Capdenac : un jeune homme jugé à Rodez pour viols répétés sur sa sœur de 12 ans

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    Capdenac : un jeune homme jugé à Rodez pour viols répétés sur sa sœur de 12 ans
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Centre Presse / Philippe Henry

Le calvaire de Lucie (le prénom a été changé) a pris fin le 8 octobre 2009. Ce jour-là, la jeune fille a trouvé le courage de pousser les portes de la gendarmerie de Capdenac-Gare pour livrer le récit de ce que lui a fait subir son frère durant plus d’un an.

Ce lundi 24 avril, la jeune femme a aussi trouvé la force de venir témoigner à la barre de la cour d’assises de l’Aveyron, devant le président Régis Cayrol. Dans le box des accusés, son frère, 28 ans aujourd’hui, l’aîné d’une fratrie de trois enfants. Une grande partie de la matinée a été consacrée à la personnalité de l’accusé : les juges ont tenté de comprendre ce qui avait poussé ce jeune homme, d’à peine 20 ans au moment des faits, à violer sa sœur.

Après que le père a quitté le foyer familial, celui-ci a dû assumer « la discipline » au sein de la maison. « Je me sentais tout puissant », avoue-t-il. « Il m’est arrivé de lui mettre des claques lorsqu’elle n’obéissait pas », reconnaît l’accusé devant Régis Cayrol. Mais comment la relation a-t-elle basculé dans l’inceste? L’accusé peine à s’expliquer. « Faites l’effort de vous souvenir », lui intime le président de la cour d’assises. Il raconte à demi-mot la première fois : « Nous dormions dans la même chambre. Je regardais un film pornographique à ce moment-là. Et j’ai eu une pulsion. » « Votre sœur était un simple objet », constate, amer, l’avocat général Laurent Couderc. « Oui », lui rétorque l’accusé.

Ce dernier commence par des attouchements. Puis viennent les pénétrations digitales. S’en suivent des rapports forcés. Les faits se sont étalés sur plus d’un an et demi, à une moyenne de deux à trois par semaines. « Soit près d’une centaine d’actes », assène l’avocat de la victime, David Chaigneau.

En fin d’audience, Lucie est appelée à la barre. Entre deux sanglots, la jeune femme brisée par ces viols, livre sa version : « Je n’ai pu rien dire pendant longtemps. J’avais peur. Mais souvent j’ai essayé de lui dire non, de me débattre, de tirer la couette sur moi. »

« Pourquoi, devant les gendarmes, lors de votre première déposition, vous n’avez parlé que des attouchements ? », l’interroge Régis Cayrol. « Je ne voulais pas faire de mal à ma famille, mais j’ai dit stop, explique-t-elle. Le seul moyen était de tout dire pour cela se finisse. »

Le président de la cour d’assises, tout comme l’avocat de la victime, le martèle : « Vous n’êtes coupable de rien. »

Ce mardi 25 avril, les plaidoiries de la partie civile et de la défense viendront conclure les débats.

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