Montpellier : évacuation du «Royal», squat emblématique installé dans un cinéma

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    Montpellier : évacuation du «Royal», squat emblématique installé dans un cinéma
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Centre Presse / AFP

Un collectif de jeunes précaires squattant depuis juin dernier un cinéma abandonné au cœur de Montpellier, le «Royal», transformé en lieu culturel, a été expulsé jeudi par la police, a-t-on appris de sources concordantes. Cette évacuation fait suite à un arrêt pris fin mars par la cour d’appel de la ville. «L’évacuation du squat vient de se terminer. Elle s’est déroulée sans difficultés. Il n’y a pas eu d’interpellations», a-t-on appris peu après 08H00 auprès de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l’Hérault, qui a précisé que cent policiers de la sécurité publique et deux CRS étaient mobilisés. «Il y a maintenant un rassemblement anarcho-libertaire d’une petite vingtaine de jeunes sur la place de la Comédie», dans le centre de la ville, a-t-on ajouté à la DDSP. «Il y a des vérifications d’identité qui pourraient déboucher sur des interpellations.» «Il n’y a pas eu de grandes échauffourées. Le secteur est bouclé», a-t-on précisé à la préfecture de l’Hérault.

«Le Royal est expulsé mais la répression continue et la police s’acharne à attraper les derniers», commentent les squatteurs du Royal occupé sur leur page Facebook à propos de l’expulsion. «Ils ont coursé les gens dans la rue, plusieurs interpellations pour rien», ont-il publié en légende de photos et vidéos montrant des policiers sur la place de la Comédie. Dans un arrêt rendu fin mars, la veille de la fin de la trêve hivernale, la cour d’appel de Montpellier a ordonné l’expulsion des squatteurs, estimant que «l’occupation sans droit ni titre des locaux en cause caractérise un trouble manifestement illicite» et mettant en avant «l’atteinte au droit de propriété» ainsi que les «conditions dans lesquelles s’effectue l’occupation». La cour n’a pas reconnu aux squatteurs «un état de nécessité justifiant l’occupation de l’immeuble».

De jeunes étudiants, travailleurs pauvres et précaires, certains appartenant aux milieux anarchistes, ont transformé le cinéma inexploité depuis deux ans en «lieu politique et culturel». Ils avaient exprimé devant la presse fin février leur volonté de «continuer à faire vivre» le «Royal occupé», qui a accueilli gratuitement des milliers de personnes depuis juin dernier pour des débats, des projections, des spectacles de danse, des concerts ou du théâtre. Ces jeunes disent vouloir s’inscrire dans «l’histoire de culture populaire» de ce cinéma qui fut un music-hall dès les années 1880.

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