Chute de la production à Bosch : des suppressions d’emplois envisagées
L’industrie automobile aveyronnaise et ses deux poids lourds ont le moteur passablement grippé ces temps derniers. Tant du côté de Decazeville et de Sam Technologies - dont les salariés, qui ne connaissent toujours pas l’identité du futur repreneur de l’entreprise, bloquent actuellement le site - que du côté de Rodez, où l’avenir de l’usine Bosch, et de ses 1 600 emplois, provoque de réelles inquiétudes. Des inquiétudes d’autant plus justifiées au regard du contexte actuel du marché du diesel, qui perd régulièrement du terrain, et des conséquences directes sur les chaînes de production de l’usine Bosch castonétoise, lesquelles s’apprêtent à subir un nouveau et sérieux coup de frein.
Le marché automobile est, on le sait, particulièrement fluctuant. C’est dire que les « malheurs » actuels du diesel contrarient sérieusement les équipementiers, comme Bosch, dont le plan de charge et les volumes de production d’injecteurs et de buses sont sérieusement impactés depuis plusieurs mois. Ainsi que nous l’avons déjà écrit à plusieurs reprises, cette situation a été jusqu’à présent gérée par une forte diminution de l’intérim et des heures supplémentaires ainsi que l’utilisation des jours prélevés dans le compteur temps collectif, comme cela fut le cas ces dernières semaines. Au cours du dernier comité d’établissement du mercredi 26 avril, le directeur de l’usine Olivier Pasquesoone a évoqué le plan de charge pour 2017 et les prévisions à l’horizon 2020.
La division prévoit la production de 3,2 millions d’injecteurs en 2018 et 2,8 millions en 2019. Durant le second semestre 2019, l’une des deux lignes d’injecteurs common rail de l’usine sera convertie de la technologie 2.18 à la technologie 2.20. Un investissement d’importance de 17 millions d’euros, initialement programmé en 2017. La baisse des productions d’injecteurs se produira en 2020 avec un volume de 2,2 millions d’injecteurs CRI 2.20. Concernant les autres fabrications de l’usine ruthénoise, la production annuelle de buses est globalement stabilisée autour de 5,5 millions de pièces sur la période 2018-2020. Pour les bougies, le plan de charge reste satisfaisant avec un volume annuel de 20 millions de pièces.
Un comité d’établissement extraordinaire sur les orientations stratégiques de ces trois prochaines années aura lieu mercredi 10 mai. Ce même jour, se tiendra une rencontre du groupe de réflexion industrielle (GRI). Un « élément déterminant pour préparer l’avenir et s’orienter vers de nouvelles activités », ainsi que le souligne le directeur des ressources humaines, Benoît Courtin. Mi-mai (la date n’est pas arrêtée), le comité de direction organisera une assemblée générale des salariés pour effectuer « un point d‘étape, partager des éléments du contexte général et indiquer les orientations du plan de production pour les trois années à venir. »
Ce coup de frein sur la production d’injecteurs common rail provoquera, à n’en pas douter, des suppressions d’emplois. Combien ? On évoque une fourchette comprise entre 200 et 400 emplois. « Pour l’instant, rien n’est arrêté, assure Benoît Courtin. On communique sur l’évolution du plan de charge, mais il est évident qu’il y a un sureffectif et une situation sociale à gérer. »
L’intersyndicale doit se réunir ce mercredi matin pour évoquer l’avenir de l’usine, après ces différentes annonces. Des organisations syndicales dont le directeur des ressources humaines du site a tenu à saluer, mardi, « le comportement responsable. » « L’un des points forts de notre site est que tout le monde, de l’ouvrier au directeur, y est profondément attaché. Et nous sommes directement en prise avec nos collaborateurs. » Un site dont l’avenir risque malheureusement de passer par de nouvelles suppressions d’emplois.
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