Maltraitance à l’abattoir du Vigan: le principal prévenu condamné à huit mois de prison avec sursis

  • Extrait de la vidéo tournée en caméra cachée montrant des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique.
    Extrait de la vidéo tournée en caméra cachée montrant des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique.
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Centre Presse / AFP

Le principal prévenu du procès emblématique des cas de maltraitance survenus à l’abattoir bio du Vigan (Gard) et révélés par l’association L214 a été condamné vendredi à huit mois de prison avec sursis et 600 euros d’amende par le tribunal correctionnel d’Alès. Marc Soulier, contre qui le procureur avait requis un an de prison avec sursis et 3.400 euros d’amende, s’est aussi vu interdire d’exercer en abattoir pendant cinq ans.

Ses deux co-prévenus, également employés de l’établissement et contre lesquels des peines de 150 et 600 euros d’amende avaient été requises, n’ont en revanche pas été condamnés en raison de la prescription frappant les faits qui leur étaient reprochés, a jugé le tribunal. La communauté de communes du Pays viganais, qui gérait l’abattoir, a été condamnée à 3.500 euros d’amende, contre 6.000 euros demandés par le procureur Nicolas Hennebelle.

«La prescription a été reconnue pour deux des employés, c’est logique puisque les vidéos (diffusées par L214) n’étaient pas datées et huit mois de prison avec sursis pour Marc Soulier, ça reste conforme aux peines prononcées pour des cas de maltraitance similaires envers les animaux», a réagi auprès de l’AFP Claire Stazorinski, présidente de l’Alliance anti-corrida, partie civile au procès. «Mais les véritables responsables ne sont pas là, les employés n’avaient aucun garde fou. On n’a jamais vu le directeur qui n’a pas été inquiété, ni les services vétérinaires qui doivent impérativement contrôler ce qui se passe dans les abattoirs», a-t-elle regretté.

L’affaire avait éclaté en février 2016 avec la diffusion des images choc par l’association L214, fondée par un couple de «vegans» qui militent contre la consommation de tout produit animal, et plus particulièrement de viande. Ces images tournées en caméra cachée --une méthode contestée par la défense lors du procès des 23 et 24 mars-- montraient des animaux mal étourdis, égorgés ou recevant des coups répétés à la matraque électrique et avaient immédiatement suscité une vague de réprobation.

«Ce procès et votre décision seront une étape importante dans le débat sur la protection animale», avait déclaré au tribunal le procureur de la République d’Alès Nicolas Hennebelle lors de l’audience, qui avait porté en grande partie sur les conditions de travail dans les abattoirs et sur les conditions de mise à mort des animaux. «On vit la mort cinq jours sur sept», avait notamment témoigné Marc Soulier, âgé de 24 ans et entré à 15 ans à l’abattoir du Vigan comme apprenti boucher. Pour expliquer son attitude, le jeune homme a mis en cause «les cadences» imposées, «les surcharges de travail».

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