Rodez : Ben l’a(rt)gitateur s’invite au musée Denys-Puech

  • L’inénarrable René Duran a sympathisé avec Ben depuis les années 80.
    L’inénarrable René Duran a sympathisé avec Ben depuis les années 80.
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Centre Presse / Joel Born

Tout le monde a entendu un jour ou l’autre parler de Ben. Non, pas le chanteur des Ennuis commencent. L’autre, l’artiste provocateur qui ne laisse généralement pas indifférent. Et qui s’est fait connaître auprès du grand public, avec ses œuvres écrites, que l’on retrouve aujourd’hui déclinées sur nombre de supports. Certains l’adorent, d’autres le détestent. Lui, finalement, n’en a cure. Et continue de tracer sa route et ses mots, du haut de ses 82 berges. Dans tous les cas, un sacré personnage ce Ben. Bien allumé. Un peu fada, comme l’on dit du côté de Marseille. Comme on les aime. Parce qu’on ne peut pas vraiment les étiqueter. Les enfermer dans une boîte. Une case. Du style inclassable. Presque incassable. Parce que trop différent. Peintre, écrivain, peintre des écritures ? Peu importe après tout. « La vérité est que je ne m’arrête jamais d’écrire. J’ai deux tiroirs pleins à craquer de slogans, d’aphorismes, de confessions. Quand j’ai peint des écritures c’était le sens qui comptait et non pas le graphisme. C’était pour dire la vérité. C’était des vérités objectives, des vérités subjectives. Ceci étant, la vérité n’est pas facile à trouver. Aujourd’hui cette vérité que je ne cherchais que dans l’objectif et le subjectif, je la découvre un peu partout », raconte ce petit-fils d’artiste peintre suisse, né à Naples, d’une mère irlandaise et d’un père suisse francophone.

Convaincu que « l’art doit être nouveau et apporter un choc », Ben fait des peintures écritures depuis 1958, après avoir eu le... choc Duchamp. Depuis, il a multiplié les expériences. « En vérité, l’art lui-même me sert de matière à faire de l’art, explique-t-il. Mais tout art ne parle-t-il pas que d’art ? » Art, un mot dont il peint les trois lettres sur tout ce qui l’enchante. « En vérité j’étais fier de cette astuce. Ca me permettait de transformer n’importe quel objet qui me plaisait en Art. » Et toc ! Du Ben dans le texte. « L’art est inutile ». « L’art vous ment. » Ben l’a(rt)gitateur de l’École de Nice et du mouvement Fluxus se plaît de mettre des coups de pieds dans la fourmilière artistique. L’ego est une de ces matières favorites. « D’abord je l’ai en face de moi, en moi. Il me suffit donc de me poser des questions et d’y répondre. Mon intérêt sur l’ego rejoint ma théorie générale de l’art que toute vie est survie et que l’ego est une forme de survie. »

René Duran a lié amitié avec Ben depuis les années 80. Autant dire que cette complicité artistique a grandement facilité l’organisation de cette exposition ruthénoise, joliment orchestrée par la nouvelle responsable du musée Denys-Puech, Carole Bouzid. Quarante-trois œuvres, à travers lesquelles on découvre un Ben humain, défenseur de toutes les cultures du monde, dont la culture occitane. L’occasion de rappeler que l’artiste a réalisé d’importants travaux sur les ethnies à travers le monde et contribué à l’élaboration de l’atlas collectif ethnolinguistique « La Clef ». Fatigué, Ben n’a pu, comme prévu, participer, jeudi, au vernissage de son expo ruthénoise. Mais il a promis de tout faire pour pousser les portes de Denys-Puech, d’ici le 4 juin. Cet été, le musée Denys-Puech accueillera un autre personnage haut en couleurs. Aveyronnais celui-là, en la personne du Viviézois, Guy Brunet, dont l’art brut aux parfums cinématographiques hollywoodiens séduit aujourd’hui de grands musées d’art contemporain.

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