Le Som rugby a-t-il été victime d’une injustice ?

  • Christopher Mezaïr a vécu le barrage aller face à Leucate dimanche dernier en tribune.
    Christopher Mezaïr a vécu le barrage aller face à Leucate dimanche dernier en tribune.
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Midi Libre / GUILLOTEAU Victor

L’incompréhension la plus totale règne au Som rugby depuis quelques jours. Suspendu pour deux matches depuis son carton rouge récolté à Gaillac le 2 avril après une bagarre générale, le troisième-ligne millavois Christopher Mezaïr a vu sa sanction alourdie lundi, à la suite du passage de son dossier devant la commission de discipline de la Fédération française de rugby (FFR).

Une suspension finalement prolongée jusqu’au 9 mai, soit virtuellement cinq rencontres. Ce tarif exceptionnellement lourd, le Som aurait pu l’accepter sans (trop) broncher s’il avait été le même pour le Gaillacois impliqué dans la bagarre. Sauf qu’il n’en est rien. Initialement sanctionné d’un carton rouge, le Tarnais a été requalifié dès le 3 avril pour disputer le premier tour de barrage le week-end suivant.

Selon nos informations, son nom figurait pourtant dans le rapport de l’arbitre, M. Caussanel, au même titre que celui de Mezaïr. Comment justifier pareille disparité ? C’est ce que cherche à savoir le Som. Le coach Henri Ferrero, lui, crie à l’injustice depuis dix jours. « Nous, on a vu ce qu’il s’est passé sur le terrain. Leur gars a commencé à frapper au sol Quentin Vialaret. Il lui a même ouvert l’arcade. C’est de là qu’est partie la bagarre. Christopher n’aurait pas dû répondre, mais pourquoi cette différence de traitement ?, s’agace l’entraîneur millavois, qui n’hésite pas à parler de scandale. Je n’ai jamais vu ça. C’est injuste pour notre joueur et pour notre club. Je suis très en colère. »

Si cette suspension apparaît comme particulièrement sévère et déséquilibrée au regard des faits, un drôle de parfum plane au-dessus de ce que Ferrero qualifie de « deux poids, deux mesures ».

« Comment ne pas évoquer le fait que Gaillac joue dans un stade qui porte le nom du président de la Fédération (Bernard Laporte a débuté sa carrière à l’UAG, NDLR) ? Il est l’enfant du pays là-bas. Cela ouvre la porte à toutes les supputations et c’est dommage. »

Une analyse que ne partage pas son président Thierry Perez. Membre du comité directeur de la Ligue nationale de rugby (LNR), ce dernier préfère appeler au calme, dans un contexte où les relations entre la LNR et la FFR sont loin d’être au beau fixe. « Je n’ose croire à une ingérence de la Fédération dans cette histoire, tempère Thierry Perez, qui ne veut pas polémiquer. Nous allons chercher à avoir des explications sur les motifs de cette sanction, sur cette différence de traitement, mais je veux que le groupe reste focalisé sur le match de Leucate. »

Du côté du club millavois, il y a toutes les raisons de penser que Gaillac a été en mesure, au cours de la semaine passée, de fournir une bande vidéo à la Fédération afin de dédouaner son joueur. Des images qui, dans le même temps, auraient permis de “charger” Christopher Mezaïr. « Une vidéo, si vous faites partir la bande à un moment bien choisi, vous pouvez tout lui faire dire, estime un membre de l’effectif sang et or, qui dit aussi avoir entendu des insultes à caractère racial au cours de la rencontre du 2 avril. On parle des valeurs de notre sport, mais on se rend compte que tout fout le camp. On est dégoûté de voir notre fin de saison perturbée de cette façon. C’est difficile d’apaiser les esprits. La façon dont les choses se sont passées nous mine. »

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