A Rodez, Bault met son art au service des lycéens de Foch

  • Bault à l’œuvre pour démarrer la fresque mercredi matin. José A. Torres
    Bault à l’œuvre pour démarrer la fresque mercredi matin. José A. Torres
  • A Rodez, Bault met son art au service des lycéens de Foch
    A Rodez, Bault met son art au service des lycéens de Foch
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Centre Presse / Christophe Cathala

Parmi tous les projets pédagogiques que conduit le lycée Foch chaque année, l’expression artistique a toujours une place de choix. En l’occurrence cette saison la façade d’un bâtiment situé dans la cour d’honneur, préparée par les services municipaux (la mairie n’a pas ménagé son implication dans le projet) qui accueille une fresque murale confiée à Bault, artiste graffeur, grande signature du street art en France et... ancien élève de Foch. S’il a gardé des attaches en Aveyron, c’est partout en France qu’il donne libre cours à son imagination et à sa vision très contemporaine de l’art pictural, et c’est en ami qu’il vient poser ses pinceaux à Rodez. La fresque bâtie autour du thème « Les jardins de l’imaginaire » est en cours de réalisation et, selon le rythme des averses ennemies de la peinture, le vernissage de l’œuvre est attendu jeudi soir ou vendredi.

Quelque 80 élèves de l’option arts plastiques du lycée général et du CAP ECMS (employé de commerce multi-spécialités) du lycée pro sont pour l’heure spectateurs de la performance, même s’ils ont largement travaillé en amont sur Bault, présent dans de nombreux livres spécialisés dans l’art de rue. Il faut dire que le projet - une réflexion sur la place de l’art et de l’artiste baptisé Inside out, « Accepte toi, accepte l’autre » - va courir sur deux cycles : l’an prochain, ce sont les lycéens qui réaliseront à leur tour une fresque inspirée de l’approche du maître, animalière et ésotérique, sur un autre pan de mur... À eux d’inviter l’imagination à guider leur « fresque à facettes » après la création de pochoirs en classe.

Pour l’heure, c’est sous le pilotage de Natacha Lemaire, documentaliste, qu’avance l’ouvrage, en collaboration avec les enseignantes (Mmes Lacombe et Cruchaudet) et l’informaticien Fabrice Marco. Celui-ci travaille dès cette année à un « time lapse », animation vidéo réalisée par une série de photographies prises à différents moments différents de l’évolution de la performance artistique. Et les élèves, bien entendu lui emboîtent le pas, en réalisant des photos numériques de l’artiste au travail à travers un cadrage original... Et l’on ne saurait oublier les poèmes écrits par des élèves de seconde sur cette thématique contemporaine portée par Bault, qui seront lus lors du vernissage de la fresque.

Bref, tout le monde s’y met. Et un reportage sur la construction du projet et son achèvement est d’ores et déjà prévu dans Foch’Phore, blog culturel et journal du lycée. Pour élargir le champ de vision, il est même prévu une visite ce jeudi des 150 enfants de l’école primaire Foch, mitoyenne. Si cette année, l’établissement a dû puiser dans ses fonds propres pour financer un tel projet, nul doute que l’an prochain la Région via ses crédits « projets d’avenir » saura donner à Foch un coup de pouce mérité pour finaliser une œuvre pédagogique une fois encore pertinente et originale.

Bault, c’est Thibault, 39 ans, ancien élève de seconde au lycée Foch, avant de devenir le chouchou des galeristes de la France entière et l’artiste reconnu qu’il est aujourd’hui. Revenir travailler à Foch est pour lui comme une revanche : « J’étais un cancre !, dit-il en riant. Je refais un peu ce que je faisais à longueur de cours dans les marges de mes cahiers de géo...» Sauf que, désormais, il vit de son art (ce qui intrigue beaucoup les lycéens), fruit de l’exigence du travail qu’il s’impose. Le projet de Foch lui plaît.

« Quand j’étais gamin et que je voyais des fresques peintes la nuit dans la rue et dans l’illégalité, j’étais frustré de ne jamais voir l’artiste à l’œuvre. Là, les jeunes voient comment je procède. L’important est de désacraliser le process... Ma palette c’est le mur, j’improvise totalement, des couleurs naissent les formes... L’art de rue s’ouvre énormément, c’est une matière à penser avant tout. Et depuis longtemps j’aimerais venir peindre pour Rodez depuis longtemps. Si la mairie me faisait une proposition, ce serait génial ». Le message est lancé.

A Rodez, Bault met son art au service des lycéens de Foch
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