Avec Jean-Claude Boyer, la photo animalière a son œil et sa plume

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    Avec Jean-Claude Boyer, la photo animalière a son œil et sa plume
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Centre Presse / Philippe Boscus

Solide gaillard au look de baroudeur, regard perçant derrière ses petites lunettes, Jean-Claude Boyer a attendu sa retraite de cadre à France Télécom pour s’adonner à l’une de ses passions de toujours : la photographie. Une activité qu’il décline à présent au long cours, et notamment le long des pelouses des stades, pour l’édition lotoise de La Dépêche du Midi.
Mais, ce qui nous a incités à lui consacrer ce court portrait, c’est son goût pour la photographie animalière en général, et celle des oiseaux en particulier. Une pratique photographique qu’il combine avec talent à de solides connaissances en ornithologie ; ce qui finalement va de soi, car en ce domaine, le hasard n’y suffit pas. Il convient de le forcer, en connaissant bien donc les us et coutumes des animaux.

Meurtri après un épisode douloureux de sa vie, « où, pour me reconstruire, dit-il, il m’a fallu retrouver une espèce d’estime de moi », « j’ai renoué avec la photo lors d’une escapade avec une amie dans les Gorges du Tarn ». Là, il y découvre les vautours. Deux ans durant, il va traquer leurs « vires », leurs reposoirs... Il y contracte le virus qui depuis ne l’a plus quitté.

Des photos postées sur sa page Facebook lui valent de faire la connaissance de Dominique Migliani (auteur photographe, passionné par la faune et la flore du sud de la France, spécialisé dans les prises de vues en milieu naturel).

« Il m’a pris sous sa coupe et il m’a beaucoup appris, tant sur les techniques d’approche, de camouflage que sur la nécessité de bien connaître le sujet que l’on souhaite photographier ». Les réseaux sociaux lui permettent de faire d’autres rencontres. Celles de ses deux comparses Yves et François ; le premier nommé est un grand connaisseur du terrain et de ses occupants, le second un féru de techniques photographiques, d’informatique et d’optique. C’est le plus souvent en binôme ou en trio, que les sorties sont programmées : « rarement seul car cela peut être dangereux, notamment en montagne ou en bordure de falaises ». Leurs terrains de chasse les conduisent dans la région (Lot, Aveyron, Cantal), mais aussi dans les Pyrénées espagnoles (Aragon), Camargue ou Alpes-de-Haute-Provence.
Partir à deux ou à trois permet aussi d’agrémenter les affûts, car parfois cela peut prendre des heures, dans des conditions climatiques extrêmes, avant d’avoir la chance de tirer la proie que l’on s’est fixée. À ce propos, les mots choisis de proie ou de tir ne sont pas anodins. Il concède sans problème qu’il y a chez lui, comme peut-être en chacun de nous, une part de mémoire reptilienne, qui nourrit une forme d’instinct de chasseur : « Au-delà de ce qui reste essentiel, à savoir le fait d’observer et de comprendre, on est aussi, lorsqu’on a l’animal dans le viseur, dans une espèce de mano à mano avec lui. Et quand on appuie sur le déclencheur, je ne peux m’éviter de penser que je ne suis pas si éloigné que ça du chasseur appuyant sur la détente ».

La photo animalière, dans l’esprit du photographe, « c’est une subtile triangulation qui allie l’art, le respect de la nature, et le sens du partage ».

À l’image d’un Buffon de notre siècle, Jean-Claude Boyer c’est en quelque sorte un œil et une plume.
Lorsqu’il expose son travail, les fiches qui accompagnent ses photos renseignent le profane comme l’amateur plus éclairé. Car même si ses clichés de par leur qualité artistique intrinsèque « peuvent sortir sans leur bonne », comme disait Ingres de ses peintures, la plus value apportée par le commentaire invite le spectateur à une forme de responsabilisation. Bref, Jean-Claude, on l’aura compris, est une belle personne et peut-être aussi un drôle d’oiseau !

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