Affaire Troadec : le suspect principal livre un récit glaçant aux enquêteurs

  • Le suspect Hubert Caouissin à bord d’un véhicule de police le 8 mars 2017 à Pont-de-Buis.
    Le suspect Hubert Caouissin à bord d’un véhicule de police le 8 mars 2017 à Pont-de-Buis.
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Centre Presse / AFP

Hubert Caouissin, le principal suspect du meurtre de la famille Troadec, a livré un récit très détaillé aux enquêteurs lors d’un interrogatoire qui a duré plus de quatre heures. Un scénario terrifiant révélé jeudi par Le Télégramme.

S’il est défini comme un « monsieur-tout-le-monde » par son entourage, l’obsessionnel souci du détail chez Hubert Caouissin n’a pas échappé aux enquêteurs. L’homme de 46 ans est le principal suspect dans le meurtre de la famille Troadec, à Orvault, en Loire-Atlantique. Pendant quatre heures, il a livré le récit détaillé de la fameuse nuit où il a massacré sa belle-sœur et toute sa famille. Brigitte et Pascal Troadec, 49 ans, Sébastien, 21 ans et Charlotte, 18 ans, ont été tués pour une histoire d’héritage.

Il décime la famille avec un pied-de-biche

Vendredi 16 février, à 23 h 30, Hubert Caouissin s’introduit dans la maison familiale par une porte laissée entrouverte pour le chat. Ce n’est pas la première fois qu’il parcourt les 260 km qui le séparent du domicile des Troadec. Il était déjà venu observer la vie de la famille, et écoutait même aux murs à l’aide d’un stéthoscope. Caché dans la buanderie, il attend dans la pénombre, mais les parents l’entendent et descendent. C’est là que se déroule le terrible corps-à-corps. Pascal empoigne Hubert et hurle qu’il va « le tuer ». Pascal Troadec va alors saisir un pied-de-biche dans le garage, mais Hubert parvient à lui prendre. Les enfants, dont les chambres sont au rez-de-chaussée, font irruption, alertés par le bruit. Sébastien prendra un coup de pied-de-biche en pleine tête, puis Charlotte. Hubert Caouissin achève son beau-frère, puis sa belle-sœur partie se cacher dans la salle de bain. Le meurtrier quittera le domicile au petit matin, couvert de sang.

Les corps brûlés et disséminés sur sa propriété

Les deux nuits suivantes, il s’activera à nettoyer la maison, avec sa femme Lydie, restée dans la voiture avec un talkie-walkie. Il nettoie méthodiquement toute la maison, puis il dispose dans sa voiture les corps, qu’il a prévu de démembrer à 260 km de là, dans sa ferme isolée en périphérie de Nantes. Il brûlera une partie des corps dans le chauffage central à bois de la ferme. Puis enterre une autre partie en zone marécageuse. Le reste des corps sera disséminé sur la propriété de 27 hectares. La collecte des corps prendra des semaines, voire des mois aux enquêteurs, qui ont dû activer la procédure réservée à l’identification des victimes de catastrophes, car il ne reste rien des cadavres. Quant à l’arme du crime, le pied-de-biche, Hubert Caouissin affirme l’avoir jeté par dessus le pont qui surplombe l’Elorn. Les enquêteurs devront attendre les grandes marées, fin avril, pour lancer les recherches.

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