Mais que se passe-t-il au conseil municipal de Sainte-Radegonde ?

  • Michel Delpal, le maire de la commune, dit son regret « de voir des élus quitter le navire en cours de route ».
    Michel Delpal, le maire de la commune, dit son regret « de voir des élus quitter le navire en cours de route ».
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Centre Presse / Salima Ouirni

Mais que se passe-t-il au conseil municipal de Sainte-Radegonde ? Deux élus viennent de claquer la porte de l’assemblée.

Les démissions récentes et effectives de Claudie Bertrand et de Marie-Laure Guitard portent à cinq le nombre d’édiles ayant quitté l’assemblée radegondienne. En septembre 2014, soit six mois après les élections municipales, trois élus avaient aussi démissionné. Il s’agit de Jean Canitrot, alors premier adjoint, de Régine Lagarde et de Sabine Fraysse.

En l’état actuel des choses, si deux autres élus venaient à démissionner, c’est tout le conseil municipal qui serait à réélire.

Lourde responsabilité donc pour les deux élus qui auraient cette envie de ne plus tenir leur engagement électoral. Mais pourquoi l’assemblée d’une petite commune comme Sainte-Radegonde, visiblement paisible connaît-elle une si grande crise ? Les démissionnaires évoquent tour à tour « une incompatibilité d’humeur avec certaines personnes ».

« Les décisions sont prises à cinq personnes et sans aucune concertation », explique par exemple Marie-Laure Guitard. « J’étais à la commission urbanisme et je n’étais pas tenue au courant de certaines décisions », évoque pour sa part Claudie Bertrand.

Ces deux élues et les trois premiers démissionnaires mettent en cause nommément Joëlle Riom, première adjointe. « C’est elle qui tranche. Elle est hégémonique et a de l’influence sur le maire », résument les élus contestataires.

L’élue en poste défend « le travail fait à la mairie. Moi, j’y suis tous les jours dès 9 heures ».

Et d’ajouter : « Toutes les délibérations ont été votées à l’unanimité. Tous les budgets ont été votés à l’unanimité. S’il y a un problème, il faut en parler en commission ou en séance plénière. Ma porte a toujours été ouverte. Je ne me sens pas responsable de ce malaise. »

Les détracteurs de la municipalité pointent également du doigt le rôle du premier magistrat « Le maire est gentil mais ne tranche pas par rapport aux conflits. Il y avait beaucoup d’invectives et de problèmes de personnes, sans compter les rivalités entre les uns et les autres. Je ne pouvais pas continuer à travailler dans cette ambiance. C’est pourquoi j’ai démissionné. Mais ce n’est pas vis-à-vis du maire », renchérit Sabine Fraysse. « Quand on m’a dit que je pouvais partir, sans chercher à me repêcher, j’ai trouvé cela très dur. Le maire est faible, il ne joue pas son rôle de chef », souligne Régine Lagarde.

Michel Delpal semble tomber de haut devant ces récriminations. « Je n’ai pas d’explication à donner. Peut-être que les gens s’engagent parfois à la légère. Moi, j’ai toujours travaillé honnêtement dans l’intérêt général. Je trouve toujours regrettable que les gens quittent le navire en cours de route. »

À la lumière des explications des uns et des autres, on s’aperçoit que le problème ne concerne pas le fond de la politique menée par le conseil municipal. En revanche, les relations entre certains élus sont exécrables. Elles pourraient mettre à mal la municipalité.

À tel point que certains citoyens, comme Alain Tournier, souhaitent monter un collectif citoyen.

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