Joggeuse égorgée à Nîmes : à l’ouverture de son procès, l’accusé continue à nier

  • Jerome Boursican, l’avocat de Robert Plant.
    Jerome Boursican, l’avocat de Robert Plant.
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Centre Presse / AFP

Robert Plant, un ressortissant britannique de 36 ans, a continué jeudi matin à nier les faits qui lui sont reprochés à l’ouverture devant les assises du Gard de son procès pour l’agression sexuelle et le meurtre d’une joggeuse à Nîmes en 2013. A la question de la présidente «Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés?», l’accusé, grand et mince, vêtu d’une veste sombre et portant des lunettes de vue, a répondu «non».

A son entrée dans le box des accusés, l’homme paraissait perdu, s’attirant un rappel à l’ordre de la présidente Geneviève Perrin: «C’est par ici que ça se passe !». Son avocat Jérôme Boursican a demandé la «nullité» d’un témoignage de dernière minute d’une ancienne collègue de M. Plant qui assure avoir été agressée sexuellement par l’accusé il y a 14 ans. «J’entends que cette audition vous pose un problème», lui a rétorqué Me Béatrice Lobier-Tupin, avocate de la famille de la victime d’origine tunisienne. Né à Chatham, dans le Kent (sud-est de la Grande-Bretagne), et venu vivre en France à l’âge de huit ans, Robert Plant comparaît pour «meurtre aggravé».

L’homicide a été commis selon l’accusation pour «préparer ou faciliter un délit, favoriser la fuite ou assurer l’impunité de l’auteur, en l’espèce le délit d’agression sexuelle». Le 24 janvier 2013, Jamel Zammit avait signalé vers 18H40 la disparition inquiétante de sa femme Jouda, une mère au foyer âgée de 34 ans, partie chercher sa fille à l’école voisine en faisant du jogging. Vers 22H00, le corps de la jeune femme avait été découvert dans les fourrés et les ronces, sur le Chemin du sanglier, à proximité de son domicile et d’un cimetière. Le médecin légiste avait relevé de nombreuses blessures à l’arme blanche, notamment une large «plaie d’égorgement» de 15 cm sur 7 ainsi que des traces d’agression sexuelle. Des cutters avaient été trouvés à proximité du corps.

Le 30 janvier 2013, notamment sur la base de témoignages ayant permis d’établir un portrait-robot et de traces ADN, Robert Plant, un riverain du Chemin du sanglier est mis en examen. Titulaire d’un CAP de tapissier, sans emploi, consommant régulièrement cannabis et alcool, il vivait seul avec sa mère depuis la mort de son père en 2012. Le trentenaire assure depuis son arrestation ne se souvenir de rien, parlant de «flashs» et de «trou noir». Des expertises psychiatriques relèvent que les faits auraient pu constituer chez ce solitaire au casier judiciaire vierge une première manifestation d’une forme de «bascule vers la psychose», et singulièrement vers une «schizophrénie simple». Le verdict est attendu vendredi soir.

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