Barrages aveyronnais : l’État vient au soutien d’EDF face à l’Europe

  • Pour Jean-Louis Chauzy,
    Pour Jean-Louis Chauzy,
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Centre Presse / Joel Born

Pour le président du Conseil économique, social et environnemental d’Occitanie, Jean-Louis Chauzy, c’est une première victoire. Qui demande, évidemment, confirmation et traduction au niveau européen. Le combat mené par le Ceser, depuis deux ans, contre l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques gérées dans les conditions fixées par le parlement et le gouvernement, c’est-à-dire, celles du service public, a été enfin entendu.

On se souvient qu’en septembre dernier, le président aveyronnais du Ceser avait lancé, de Toulouse, un appel à la mobilisation générale de tous les parlementaires et présidents des conseils départementaux d’Occitanie, contre les injonctions européennes, afin de s’opposer à une « privatisation déguisée ». Récemment, nous évoquions, dans ces mêmes colonnes, l’intérêt, récemment réaffirmé, du groupe norvégien Statkraft, leader européen des énergies renouvelables, pour les concessions hydroélectriques des vallées du Lot et de la Truyère. Le directeur de Statkraft France, Emmanuel Stoetaert, allait même beaucoup plus loin, en affirmant vouloir reprendre le personnel actuel d’EDF et maintenir son statut...

Ainsi que l’avait déjà indiqué par courrier le Président de la République, François Hollande, le gouvernement français vient donc (et enfin) de transmettre à la Commission européenne la demande de prolongation des concessions EDF Lot-Truyère et des concessions dans la vallée du Rhône, exploitée par la Compagnie Nationale du Rhône (Engie).

« C’est donc la preuve que la loi sur la transition énergétique permet de consolider le modèle français des concessions, de défendre les missions de l’énergie et de permettre par l’article 116 de la loi, des investissements importants sur les ouvrages, observe Jean-Louis Chauzy. Le Ceser est heureux de cette position attendue du gouvernement et du combat mené avec les organisations syndicales de l’énergie, les entreprises EDF et Engie. »

Le positionnement ferme du gouvernement français permet à Jean-Louis Chauzy de rappeler l’importance de l’hydroélectricité qui constitue la première énergie renouvelable de France (60 % de l’énergie produite). C’est aussi la première en région Occitanie, où elle fournit 35 % des besoins électriques. « L’éolien, le solaire et la biomasse représentent 9 % de l’énergie mais on ne peut la stocker alors que l’hydroélectricité est immédiatement disponible, souligne encore le président du Ceser. Des marges de progression sont possibles en Occitanie par des investissements que les entreprises EDF et Engie peuvent réaliser notamment par le rehaussement des ouvrages. » Et Jean-Louis Chauzy de conclure en qualifiant cette prise de position gouvernementale d’excellente nouvelle pour la Région Occitanie, qui possède sur son territoire l’essentiel des ouvrages concernés par les renouvellements des concessions. Reste un obstacle de taille  : la Commission européenne doit maintenant confirmer la position du gouvernement français !

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