Il échappe à la détention grâce à sa bonne conduite

  • Le prévenu n’ira pas en prison...
    Le prévenu n’ira pas en prison...
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Centre Presse Aveyron

Dans le box des prévenus, ce trentenaire n’en mène pas large. Il repasse devant les juges du tribunal correctionnel, pour une comparution immédiate, après avoir été interpellé au volant sans permis. Il se rendait chez son psychologue dans le cadre d’un suivi mis en place après une condamnation avec sursis pour... la même raison ! Yeux au ciel, bras levés, le juge Goumont ne pouvait que souffler à la lecture du dossier. D’autant que ce ne sont pas moins de 13 mentions qui figurent à son casier judiciaire avec notamment quatre conduites en état d’alcoolémie, deux conduites avec permis annulé... C’est peu dire que l’affaire était mal embarquée pour lui.

Le procureur ne voyait, lui, pas d’autre issue qu’une peine de prison ferme, assortie d’un mandat de dépôt. Huit mois. Une sévérité expliquée par la récurrence des faits. Cela fait quelques jours à peine que le prévenu n’est plus sous le coup d’une liberté conditionnelle. « Même le juge d’application des peines avait fait un effort ! ».

Le prévenu devait passer le code, en vue de repasser son permis, le 18 mai prochain. Et il voyait tout se fracasser. « L’incarcération pourrait rompre une dynamique bien engagée », notait toutefois le représentant du service de pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip). Un petit rayon de lumière qu’allait exploiter son avocate Me Gosset. « Je vais être directe avec vous : je vous demande de ne pas assortir votre peine du mandat de dépôt », a-t-elle lancé aux juges en débutant sa plaidoirie. Et de revenir sur le passé tumultueux de ce prévenu qui, enfant, « a vécu avec une mère instable, devant des montagnes d’héroïne ».

Alcool, drogue, violence ont rythmé le quotidien du prévenu. Et depuis quelques mois, de toute évidence, il est en train de sortir la tête de l’eau. « Soit vous l’envoyez à la maison d’arrêt de Druelle et vous interrompez le travail effectué, soit vous le laissez à la porte de la maison d’arrêt, avec la pose d’un bracelet par exemple, et vous lui faites confiance. » De quoi instiller le doute chez les juges. « Jamais je ne me suis autant stabilisé, j’ai trouvé une fille bien, glisse le prévenu en la désignant du regard dans la salle. J’ai vraiment à cœur de m’en sortir ».

Après le temps de la délibération, mains dans le dos, il a observé les juges revenir. « Vous êtes condamné à 5 mois de prison et à la révocation à hauteur de 3 mois d’un sursis. Le maintien en détention n’est pas prononcé. » À l’écoute de cette dernière phrase, le prévenu a levé les yeux au ciel, a soufflé, a regardé sa compagne.

« Là, vous êtes au bout du chemin », l’a prévenu le juge Goumont. « Merci », lâche le prévenu. « Vous vous en sortez bien. Ne gâchez pas cette chance », poursuit le procureur. « Et choisissez le scooter plutôt que la voiture la prochaine fois », conclut le juge. Le prévenu est sorti en allant serrer la main du juge et du procureur...

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