bien sûr, réservées au trafic local. Les usagers de la RN 88 en transit (ils ne font que passer...) n’auront donc plus aucun obstacle entre Olemps et Saint-mayme.

Mais Rodez Agglo et le Département ont voulu accélérer le désengorgement du giratoire de Saint-Félix en dessinant un « shunt » routier, une bretelle qui relierait la RD 840 (route de Decazeville) à la RN 88 en direction d’Albi, depuis le rond-point de la Gineste. Un peu moins de 500 m pour dévier le trafic et un coût estimé à 4 M €, financé par l’agglomération et le conseil départemental, ce dernier assurant la maîtrise d’ouvrage.

Sur ce point, l’état a son mot à dire car ce projet-là impacte de fait une route nationale, la bretelle se raccordant à la RN 88. Elle fait donc partie du projet de la rocade, on ne peut pas faire une étude d’impact au cas par cas, il faut verser ce projet dans l’étude globale : telle a été la réponse faite fin janvier par l’état via son service régional des routes, la Dreal.

Concernant cette étude globale d’impact sur le projet de la rocade, le ministère des Transports a demandé pour couronner le tout un complément à cette étude concernant la nécessité réelle de tous ces aménagements et leurs conséquences sur le trafic des routes secondaires de l’Agglo. Ce qui agace au plus au point les élus : « Les routes secondaires nous regardent, il va sans dire qu’on ne souhaite pas les engorger à travers ce projet, c’est tout de même compréhensible ! », tonne André At. Ce « point d’arrêt » du ministère des Transports « ne sera pas levé avant juin, nous voulions lancer les premiers travaux courant 2019, ce ne sera pas possible, pour le coup, avant 2020 », poursuit André At.

Au comité de pilotage voilà déjà quinze jours, le préfet s’est engagé à relayer la demande des élus pour lever ce point d’arrêt au plus vite. Mais au-delà de cette bretelle demeure encore le financement des dénivelés, pièces maîtresses de l’aménagement de la rocade. Les 10 M € inscrits au contrat de plan - 4 M€ pour l’état, 2 pour chacune des collectivités (Région, Agglo, Département) - ne seraient pas suffisants. On parle d’un coût qui avoisinerait les 40 M €. «Si les études démontrent l’intérêt à faire ces travaux, on fera un tour de table pour remettre la main à la poche, avance André At. Au Département, on a déjà pris la maîtrise d’ouvrage du barreau de Saint-Mayme, on montre à l’état notre bonne foi. Pour le reste, c’est clair, nous ne participerons qu’à un fond de concours». A l’état donc d’honorer une rallonge budgétaire à hauteur de 30 % pour rester dans la répartition actuelle. Ce n’est pas forcément gagné.

A l’agacement d’André At s’ajoute celui de Christian Teyssèdre président de Rodez Agglo et maire du chef-lieu. « J’avais fait inscrire 10 M € au contrat de plan état-région et je vois maintenant l’immense difficulté de faire avancer ce dossier alors que tous les partenaires aveyronnais sont autour de la table pour abonder les financements. Nous avons fait de nombreuses réunions de travail avec le préfet de région, le préfet du département, le conseil départemental pour que soient réalisées très rapidement les études d’impact et le positionnement de différents scénarios pour réaliser les travaux. Je regrette que l’état tergiverse et nous cherche des problèmes pour gagner du temps alors que les bouchons sur la rocade sont présents tous les jours».

Et Christian Teyssèdre de s’interroger « sur une nouvelle étude voulue par l’état sur l’opportunité de réaliser ces travaux...». Le président de Rodez Agglo n’en a pas fini avec la puissance publique : « Le problème avec l’état est qu’il y a 50 patrons et que l’on ne sait pas où est le bon interlocuteur. Et je regrette cet attentisme alors que des engagements ont été donnés et des financements inscrits au contrat de plan. J’attends du préfet qu’il se saisisse de ce dossier ». Louis Laugier a assuré aux élus qu’il interviendrait auprès du ministère. « Oui, mais nous voulons clairement un engagement irréversible de l’Etat », insiste Christian Teyssèdre.

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